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J'ai apporté les sandwiches que j'avais achetés en rentrant de l'école, et je me suis assise en face d'Aiden. Il a pris le sien, m'a vaguement remercié et s'est mis à manger. J'ai fait de même, car c'était plus simple que de commencer à se disputer sur la façon impolie dont il se comportait. Je me rendais compte que ce n'était même plus la peine d'essayer de le raisonner, qu'il était comme il était, que je n'avais qu'à prendre sur moi, gagner ce pari, et profiter de la victoire jusqu'à la fin de l'année.

Alors quand il me demandait quelque chose, poliment ou pas, qu'il me remercie ou pas, je m'exécutais pour éviter d'autres problèmes inutiles. Il en était déjà bien un assez gros à lui seul.

- Pourquoi tu es aussi ennuyante?

- Tu te fous de moi? Je ne fais rien, je mange sans même te parler et tu me lâches ça comme cela?

- Pas spécialement maintenant, mais en règle générale, tu es toujours coincée, tu gâches chaque moment un peu amusant, déjà que c'est rare avec toi. Je vais te faire une liste, ça me prendrait des jours, rigola-t-il, mais tu vois bien que tu es vraiment nulle. Mais pas tout le temps si ça peut te rassurer... Tu étais plutôt cool à la soirée, quand tu m'as suppliée de coucher avec toi. Je me demande pourquoi je n'ai pas accepté.

- Tu n'avais qu'à le faire, je ne serais pas obligée de supporter tes putains de remarques au moins. Je crois que ça en vaut la peine tout compte fait, tu veux qu'on monte tout de suite et tu fais ce que tu as à faire? Qu'on en finisse enfin. Mais essaye de le faire correctement alors, même si avec ton comportement tu ne dois pas attirer beaucoup de filles dans ton lit, malgré le fait que tu affirmes le contraire.

- Premièrement, tu ne connais rien de ma vie, Raulsen.

- Non, je ne connais rien à ta vie, et alors? Hurlais-je en me levant de table.

- Tu vas directement changer de ton, je ne suis pas ton pote. Tu ne l'as pas encore compris? Je pourrais faire de ta petite vie misérable un enfer. Je pourrais t'insulter et convaincre toute l'école de m'aider à te pousser à bout. Je pourrais même te frapper jusqu'à ce que tu ne puisses plus te relever, et te violer jusqu'à ce que tu ne puisses plus marcher ! Mais non, je suis gentil avec toi, alors tu ferais mieux de te calmer au lieu de faire l'égoïste.

- Mais tu t'entends parler? Tu passes ta vie à me menacer de me frapper alors que je ne t'ai rien fait, je ne mérite pas que tu me touches. Criai-je au bord des larmes, en partant vers la cuisine.

- Je ne te supporte pas, putain. Te frapper, c'est la seule chose que j'ai envie de te faire à chaque fois que tu ouvres la bouche. Tu es pitoyable, tu joues la fille forte mais tu pleures quand je parle de te frapper.

Alors que je m'étais éloignée de lui, je me suis retournée brusquement. Je me suis dirigée vers lui d'un pas décidé, les poings serrés, et je l'ai poussé de toutes mes forces. Il est tombé en arrière et a entraîné une chaise dans sa chute. En voyant qu'il perdait l'équilibre, je suis partie m'enfermer dans ma chambre. Je l'entendais me traiter de tous les noms, et il s'est précipité en haut. Il s'est rué sur la porte mais heureusement pour moi, elle était verrouillée. Il m'a ordonné d'ouvrir mais j'ai hurlé que c'était hors de question. J'étais assise, recroquevillée à l'autre bout de la pièce. Je pleurais toutes les larmes de mon corps.

- Zoë, ouvre cette putain de porte ou je te promets que tu vas vraiment le regretter !

J'entendais qu'il était furieux, mais si je l'avais voulu, j'étais incapable de bouger. Je tremblais comme une feuille lorsque le vent souffle, les souvenirs remontaient, je ne pouvais pas m'arrêter de pleurer. J'étais appuyée contre la commode, me balançant doucement d'avant en arrière.

- Arrête de me hurler dessus, Aiden, je t'en supplie... Murmurais-je.

- Pourquoi j'arrêterais? Tu peux me dire ce que ça va changer? Essaye de t'endurcir un peu, tu es pitoyable.

- Pourquoi toujours parler de violence? Je ne peux pas te laisser me toucher, je ne peux pas, pas encore, je ne peux pas, je ne peux plus. Haletais-je. Non, je ne peux pas, tu n'as qu'à me laisser et tout ira très bien. Je vais être gentille, mais ne me touche pas, je t'en prie, je t'en supplie.

- Mais tu divagues complètement, espèce de folle ! Ouvre cette putain de porte, on va parler comme des adultes civilisés. Allez, Raulsen.

- Je ne peux pas ! Hurlai-je.

Je l'entendis souffler, donner un coup de poing dans la porte qui trembla sous le choc, puis il descendit rapidement les escaliers.


HELLO, LE PREMIER QUI ME LAISSE UN COMMENTAIRE CONSTRUCTIF GAGNE LE PROCHAIN CHAPITRE!

Fallen AngelsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant