Partie 36 : Trente-sixième Cecchetti

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Pov Matthew

Mon portable vibrait depuis que j'avais repris contact avec Aaliyah, me faisant un sang d'encre pour Julie.

Celle-ci, paniquée, me bombardait de messages tous plus inquiétants les uns que les autres.

Claire Steele aurait recommencé à mettre Julie sous pression et ce, avant sa sortie aux urgences.

Furieux était un mot trop faible pour décrire mon état d'esprit actuel.

Je me garai devant l'entrée de l'école et fonçai dans le bureau de cette femme vile et cupide qui poussait ses danseuses à la mort.

- Claire ! -Rugis-je en la voyant adossée contre une des fenêtres de la pièce.

Elle me dévisagea calmement, le visage impassible.

Je la détestai encore plus pour ce silence.

Si ce n'était pas une femme...

- Je vous donne une chance de vous rattraper. Une. Vous allez cesser votre manipulation cruelle sur le champ.

Elle feignit aussitôt l'ignorance.

- Je ne vois pas ce que tu veux dire...

Je m'avançai jusqu'à ce qu'elle n'ait plus aucune chance de fuir.

- Je vais vous le redire autrement : cessez de mettre la pression sur Julie ou je vous promets que votre statut professionnel ne vous sauvera pas. -Susurrai-je d'une voix douce.

Elle pâlit légèrement puis retrouva son éternel arrogance.

- Je suis au courant pour l'accident. J'étais suspicieuse à ton arrivée et ta mère m'a tout raconté. Je ne te pensais pas alcoolique, mon pauvre enfant.

J'eus un sourire carnassier.

- Je me contrefous de ce que vous pouvez penser. Si vous faites la moindre remarque à Julie, le moindre regard de travers... Vous connaîtrez la vraie définition du mot enfer.

- Tu me menaces ?

J'éclatai de rire devant sa pitoyable technique pour tenter de reprendre contenance.

- Allez-y, donnez-vous le rôle de la victime... Prenez ce ton supérieur avec moi. Vous ne savez pas de quoi je suis capable pour protéger les miens. Vous n'avez aucune idée de ce que je vous ferai en retour pour avoir maltraiter Julie. Tss, tss, pauvre femme. J'ai plus de poids, judiciairement parlant, que vous. A votre avis, qui croiront les juges ? Un avocat ou une usurpatrice ? D'autant que vous êtes déjà pieds et mains liés dans une affaire, n'est-ce pas ? Le nom d'Amanda Jones vous dit-il quelque chose ?

Son visage perdit toutes ses couleurs et elle haleta d'effroi.

- On se souvient à ce que je vois. Bien, très bien. Rappelez-vous de son nom lorsque vous attaquez une autre danseuse, rappelez vous aussi que je suis avocat. Savez-vous que Shira Laurent avait eu vent de toute cette histoire ? Savez-vous que c'était une amie d'Amanda ? Savez-vous que Julie avait entendu vos propos homophobes de l'autre côté de la porte ? Savez-vous que je pourrais vous traîner en justice pour avoir plagié la chorégraphie de Maryane Faure ? Et savez-vous enfin que Shira avait porté plainte, et que vos jours dans cette école sont comptés ?

Claire Steele se laissa choir sur le sol, les deux mains sur la tête, sanglotant.

- Que voulez-vous à la fin ? -S'écria-t-elle, des larmes coulant sur les joues.

- Je vous promets que vous allez payer pour le mal que vous avez fait pour ces pauvres danseuses. Je veux que vous pourrissiez derrière les barreaux pour le meurtre d'Amanda Jones. Je vais vous anéantir. Ce n'est qu'une question de temps : sachez-le. Et Madame Muller vous rejoindra également en enfer. Une dernière chose : si jamais vous recommencez vos persécutions à l'égard de ma femme, je vous promets plus de souffrance que vous ne pouvez l'imaginer. Une place de choix dans une prison malfamée à l'autre bout du pays, par exemple. Une humiliation dont vous vous souviendrez toute votre vie. Nous nous sommes fait comprendre, Claire ?

Arabesque (tome 2) : Après deux ValsesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant