Chapitre 17

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-Mets ta veste, on sort.

Je suis à la porte de chez Rachel. J'ai décidé de sortir aujourd'hui, même s'il est actuellement 22H46. Elle me regarde interloquée, et par chercher sa veste. Je lui ouvre la portière de ma voiture comme un bon gentleman.

Je fais le tour rapidement, et je monte à mon tour. Je l'emmène dans un de mes endroits préférés du pays. C'est à seulement un quart d'heure de chez moi. J'appuie sur l'accélérateur, et c'est parti.

Une chanson que j'adore passe à la radio, j'augmente le volume. Puis commence à chanter.

-So this is what you meant. When you said that you were spent. And now it's time to build from the bottom of the pit. Right to the top. Don't hold back. Packing my bags and giving the academy a rain check...

Je la regarde elle me sourit, et se met à éclater de rire. Je rigole avec elle. Imagine Dragon, un de mes groupes préférés.

-I don't ever want to let you down. I don't ever want to leave this town. 'Cause after all. This city never sleeps at night.

Elle griffonne trois mots sur son carnet et me le tend. Je lis, tout en tenant le volant.

« Ta voix est magnifique. Tu n'as jamais pensé à devenir chanteur? » Je la regarde surpris. Moi ? Chanter bien ?

Non. Puis c'est à peine si j'arrive à écrire un poème, alors une chanson, même pas en rêve. Même si c'est vrai que ça me plairait assez. La musique se termine en même temps que nous arrivons. Je me retourne et regarde Rachel.

-Ferme tes yeux.

Elle le fait sans protester, et je sors rapidement de la voiture pour lui ouvrir la portière puis la porte jusqu'à la petite cabane. Elle n'ouvre pas les yeux. C'est super d'être écouté comme ça. Je la dépose sur un banc dans la cabane, et lui enlève ses chaussures. Elle commence à rigoler.

Elle doit me prendre pour un malade. Je regarde sa taille. 38, parfait. Je vais à l'étagère en face et prends une paire de 38. Et une aussi de 42 pour moi. Je lui enfile la paire de patin à glace, et fait pareil pour moi. Je la reprends dans mes bras. Je me positionne face au lac, et lui souffle dans l'oreille qu'elle peut ouvrir les yeux.

Quand elle ouvre les yeux, un océan glacé se trouve juste en face d'elle. Elle paraît surprise, puis rigole. Elle est heureuse. Je la tire par la main, et l'entraîne dessus. Elle est un peu perplexe mais finit par se laisser faire.

Vu comment elle tremble, elle n'en a surement jamais fait. Je lui prends la main, et entrelace mes doigts avec les siens. Je commence à patiner doucement, pour qu'elle suive le rythme. Elle a du mal, mais c'est normal si elle n'en a jamais fait avant. J'accélère un peu. Elle accélère aussi. En même temps elle n'a pas vraiment le choix. Je lâche subitement sa main pour qu'elle essaye, mais elle tombe comme une merde. Je m'approche rapidement d'elle, quel con.

Vu la grimace qu'elle fait, elle doit avoir mal. Je m'accroupis et lui relève le menton. Elle me regarde et explose de rire. Elle se relève et se met à patiner à la perfection. En faisant, même des figures de temps en temps.

-Toi, tu vas me le payer, tu t'es foutu de ma gueule ? Combien de choses je ne sais pas à ton sujet ?

Elle hausse les épaules, et je commence à la suivre à la trace. Même si elle me devance beaucoup. Elle se retourne d'un coup, et me fonce dessus. Elle me prend les mains, et tourne sur elle-même, je suis son rythme. A bout de souffle, on s'écroule sur la glace. Elle explose de rire, et moi aussi.

Nos regards s'entrechoquent. On arrête de rire. Elle rampe jusqu'à moi. Et entoure mon cou de ses mains. Elle pose ses lèvres doucement sur les miennes. Un baiser doux, un baiser tendre, mais un baiser tellement puissant.

