Chapitre 13

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La nuit est dure, une fois de plus, et lorsque je me réveille, je ne ressens plus rien. J'ai trop pleuré pour pouvoir recommencer et je suis trop fatiguée pour pouvoir faire quelque chose de ma journée. Mon téléphone sonne, et j'hésite à répondre lorsque je vois le nom de l'appelant. Je me résigne, et attrape ce qui va sûrement mettre totalement fin à ma carrière.


– Qu'est-ce que tu veux Jill ?

– Je... Je suis désolée de te dire ça Charlotte, mais on m'a forcé à le faire. Tout le monde pensait que tu allais venir hier et comme tu n'étais pas là, on m'a chargé de te le dire. Il... Il faut que tu ailles voir Monsieur Jarrêt et que tu viennes chercher tes affaires.


Je raccroche sans lui répondre et pousse un très long et désespéré soupir. Ça y est, ma carrière est officiellement finie. Bien sûr, je l'avais deviné dès lors que Bright m'eu renvoyée, mais maintenant tout devient tellement...Concret !

J'attrape mon sac à main et sors de mon appartement. Pas de Camille devant ma porte, et encore moins de Grégoire. Je baisse la tête et retiens mes larmes de couler. C'est le moment d'être forte et de résister face au chagrin.



J'hésite à frapper à la porte de M. Jarrêt, car je ne suis pas prête à écouter son sermon. La porte finit par s'ouvrir toute seule sans que j'eu besoin de m'annoncer. Mon patron –ancien patron- me fixe et déclare durement :


– Brad m'a informé que vous êtes postée devant mon bureau depuis 5 minutes et que vous n'étiez pas décidée à entrer. Je vous imaginais beaucoup plus courageuse.


Il retourne s'asseoir à son fauteuil. Restant toujours sur le pas de la porte, Jarrêt pousse un soupir excédé. Je remarque sa colère noire au travers de son regard et de sa mâchoire contractée.


– Vous allez enfin vous décider à vous asseoir ? Je n'ai pas de temps à perdre avec quelqu'un comme vous.


Je vois rouge.


– Quelqu'un comme moi ? Qu'est-ce que c'est censé signifier au juste.

– A la bonne heure, vous avez retrouvé la parole ! Maintenant asseyez-vous, ordonne t-il en me désignant une chaise disposée en face de son bureau.

– Répondez à ma question.

– Exécutez ma requête.

– Ce n'est pas une requête, mais un ordre.

– Bien sûr que c'est un ordre ! Vous n'êtes pas capable d'être autonome, alors j'ordonne ! Vous êtes une femme incompétente et plus qu'idiote.


Ses paroles me glacent. La porte du bureau n'est pas fermée et je sais que tout le monde nous écoute. Pourtant, je ne la ferme pas, au cas où je voudrais fuir loin et vite. Très loin et très vite.


– Tout ce que vous avez réussi à faire mercredi, c'est de gâcher l'un de nos plus gros évènements de la boite. J'espère que vous avez honte de votre prestation et de votre incompétence. Il va de soi que vous êtes renvoyée sur le champ et que je ne veux plus jamais vous revoir dans nos bureaux. Je ferais tout pour faire passer le mot que vous n'êtes qu'une incapable.

Monsieur CaramelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant