Chapitre 11

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Je suis en plein centre de la ville. Je ne viens pas souvent dans le centre, sachant que l'université se situe dans sa périphérie. Je tape sur mon écran de recherche, l'adresse. C'est presque de l'autre coté de la ville. Putain, elle habite loin de la fac. Je suis la route indiquée sur mon téléphone, et au bout de vingt minutes de feu rouge j'arrive enfin devant chez elle. Enfin je crois que c'est chez elle. Je descends de ma voiture et remonte l'allée de la maison qui se trouve devant moi. Hideuse. Petite maison, avec une façade pleine de feuilles et sûrement de la pourriture. Une porte en bois qui grince, des fenêtres pleines de fissures et de toiles d'araignées. Je me fais un petit remix de tous les films d'horreurs que j'ai pu voir, et bizarrement je suis en train de jouer le rôle du personnage qui va se faire manger le cerveau. Quelle chochotte. Bon, je monte sur le pas de la porte et j'appuie sur la sonnette. Au bout de 10 secondes même pas une petite dame assez âgée ouvre la porte avec un grand sourire. Film d'horreur.

-Ouuuuuui ?

-Bonjour, est-ce que Rachel Spencer vit bien ici ?

Elle se rapproche de moi et me fait des petits yeux doux. Stoppe toi mamie, tu me fais flipper.

-Hein qu'est ce que tu dis ? Si j'ai fait la vaisselle avec ma sœur ?

Elle se colle à moi et se frotte à mon torse. Qu'est ce que tu fous là, mamie ? Je me recule. Elle ne semble pas contente. Mamie pas contente. J'échappe un gloussement. Oups. Elle me foudroie des yeux. Bon je décide de me barrer d'ici. Je ne pense pas qu'il y est de Rachel ici. Je cours jusqu'à ma voiture, je grimpe dedans et démarre. Je vois un passant sur le trottoir. Je m'arrête à son niveau et ouvre ma fenêtre.

-Excusez moi, seriez-vous où habite Rachel Spencer ?

-Bien sûr, la petite gamine muette c'est ça ? Elle habite dans la maison au bout de la rue. La dernière maison.

-Mm, merci beaucoup.

Il m'adresse un sourire et continue son chemin. J"arrive devant une grande maison blanche. Beaucoup plus classe que chez la vieille. Je descends de ma voiture une fois de plus. Et cette maison me fait beaucoup moins peur que l'autre. La façade est blanche. Et les fenêtres sont en bois sculpté. Puis elle est super grande. Je m'approche de la porte et frappe sur celle-ci. Une femme d'une quarantaine d'années vient m'ouvrir. Beaucoup plus rassurante que la mamie.

-Bonjour madame, je suis...euh... un ami de Rachel. Est-ce qu'elle est là ?

-Un ami de Rachel tu dis ? Euh, oui il me semble. Monte, elle doit être dans sa chambre, c'est la troisième porte à gauche.

-Merci.

Je lui fais un beau sourire, elle y répond tout de suite. Puis je vais à l'étage. Je frappe à la troisième porte, comme me l'a indiqué la femme, c'est sûrement sa mère. J'entends des pas à travers la pièce. Des pas lourds et fatigués. La porte s'ouvre sur une petite Rachel avec les yeux rougis, un tee-shirt trop grand pour elle, un mini short, et les cheveux en bataille. Bordel, qu'est-ce qu'elle est belle. Je crois qu'elle ne s'attendait pas vraiment à me voir ici. Elle reste figée. Je vois ses lèvres tremblées, ainsi que ses mains, et ses jambes. Elle explose en sanglot. Merde. Je l'attrape par les épaules et la regarde avec une tête incrédule, elle baisse les yeux et se laisse tomber dans mes bras. Je ne la comprendrais jamais. Je la serre contre moi. Ses larmes coulent de plus en plus. Ça me fait mal. Vraiment mal. Je lui caresse le dos. Je n'ai jamais vraiment fait ça dans ma vie. Elle entoure mon dos de ses petits bras frêles. Et commence à se calmer.

-Ça va aller ma belle, ne t'inquiètes pas je suis là.

Je la soulève, referme la porte derrière moi, et je m'assieds sur son lit en plein milieu de la pièce, collé au mur. Elle reste sur moi. A se calmer doucement. Puis d'un coup, plus un bruit. Elle s'est endormie. Je lui caresse les cheveux tout en explorant sa chambre des yeux. Luxueuse. D'un côté il y a une grande armoire qui orne le mur avec un bureau juste à coté. Pleins de photos de paysages ornent le mur en face du lit. Sur l'autre coté du mur pleins de dessins y sont accrochés. Pleins de dessins incompréhensibles pour moi. Elle vient de les faire. Tous les crayons, les pinceaux, les gouaches, enfin tout est étalés par terre. Je relève mon regard sur le coin du mur. Et là, je crois halluciner. Mes yeux sont représentés. Qu'est ce que mes putains d'yeux foutent ici ? Je ne comprends pas vraiment. Non, pas du tout en fait. Je la regarde dormir. Si innocente. Je crois qu'elle cache vraiment un lourd et important secret. Elle est si belle. Mais elle bouge beaucoup. J'étouffe un cri, elle vient de me mettre un coup de coude dans les côtes. Bordel. J'essaye de la stabiliser mais elle bouge de plus en plus. Elle fait un cauchemar. Je la secoue doucement. Elle me remet un coup.

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