Elle est mon échappatoire, mon ailleurs, mon autre part. Par la force d'un baiser, je suis transporté ; elle est mon monde de merveilles. Je me retourne sur le dos. La glace est froide, mais je n'en ai rien à foutre. Le ciel est couvert ce soir. Tant mieux, regarder les étoiles avec sa petite amie, ça fait trop cliché. Elle se met sur le dos à son tour. Et pose sa tête sur mon abdomen. Je lui fais un bisou sur le front.

Je me réveille par les rayons du soleil. Bordel, il est quelle heure ? Je suis frigorifié. Et trempé. En même temps on a dormit sur de la glace. Je sors mon téléphone ; il est 6:43. On a bel et bien dormi sur de la glace. Rachel est tellement mignonne quand elle dort. Je pourrais la contempler pendant des heures, mais je n'ai pas envie de me transformer en glaçon. Je lui caresse doucement les cheveux. Elle ouvre les yeux et m'adresse un magnifique sourire. Même si elle tremble, car elle aussi est toute trempée.

Elle m'embrasse tendrement puis se relève, et me tire par la main pour la rejoindre. On se dirige vers la cabane pour changer nos chaussures. J'enlève mon sweat, et le lui tends, j'ai froid, mais l'important c'est qu'elle se réchauffe. Je lui pose sur ses épaules, et j'attrape sa main et entrelace mes doigts aux siens. Puis on prend la direction de ma voiture. Je la dépose chez elle, et repars chez moi.

Je griffonne, je chiffonne et je recommence. Ça doit bien faire une heure que je suis assis à la même place. J'essaye d'écrire une chanson, mais à vrai dire, c'est beaucoup plus compliqué que je ne le pensais. Et d'un coup, j'ai un déclic.

Mon cerveau n'a jamais aussi rapidement fonctionné. J'attrape une nouvelle feuille et écris tout ce qu'il me passe par la tête. Ma rencontre avec Rachel, comment on a apprit à se connaître. Comment on est devenus amis, puis le jour où on s'est embrassé. Tout est sur le papier. Je relis et corrige et modifie les phrases qui ne conviennent pas. Notre relation est résumée sur un bout de papier.

Je souris et commence une petite danse dans ma chambre. Jamais Rachel ne verra ça. J'enfile mon manteau, et file chez elle. Il faut à tout prix que je lui montre ça.

Je sonne à la porte de chez elle, sa gouvernante m'ouvre, comme la dernière fois. Elle me fait entrer, et me dit que Rachel est en train de jouer du piano. Je souris face à cette pensé. Elle jouant du piano. Sublime.

Je me précipite vers la pièce où elle est. J'entends le piano. Je m'approche d'elle et enroule mes bras autour de son cou. Elle sursaute et se retourne vers moi. Quand elle s'aperçoit que c'est moi. Elle positionne ses mains sur mes joues, et m'embrasse doucement. Je lui souris, et m'assois à coté d'elle. Je sors la feuille, et la déplie.

-J'ai réussi à écrire une chanson. Mais je n'ai pas trouvé d'air. Tiens, regarde.

Elle attrape la feuille et commence à lire. Ses lèvres s'étendent en un sourire radieux. Je pense qu'elle a reconnu que c'était notre histoire. Elle pose la feuille sur le pupitre en face d'elle, et place ses mains sur le piano.

Elle inspire, et ferme les yeux. Elle commence à jouer un air. Un air qui me convient très bien. C'est magnifique. J'attrape la feuille. Je vais essayer de chanter par-dessus. De toute façon elle répète toujours la même mélodie. Je commence à chanter la première phrase, les premières paroles. Les paroles sont en accords avec le piano, avec la mélodie. Tout est en accord. Tout est parfait. Magnifique. Je m'arrête de chanter en même temps qu'elle arrête de jouer. C'était... sublime. Je la regarde et lui souris.

-Cette chanson je l'ai écrite pour toi, pour nous.

Elle me sourit et je peux apercevoir une larme couler sur sa joue. Je souris face à ça. Elle est émue. Je l'essuie avec mon pouce, et lui embrasse longuement la joue. 


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