Chapitre 5

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– Tu es sûre de vouloir retourner travailler aujourd'hui Charlotte ? Tu es sortie hier de l'hôpital et ce n'est pas du tout raisonnable !

– Camille s'il te plait, crois moi. Je vais beaucoup mieux malgré ma douleur au genou ! De toute façon il faut que je retourne travailler, tout ça m'a mise terriblement en retard.

– Tout ça ? Je te signale que ''tout ça'' c'est un accident de voiture, une luxation du genou et quelques autres blessures !

– C'est quasiment rien, quelques égratignures, c'est tout. Bon écoute, je vais mieux et je le sens, je vais travailler, point final.


Et sur ces mots je me retourne et pars en direction du bus, munie de mes béquilles.


– Laisse-moi au moins t'emmener en voiture ! crie Camille.

– Par contre, je ne dis pas non à ça.


Une demi-heure plus tard, je suis assise devant mon bureau, face à un dossier, celui de Matthew Bright. Que me reste t-il à faire déjà ? Ah oui, prévoir la nourriture mais aussi m'occuper de la décoration avec le décorateur, j'ai du pain sur la planche. Mais, en ouvrant le dossier, je ne me retrouve non pas face à des feuilles dont l'écriture est assez peu soignée, mais face à des dizaines de post-it roses ou bien jaunes. "Rachel est partie dans le sud pour l'organisation de la cérémonie", "M. Nicohl a appelé", et puis encore un autre. Il y en avait au moins cinq expliquant que Rachel ou Grégoire avaient appelé, en vain. "L'orchestre demande un changement d'organisation !", "Camille est passée pour venir vous voir". Tous ces post-it en seulement deux jours !

Je me mets rapidement au travail, et je décide en premier d'appeler l'administration de l'orchestre. Après avoir résolu le problème je décide d'appeler Rachel pour prendre des nouvelles de son petit voyage. Il se trouve qu'à cause d'un problème de salle, elle à dû aller de Miami à Philadelphie plus tôt que prévu. Mais elle se plaint surtout de ses 3 heures "insupportables à cause des crétins de gosses'' qui étaient assis à côté d'elle dans l'avion.

Elle prend, contre toute attente, un peu de temps pour prendre de mes nouvelles.


– Ouch ! Ça doit faire mal, mais la douleur va s'estomper, t'inquiètes pas !


Voilà ce qu'elle me dit, comme beaucoup d'autres gens d'ailleurs. A vrai dire, à chaque fois que j'entends cette phrase, je meurs de répondre:


– "Ca doit faire mal" ? Sérieusement ? J'ai un genou totalement foutu et tu me dis "Ouch" ? Si tu as encore une remarque intelligente de la sorte, je t'en prie, garde-la pour toi ! Pauvre merde !


Et puis finalement, je garde cette réponse pour moi et prends une voix calme:


– Oui, ça fait un peu mal mais bon, la douleur n'est que superficielle ! Je pourrais la surmonter, ne t'en fais pas pour moi.


"La douleur n'est que superficielle" ? Vraiment ? Même moi je n'y crois pas ! Je souffre le martyre à cause de ce genou pété. Fais chier ! Et puis transporter un sac et des dossiers avec des béquilles est quasiment impossible, du moins sans tomber.Surtout quand on a une fracture au poignet. Les médecins qui ont trouvé utile de me donner des béquilles alors que je ne peux me servir que d'une seule main est totalement idiot

Monsieur CaramelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant