Chapitre 4 (suite)

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Un instant j'ouvre mes yeux et ne vois que des néons défiler, rien d'autre. J'ai mal à mon genou gauche et à mon poignet droit, le brouahah aux alentours me donne mal au crâne. Mes yeux se referment tout seul et je retombe dans le sommeil.

Encore une fois je me réveille mais cette fois-ci je reste éveillée. Je regarde où je me trouve. Je suis dans une chambre minuscule, encore plus petite que la mienne. A ma gauche, une table de chevet avec un verre d'eau dessus, un peu plus loin un fauteuil et une lampe. La décoration reste neutre, murs blancs et meubles en bois, sans aucune touche de couleur.


– Mme Staford ! J'ai cru qu'il y avait une erreur dans les urgences mais non, c'est bien vous. Deux fois en même pas vingt quatre heures ! Avez-vous pensé à prendre la carte fidélité de l'hôpital ? Je pense que vous pourriez récolter beaucoup de points de fidélités si vous continuez comme ça ! rigole t-il.

– Docteur Keller, re-bonjour. Vous me manquiez trop alors j'ai décidé de revenir vous voir. Je n'étais pas au courant pour la carte, je pense que ça pourrait être intéressant ! Et qu'est-ce que l'on gagne quand on a récolté assez de points ?

– Beaucoup de mes patients me disent la même chose que vous ! Eh bien, le gros lot serait... Un rendez-vous avec moi !

– Intéressant, très intéressant ! m'exclamé-je.

– C'est bien Mme Staford, vous rigolez, génial. Savez-vous pourquoi vous êtes ici ?

– Absolument pas, tout est embrouillé dans ma tête.


Il se lance dans un récit court et précis sur ce qu'il s'est passé. Il m'explique que j'avais eu un accident de voiture et que je me suis retrouvée dans le fossé. Un automobiliste a vu la scène et a tout de suite appelé les urgences.

L'accident m'a provoqué une luxation du genou et une fracture au poignet, ainsi qu'une plaie à l'arcade sourcilière nécessitant des points de sutures. Ma fracture au poignet n'est qu'une blessure superficielle alors que celle de mon genou est plus sérieuse, elle me fait terriblement mal.


– Je vais chercher le matériel pour suture pour votre plaie. Au fait, lorsque vous êtes arrivé à l'hôpital, on a voulu joindre quelqu'un pour lui expliquer votre état. On a recherché dans vos contacts favoris et avons appelé une certaine Camille, mais elle n'a pas répondue donc on lui a laissé un message. Du coup nous avons appelé votre mère qui, elle, nous a répondue tout de suite. Ne vous inquiétez pas, elle sera là d'une minute à l'autre, m'explique le docteur Keller.

– Quoi ?! Vous avez appelé ma mère ? Non, je ne veux pas ! Rappelez la et dites lui de ne pas venir, s'il vous plaît docteur.

– Je crains de ne pas bien comprendre. Vous ne voulez pas que votre mère sache que vous avez eu un accident ? Et je lui donnerais quoi comme explications au juste ? continue t-il en me voyant hocher la tête.

– Dites-lui... Je ne sais pas ! Dites lui que l'on a plus besoin d'elle, c'est tout ! Je ne veux pas voir ma mère et surtout pas ici. Je sais très bien que si elle vient on se disputera et je ne veux pas faire ça dans un hôpital.

– Ce n'est pas possible Mme Staford, c'est trop tard. Bien, maintenant je vais chercher le matériel.


Il part et me laisse seule, désespérée. Comment est-ce que je vais réagir quand je la verrai ? Je sais que peu importe la discussion que nous aurons, elle finira en dispute. Je pourrais simplement lui dire que je ne veux pas la voir, et peut-être qu'elle m'écoutera. J'espère qu'elle m'écoutera. J'espère aussi que Camille viendra me voir et que tous nos problèmes seront résolus. Et nous vivons dans un monde de bisounours aussi ! Il faut que j'arrête d'espérer que la vie est simple.

Monsieur CaramelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant