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Il a fermé la porte. Je me suis retournée en entendant le bruit de la clef qui tourne dans la serrure, et je me suis précipitée vers lui pour l'empêcher de la verrouiller mais c'était trop tard. Je bouillonnais à l'intérieur, je voulais être seule. Une dernière fois et sur le ton le plus calme possible, je l'ai presque supplié de quitter la pièce. La seule réponse que j'ai eue, a été un léger hochement de tête négatif.

- Espèce de connard ! Hurlai-je en lui bondissant dessus.

Je n'ai pas eu le temps de l'atteindre une seule fois, il m'a directement attrapé les deux bras et il m'a attirée vers mon lit et m'a jetée dessus. Il s'est littéralement assis sur moi pour bloquer mes jambes, puis a saisi mes bras à nouveau, pour les plaquer le long de mon corps. Je lui criais de ne pas me toucher, j'essayais de me débattre, de bouger, de me libérer, mais il avait un large avantage sur moi.

Il n'a pas dit un mot pendant plus de dix minutes, il s'est contenté de me maintenir jusqu'à ce que je me calme. Alors seulement, il m'a lâchée. Il a lentement reculé ses mains, les levant comme pour me montrer que tout allait bien. Il s'est assis à côté de moi. Je me suis directement redressé, toujours au bord des larmes.

- Je suis vraiment désolé, Zoë.

- Comme si ça allait tout changer. Ironisais-je. Tu pensais que c'est suffisant de dire que tu es désolé? Tu penses que ça va changer quoi que ce soit? Je parie que tu ne sais même pas pourquoi tu t'excuses.

Il ouvrit la bouche, comme pour me dire que j'avais tort, mais il se rendit compte que j'avais raison et baissa doucement les yeux.

- C'est bien ce que je disais. Riais-je.

- On peut en discuter?

- Je ne sais pas. Parce que je trouve que c'est assez lourd comme sujet, mais apparemment, toi, ça a plutôt tendance à te faire rire.

- Zoë, je ne voulais pas te blesser au départ, je pensais que je me trompais, c'est pour ça que j'ai rigolé. Je ne me serais pas permis, sinon. Je ne suis pas aussi horrible que ça. On peut en parler, ça m'intéresse vraiment.

- Bon, comme tu veux. C'est assez simple pour être tout à fait honnête avec toi. Je suis née dans un petit village, au milieu de la campagne. Tout se passait vraiment bien avec mes parents, ils étaient entrepreneurs, ils travaillaient en ville, c'était relativement loin. Un jour, ils ont décroché un gros contract dans l'armement, le genre de contract qui t'offre la vie que tu me vois vivre aujourd'hui. Vu qu'il allait leur prendre plus de temps que leurs autres contrats, ils ont décidé qu'on allait déménager en ville. Six mois après qu'on soit arrivé dans la nouvelle maison, je dirais, j'ai commencé à me poser des questions. Ils rentraient encore moins qu'avant, une fois par mois, deux si j'avais de la chance, et quand ils étaient là, ils avaient toujours une ou l'autre blessure. Au début ce n'était pas grand chose, des griffes, des petites plaies, mais ça s'aggravait de plus en plus, jusqu'à ce que ma mère soit hospitalisée d'urgence après avoir reçu une balle dans l'abdomen. Je ne sais toujours pas ce que c'est aujourd'hui. Je devais avoir quatre ans quand c'est arrivé, parce que depuis cela, mon père a changé. Il est devenu violent. Il me donnait souvent des gifles, je pensais que c'était normal au début. Mais encore une fois, les choses se sont aggravées, il était de plus en plus méchant avec moi, il me donnait des coups avec sa ceinture, il me frappait, et tu sais ce qu'il me donnait comme excuse?

Aiden me regardait, sans voix.

- Il disait que c'était pour me rendre plus forte. Il disait qu'à cause du métier qu'ils faisaient, ça arrivait qu'on fasse du mal aux gosses pour atteindre les parents, pour avoir des informations ou des armes, si j'ai bien compris. Donc il disait que grâce à lui, si ça m'arrivait, même s'il faisait tout pour que ça n'arrive pas, je serais prête à endurer ça le temps qu'il me récupère.

Vos avis? Je choisirai le commentaire le plus constructif et j'enverrai à son auteur le chapitre suivant.

Fallen AngelsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant