Partie 20 : Vingtième Temps levé

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Pov Matthew : 

Je préparai rapidement un petit-déjeuner vitaminé pour Julie et me fis un café, préoccupé.

L'état dans lequel mon petit oiseau était hier me rendait fou : elle se tuait à la tâche pour plaire à ses supérieures, sans se douter qu'elle n'était qu'un point dans le jeu vicieux de deux folles.

J'étais écœuré.

C'était son absence de réponse qui avait titillé mon instinct protecteur : Julie répondait toujours à mes messages.

J'avais sommé Patrick de me prêter sa voiture et de veiller sur Hélène, paniqué à l'idée qu'il lui soit arrivé quelque chose.

La voir à bout de force, recroquevillée contre terre était la pire des tortures.

J'avais soulevé son corps mince et gracieux, le serrant contre moi, puis l'ai l'installée à l'arrière de la voiture, bien décidé à prendre soin d'elle.

Je montai rapidement à l'étage, aussi silencieux que possible, soucieux de ne pas la réveiller.

Elle l'était déjà.

- Bonjour... -Murmura t-elle en se frottant les yeux.

- Bonjour, petit oiseau...

Je l'embrassai doucement, l'observant afin de me rassurer.

Elle va bien.

- Je ne suis pas au Royal Ballet. -Constata t-elle d'une voix encore embrumée par le sommeil.

- Tu es chez moi.

Chez nous.

Je poussai le plateau repas jusqu'à ce qu'il soit sur ses genoux et m'installai en face d'elle.

- A toi l'honneur.

Je m'attendais à ce qu'elle me donne du fil à retordre mais fus agréablement surpris en la voyant manger sans discuter.

Suspicieux, je la laissai faire, buvant tranquillement mon verre.

- Peux-tu me dire où sont tes toilettes, s'il te plait ? -Me demanda t-elle, crispée.

- Bien sûr : porte à droite, tu ne peux pas la louper.

Elle se leva précipitamment, courant presque.

Quelque chose ne va pas.

Dix minutes plus tard, Julie revint pâle mais souriante.

Je gardai les lèvres closes.

Les questions seront pour plus tard.

Je souris en entendant le rire de Julie : mes vieilles blagues fonctionnaient toujours.

L'atmosphère était à la petite enfance, joyeuse et insouciance : nous évitions tous les deux les sujets qui fâchent.

- Tu sais que tu n'as pas le profil d'un danseur lambda ? -Fit soudainement Julie en se mordant la lèvre.

- C'est parce que je ne le suis pas. -Lançai-je en haussant mes épaules.

- Tu es plus... robuste qu'eux.

- Je t'impressionne avec mes muscles d'acier, n'est-ce pas ?

Elle secoua la tête, riant encore.

- Sérieusement : que fais-tu à côté de la danse ?

- De la boxe.

- Beaucoup ?

Je haussai les épaules d'un air désinvolte.

- Assez pour que ça se voit.

Je ne lui précisai pas que, pendant ma période sombre, j'avais participé à des tournois de boxe illégale, prêt à tout pour calmer cette rage qui brûlait au fond de moi.

Le reste de la journée défila calmement, entrecoupée par de chastes baisers et anecdotes amusantes.

Je voulais lui faire oublier ce fichu entraînement.

- Merci infiniment Matt. -Me dit Julie en m'embrassant.

Cette journée doit-elle vraiment se terminer ?

J'avais faim de sa tendresse, de ses lèvres et de son rire franc.

J'avais faim de son amour.

Il était hélas l'heure de la raccompagner

Reste.

Je n'attendis pas qu'elle s'efface à l'intérieur et repartit, croisant Ambre sur le trottoir.

Je ne répondis pas à son appel, rêvant d'une danseuse fragile et de son rêve le plus cher.

Je reviendrai te chercher, mon amour...


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Bon, bon cette fois-ci j'arrête d'écrire pour la journée XD Il faut vraiment que je retourne bosser ! 


Arabesque (tome 2) : Après deux ValsesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant