17

6.6K 258 21
                                    

Une bonne dizaine de minutes plus tard, j'étais toujours assise par terre, à tamponner le sang avec ma veste, lorsque j'entendis une voix qui semblait m'appeler. Les cris se rapprochèrent doucement, et bientôt je reconnus la voix d'Aiden, qui hurlait après moi, essoufflé. La lumière de son portable était de plus en plus visible, à travers les branches et buissons. Elle semblait me chercher désespérément, s'agitant grossièrement dans un ultime espoir. Puis elle me trouva, et je l'entendis crier de soulagement.

- Zoë, putain mais comment tu t'es retrouvée là? Hurla-t-il.

Je n'avais même pas la force de parler, je ne pouvais pas lui répondre. Ce n'est pas que je ne voulais pas, je ne pouvais pas. Ma voix était partie. Et il semblait que mon corps tout entier soit détruit. Il fit quelques pas vers moi, visiblement très inquiet que je ne lui réponde pas. Et ça m'a heurtée. Il était inquiet. Pas en colère. Ni vexé que je ne daigne pas lui répondre. Il était inquiet.

Il s'agenouilla devant moi et me regarda attentivement, afin d'évaluer la gravité de la situation.

- Tu peux marcher?

Je secouai la tête de manière négative. J'avais bien trop mal. Je n'avais jamais ressenti une telle douleur de toute ma vie. Je pleurais toujours autant et d'après le peu de choses que je distinguais encore, j'avais l'impression que saccager ma veste n'avait pas du tout diminuée la quantité de sang qui s'écoulait de mon pied.

- Tu vas vraiment m'obliger à te porter? Tu ne peux te lever et marcher jusqu'à la route?

J'étais aussi sceptique que lui quant au fait de me porter. Mais cependant, c'était très égoïste de me demander de marcher alors que je ne savais même pas aligner trois mots de manière cohérente. Il se tenait là, devant moi, dans l'attente d'une réponse. Lorsqu'il comprit qu'il n'avait pas vraiment d'autre choix que de m'aider, il plaça une main sous mes genoux, l'autre dans mon dos, et me souleva sans le moindre effort. J'étais très étonnée qu'il ait si facile, je n'étais pas anorexique, loin de là. Il devait être musclé.

- Fais au moins l'effort de ne pas t'évanouir dans mes bras, ou de t'évanouir tout court en fait, parce que je ne suis pas certain que c'est bon quand on est en aussi mauvais état que toi !

Je ris, mais aucun son ne sortit de ma bouche. Il rejoint assez rapidement la route et se débrouilla pour ouvrir la portière avant de me déposer, puis de s'installer. Le moteur vrombit quand il démarra, et je me battais pour ne pas m'endormir dans la voiture. Les faibles lumières oranges, rouges et blanches défilaient sur les côtés.

Il se gara devant chez moi et me reprit dans ses bras, pour me conduire dans ma chambre. Devant la porte, il s'arrêta et fouilla dans la poche de ma veste, couverte de sang, pour trouver mon trousseau de clefs et déverrouiller. Il monta les escaliers, toujours sans signe du moindre effort, jusqu'à la salle de bain. Il me déposa dans la baignoire et fit couler de l'eau par le pommeau de douche qu'il passa dans mes cheveux, sur mes mains, et mon pied blessé. La douleur fusa et je poussai un cri. Il s'arrêta brusquement, et me sortit du bassin. Je sentais qu'il tremblait, respirait fort, et ses pupilles étaient dilatées. Il m'allongea sur le lit après avoir protégé les draps avec des serviettes. Il me couvrit avec les plus grosses couvertures qu'il trouva. Il partit chercher de quoi désinfecter la plaie et la bander. Il déversa le liquide rouge sur un gant de toilette. Ses mains étaient toujours aussi tremblantes. Alors qu'il allait commencer à me soigner, je m'évanouis.



Hello tout le monde, votre avis sur ce chapitre? Je propose que celui écrira le commentaire le plus complet/constructif puisse lire le prochain chapitre avant les autres !

On se motive,

Sarah

Fallen AngelsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant