Tout était calme, il n'y avait plus un bruit. Puis soudainement, j'ai entendu la porte se déverrouiller. Et Aiden a lentement ouvert la porte. Il avait l'air beaucoup plus calme, on aurait même dit qu'il était inquiet. Je me suis levée précipitamment, affolée.
- Comment tu as fait pour entrer? Murmurai-je.
- D'accord, on se calme. Je me suis calmé, je veux discuter.
- Non, dégage... Je ne veux pas parler avec toi.
Comme s'il n'avait pas entendu, il s'approcha de moi et me tira par le bras pour qu'on se mette sur mon lit. Il s'est tourné vers moi. Il répétait sans cesse que tout allait bien et qu'il n'allait pas me toucher si je me sentais mieux comme ça. J'ai hoché légèrement la tête, et il a reculé. Je tremblais toujours autant et il le remarqua très vite.
- Tu vas enfin me dire ce qui se passe?
- Je ne peux pas supporter qu'on parle de violence. Quand tu me dis que tu veux me frapper, ça me rend malade. Je te l'ai déjà dit plusieurs fois mais tu t'en fiches complètement, c'est insupportable. Je sais que c'est de ma faute, et que je n'avais qu'à pas te défier comme je l'ai fait, je sais. Mais à la limite, je préfère que tu me le rappelles chaque jour et que tu fasses ce que tu as à faire plutôt que de continuer à t'entendre parler de frapper les gens.
- Pourquoi? Tu fais partie d'une association qui lutte contre la violence faite aux femmes? Ria-t-il.
- Tu n'es vraiment qu'un connard. Murmurai-je. Tu ne saurais pas réfléchir deux minutes à ce que tu vas dire, avant d'ouvrir ta grande gueule?
Il se figea et recula légèrement. Un énorme sourire se forma doucement sur son visage.
- Attends deux secondes, c'est ça que tu caches? Ce n'est pas possible, c'est tellement cliché. Dit-il en éclatant de rire. La petite princesse de la famille parfaite se fait violenter? Par qui? Des petites racailles de quartier?
Face à son indifférence, je me suis effondrée. Il ne savait pas. Il ne savait rien de moi. Tout ce qu'il voyait, c'est ce que je lui montrais. Et ça se résumait à peu de choses. Il pensait que j'étais une princesse, que je l'avais toujours été et que je menais une vie de châteaux, entourée par des domestiques. Oui, il s'avérait que mes parents avaient de l'argent, merci à leur travail dangereux. Oui, nous avions les moyens de nous payer des choses auxquelles une grande majorité n'a pas accès. Mais non, ce n'est pas pour ça que ma vie n'était que roses, paillettes, et dentelle. Et oui, si je pouvais donner tout ce qu'on m'avait offert, tout notre argent, et tous ces artifices, qui n'étaient là que pour dissimuler la souffrance que j'éprouvais, qui n'étaient qu'une contre-partie, un cadeau empoisonné que ma mère m'offrait que je pardonne ce que mon père me faisait subir, je l'aurais fait sans jamais hésiter une seule seconde. Mais cela, ça passait largement au-dessus de la tête d'Aiden. Mes parents s'étaient tant appliqués à créer cette barrière, cette illusion, que personne ne le voyait. Je ne m'en plaignais pas, mais voir qu'en le découvrant, on était capable de rire, me déchira le coeur.
Je me suis tournée vers Aiden, et l'ai frappé de toutes mes forces en l'insulant de tous les noms qui me venaient en tête, et hurlant entre les coups, alors que les larmes coulaient le long de mes joues. Il se protégeait comme il pouvait mais c'était clair, j'avais le dessus. J'ai continué à le rouer de coups pendant encore quelques secondes, jusqu'à ce que je n'en puisse plus. Je me suis levée, à bout de souffle, et j'ai doucement reculé, pour ne pas le blesser davantage. Il a relevé la tête, son nez était en sang, et il me regardait, confus.
- Sors de ma chambre, maintenant. Lui ai-je demandé en essayant de me calmer.
- Zoë...
- Sors de ma chambre si tu ne veux pas que je fasse saigner autre chose que ton nez.
- On peut discuter au moins?
- Non, j'en ai fini avec toi et tes jeux de merde. Maintenant, si tu veux me pourrir la vie, libre à toi, car comme tu viens de le voir, la petite princesse a plutôt l'habitude d'encaisser les coups.
- Non, ça n'a rien à voir. Je m'en fous, on peut dire que tu as gagné Zoë, on peut dire à tout le monde que tu m'as complètement humilié. Tout ce qui te ferait plaisir, absolument tout.
- Tu ne comprends rien, putain. Ce n'est plus à propos du jeu, tu as franchi les limites que je n'avais même pas pensé à établir, parce que je pensais que jamais tu n'irais aussi loin. Ton petit jeu, tu peux aller y jouer avec quelqu'un d'autre. Sors de ma vie, Aiden. Sors de ma vie avant que je ne rende la tienne impossible !
Vos avis sur ce chapitre? Comme la semaine passé, j'envoie le prochain chapitre au premier qui me laisse un commentaire constructif.
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Fallen Angels
Teen FictionPeut-on réchauffer le cœur le plus froid? © Tous droits réservés, Irwinsensible.