Fallen Angels

31

(C'est Aiden qui continue ce qu'il disait dans le chapitre précédent, j'ai été obligée de couper et c'était le meilleur endroit)

- Je crois que j'ai à peu près fait le tour.

- Mais... Et tes parents? Tu les décris comment totalement insensibles par rapport à la mort de ton frère, je ne comprends pas.

- C'est parce qu'ils l'ont été, insensibles. Leur business avant tout, c'est triste, surtout pour Alex qui en a bien fait les frais, mais c'est comme cela. Tu as d'autres questions? Je pense que c'est le moment.

- Je suis vraiment désolée pour tout ce qui t'es arrivé, je ne saurais même pas trouver les mots pour te dire que je suis désolée d'avoir pensé que tu ne ressentais rien. Maintenant je comprends mieux. Mais en quoi tout ça m'explique pourquoi tu m'as embrassée?

- Ah oui, c'est vrai que ce n'était pas très clair. Tu ne comprends vraiment rien? J'ai perdu mon frère parce que j'étais partir me taper une fille. Je n'ai pas vraiment envie de perdre un autre membre de ma famille. Et la fille en question, je m'en foutais complètement. Je voulais juste me vider les couilles et elle n'était pas contre l'idée. Mais en fait, quand j'y réfléchis, c'est vrai que maintenant, les choses sont différentes. Je n'ai plus personne à perdre. Mes parents m'ont déjà abandonné, même s'ils clament que c'est pour mon bien. Mais ce n'est pas la seule chose qui a changé. Tu sais ce qui a changé, Zoë?

J'ai hoché la tête négativement.

- Ce qui a changé, murmura-t-il, c'est que toi, contrairement à cette fille, je t'aime bien. Et que si jamais les connards qui ont tué mon frère apprennent que j'habite ici et qu'ils ne me trouvent pas, tout comme ils n'ont pas trouvé mes parents la dernière fois, c'est à toi qu'ils s'en prendront. Et je ne veux pas. Tu es la seule personne à qui j'ai réellement parlé depuis que j'ai enterré mon frère, tu es la seule que j'ai réussi à supporter. Et sans même le vouloir, à mon avis, tu m'as attiré. Mais il ne faut pas que ça continue, parce que je n'étais pas là pour protéger mon jumeau, et que si jamais il se passait quelque chose entre nous, pour je ne sais quelle raison, je ne serai peut-être pas là pour te protéger non plus. Et je refuse que quelqu'un d'autre meurt à cause de mes conneries.

- Donc ce que tu me dis, c'est que tu m'aimes bien? Mais je ne comprends pas... Tu étais tellement méchant...

- J'avais déjà fait l'erreur, alors je ne voulais pas que tu fasses pareil et que tu me dises que je te plait. Alors te faire souffrir, c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour t'en empêcher. Murmura-t-il.

Ne sachant pas quoi faire ou dire, je me suis avancée vers lui et je l'ai pris dans mes bras. Ce n'était pas aussi bizarre que la première fois, car on en avait besoin, après ce qui venait de se passer. J'ai commencé à chuchoter, j'avais besoin de me rassurer, mais c'était quasiment inaudible. Je me répétais que personne n'était mort à cause à lui, que ce n'était pas de sa faute mais que ça expliquait beaucoup de choses. Toutes les pièces du puzzle s'assemblaient peu à peu et je ne savais pas comment réagir.

- Aiden, commençais-je en me reculant lentement, ce n'est pas de ta faute. Tu n'avais que quinze ans. Tu t'amusais, tu n'aurais pas pu savoir que ça allait arriver.

- Mais si j'avais été là, Alex ne serait peut-être pas mort. Sanglotait-il.

- Personne n'est mort à cause de toi. Personne. C'est très gentil de t'inquiéter pour les autres, tu ne devrais pas avoir honte. Et moi, je suis désolée de t'avoir défier comme cela. Tu n'avais pas vraiment d'autres choix que d'accepter. Je suis vraiment désolée...

Sur ces dernières excuses, je me suis levée et j'étais en train d'ouvrir la porte pour le laisser tranquille - puisqu'il veut toujours être seul - lorsque que sa main s'est abattu contre le bois dans un bruit sourd. J'ai sursauté et je me suis retournée. Il n'était qu'à quelques centimètres de mon visage, et ses yeux étaient plus rouges que jamais. Les larmes avaient séché et laissé des traces sur son visage. Ses cernes étaient profondes et son regard, vide. Il ne devait pas s'être laissé autant allé depuis très longtemps. Depuis presque un an, certainement. Il avança doucement son visage du mien et je pensai qu'il allait encore m'embrasser, mais il me prit simplement dans ses bras et recommença à pleurer. Je ne savais pas pourquoi il pleurait, et je pense qu'il ne le savait pas non plus. Il devait juste avoir besoin de se relâcher.

- Tu accepterais de rester avec moi quelques temps?
- Tu veux dire... Dormir chez toi?
- Oui, je commence à en avoir assez d'être seul.
- Aiden... Je ne peux pas...

J'étais très gênée. J'étais à l'aise pour parler de sexualité, mais je restais une fille de seize ans et je n'avais pas la moindre expérience et avait imaginé les choses autrement.

- Oh non, non, non ! S'affola-t-il. Ce n'est pas de ça que je parlais, j'ai juste besoin de quelqu'un. Et tu es la seule personne capable de comprendre ce que je ressens en ce moment. S'il te plaît Zoë, tu veux bien?
- Toujours. Susurrai-je alors qu'il resserra son étreinte.

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