Partie 2 : Seconde Tour

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Pov Matthew

-Chaton, c'est moi. Fis-je en tenant mon téléphone d'une main distraite tout en tenant ma valise de l'autre.

-Bien, merci. Comment allez vous, toi et Shira ?

J'embarquai à bord du Shuttle, conversant d'une voix se voulant calme et enjouée.

-Mieux, depuis que tu lui as parlé. J'ai l'impression de faire face à une porte blindée.

Sa voix me parut épuisée.

-Ca viendra, Mary...La sensation passera avec le temps. Laisse-lui quelques jours pour se remettre d'aplomb et tout ira mieux. Le fauteuil ne l'horripile pas trop ?

-Étrangement, Shira se sent libérée...Accouche, que veux-tu m'annoncer ?

-Je pars.

Je l'entendis inspirer avec brutalité et me maudis intérieurement d'être aussi lâche pour le lui avouer au téléphone.

-Quand ça ?

-Je suis déjà en route.

Le silence qui suivit me fit l'effet d'un poignard en plein cœur.

-Je suis désolé, chaton...Je ne pouvais pas rester, tu comprends ? Elle est partout. Je vois le visage de Joy à chaque coin de rue, dans chaque bar...partout.

-Je comprends.

-Si j'avais plus de courage, je serais venu. Je t'assure, mais je ne suis pas courageux : je suis lâche. Je ne supporte plus cet endroit, les rires et le bonheur à foison.

-Matt, je suis désolée...

-Il ne s'agit pas de toi et Shira, ne t'inquiète pas. Je suis même heureux pour vous, vraiment.

-As-tu tout ce qu'il te faut ? -Me demanda t-elle d'une voix douce.

-Oui, merci. Ne t'en fais pas, tout ira bien...Je prends juste un nouveau départ. Tu vois ? Moi aussi j'essaye de tourner la page. -Lui dis-je en éclatant d'un rire jaune.

-J'espère que tu y arriveras, Matthew. Je te le souhaite du fond du cœur.

Ma poitrine se serra et j'inspirai profondément afin de chasser cette émotion de tristesse.

-Je dois te laisser, chaton. Prends soin de toi, je t'aime.

-Je t'aime aussi, Matt. Ne fais pas trop de bêtises, d'accord ?

-J'essayerai. -Promis-je en raccrochant.

Je soupirai en jouant sur mon téléphone, fatigué.

Les coups d'œil appréciateurs de ma voisine d'en face ne m'aidèrent pas à me détendre.

Pourquoi est ce que je me sens comme un morceau de viande fraîche ?

Cette dame avait l'âge d'être ma mère, bon sang !

Penser à elle me fit me renfrogner.

« -Maman...-Suppliai-je sur le perron de la porte close.

-Sors de nos vies, ne reviens plus jamais, tu n'es plus mon fils ! -Hurla t-elle, le visage déformé par le mépris.

-Je t'en prie...

-Si tu tentes encore une fois de franchir cette porte, je te ferai coffrer ! -Cria mon père en me poussant violemment.

Je tombai à la renverse, une valise me rejoignant la seconde d'après.

Je n'avais plus ma place ici... »

Je sortis de mes pensées destructrices en entendant le train s'arrêter.

Arriverai-je enfin à tourner la page ?

Si Londres n'était pas ma planche de salut, il ne resterait qu'à finir ce que j'avais commencé...

Et ne jamais plus souffrir.

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Petit chapitre avec un Matthew tristounet !

Londres tiendra t-elle ses promesses ? 

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Arabesque (tome 2) : Après deux ValsesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant