Partie 3 : Troisième Gargouillade

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Pov Julie :

Je repoussai mon assiette, me contentant d'une petite pomme verdâtre, les lèvres pincées.

L'envie de renier le trognon mince me fit grincer les dents.

C'était un mal pour un bien.

C'était pour mon avenir.

-Julie, tu vas être en retard ! -Hurla une voix féminine depuis l'autre bout du couloir.

Aaliyah. Ma meilleure amie.

Je jetai le reste de pomme d'un geste empreint de frustration et pris mon sac à main en me pressant pour ne pas être à la bourre.

J'eus envie de triturer, le bas de ma robe qui me dérangeait fortement, mais je me forçai à sourire d'un air calme.

La sérénité incarnée !

Je vis les boucles brunes d'Aaliyah scintiller, descendant en une cascade épaisse dans son dos.

Un sourire impatient ornait ses lèvres d'un rose brillant et ses yeux marron me dévisagèrent avec curiosité.

Quoi ? Oui, je mets une robe et alors ? Pas la peine d'en faire tout un plat !

Je lui grognai dessus, de mauvaise humeur.

-Quoi ? -Fis-je d'un ton brusque.

Elle me fit un sourire de cent-mille volts, la mine innocente.

Nous sortîmes d'un pas pressé, sautant dans le premier taxi en direction du Queen's Head, le pub préféré de mon amie fêtarde.

Un petit soupir m'échappa en le voyant autant bondé.

L'horreur...

-Peux-tu au moins faire l'effort de sourire ? -Me demanda Aaliyah en me donnant un coup de coude dans les côtes.

-Garce...! -Sifflai-je en me penchant légèrement, un faux sourire plaqué sur le visage.

L'odeur de la bière fraîche et du vieux whisky me retournait déjà l'estomac.

Souris...encore deux petites heures et tu seras tranquille.

Je m'installai sur le tabouret le plus proche de la sortie, à côté d'un homme, laissant à Aaliyah le soin de se trouver un partenaire.

Son amie, exubérante et intrépide sortant tout juste d'une peine de cœur, avait décidé de tourner la page d'une façon plutôt comique : en saccageant la jolie Cabriolet à l'aide d'une batte de baseball et une jolie paire de graffiti multicolores.

Bentley n'avait pas apprécié.

Je suis sûre que tourner la page ne signifie pas forcément coucher avec le premier venu...Après, je ne dis rien : chacun ses méthodes.

Plusieurs minutes passèrent dans l'ennui le plus total : je comptai le nombre de carreaux sur le sol et allai même jusqu'à imaginer des formes sur les murs.

Bon sang...

Je soupirai, lasse.

La personne à ma droite éclata d'un petit rire, se fichant de moi.

Quoi encore ?

-Vous avez un problème ? -M'enquis-je d'un ton cassant.

-Non, mais apparemment vous, oui. -Répondit-il d'une voix mélodieuse, presque rauque.

L'homme en question se retourna dans ma direction et...

Me figeai.

Mon dieu, Apollon est venu me chercher !

Arabesque (tome 2) : Après deux ValsesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant