Chapitre 7

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Nouvelle semaine pour de nouvelles pensées. Je dirais même, nouvelle semaine pour une remise en question. Cette nuit m'a fait longuement réfléchir sur ... sur à peu près tout de ma vie en ce moment. Je dirais que mon problème avec ma mère se situe tout en haut de la liste.

Son retour me chamboule encore. Ce que je ne comprends pas c'est... Pourquoi ? Pourquoi est-elle revenue ici ? Après tout, elle nous a laissé tomber. A la première occasion, elle s'est enfuie loin de sa famille - avec mon fiancé qui plus est. Moi qui pensais qu'elle m'aimait ! Qu'est-ce que je pouvais être naïve à cette époque, c'est dingue ! Je soupire et repense à toutes ces années passées loin l'une de l'autre. Il est vrai qu'elle n'était partie qu'un an seulement à l'autre bout du monde, mais il n'empêche que cela fait de nombreuses années que nous n'étions plus très proches toutes les deux. Malgré cette distance, je pensais qu'elle m'aimait. Pure imagination. Les mots de ma grand-mère me reviennent encore et encore: « profite le plus que tu peux des gens qui te sont chers ». Est-ce que je considère ma mère comme un être cher ? Oui, sans aucun doute. En dépit de la tristesse et de la haine qui se sont accumulées depuis ce jour, je sais au fond de moi que j'aimerais toujours ma mère, même si cet amour ne sera plus jamais comme avant.

Cette nuit m'a donc permis de repenser à tout ça et à me décider. Je me promets que je passerais chez elle dans la semaine, et je ne dois pas oublier mon rendez-vous chez le kinésithérapeute mardi. Mais avant ça, boulot, métro, dodo, comme on dit !

Je jette un coup d'œil à mon réveil et saute précipitamment de mon lit. Déjà 7h42, et je dois partir d'ici à 8h20 pour une réunion à 8h45 ! Je me souviens maintenant pourquoi j'évite de remettre ma vie en question, toutes ces réflexions m'accaparent toujours beaucoup trop !

Je cours comme je peux en direction de la salle de bain et suis sous la douche en un rien de temps - toujours avec mon sac poubelle autour de la jambe. J'opte pour un maquillage léger, mais joli. Je fais de même pour ma coiffure. Un regard vers mon horloge et je suis au bord de la crise de panique. Trop tard, une crise de panique me prend abruptement. 8h10 ! Bon OK. Respire... et magne-toi ! Je me munie d'un chemisier, d'un pantalon et de ballerines pour m'habiller le plus efficacement possible. Plus facile à dire qu'à faire ! Un thermos de café, et hop ! je me mets en route tout de go.


J'arrive bien évidemment en retard de 6 minutes et 33 secondes précisément. 34, 35, 36. Merde, merde, merde !


J'ouvre la porte de la salle de réunion comme je peux avec ma béquille qui m'en empêche et mon poignet que me fait encore un peu mal. Que personne ne vienne m'aider surtout ! Quelle bande d'égoïstes ces mecs, pas une once de pitié pour une handicapée. Au moment où j'arrive à pousser la porte d'environ cinq centimètres, celle-ci n'en fait qu'à sa tête et se referme en me poussant et en me faisant tomber sur les fesses. Génial !


– Bon sang ! Est-ce que ça vous viendrait à l'esprit de venir m'aider à me relever et à m'ouvrir cette porte ? Ça va pas vous bouffer le cul, bordel ! crié-je en direction du groupe d'hommes buvant leur café tranquillement.


Ouh là, quand je deviens injurieuse comme ça, ce n'est jamais bon signe. Les trois hommes me regardent apeurés. C'est jouissif de dominer les hommes quand même ! Ils accourent vers moi, me remettent sur pieds et m'ouvrent la porte. Je me tourne vers eux et leur adresse un sourire narquois.


– Je vous remercie messieurs.


Toutes les têtes se retournent vers moi quand j'entre, avec des regards moqueurs ou bien énervés – Rachel fait parti de ceux là bien évidemment. Je m'installe le plus discrètement possible à ma place réservée et sourie à ma patronne qui m'attend pour continuer.

Monsieur CaramelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant