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Une montagne d'informations sur Aiden dans ce chapitre, les gars. (Et les passages en italique dans les dialogues, ce sont les pensées de Zoë ou ce qu'elle voit pendant qu'on lui parle)

- Je vais avoir besoin de plus qu'un lien de parenté pour comprendre tout ça, Aiden. Là, je suis en train de me rendre compte que tu me caches une montagne de choses. Je ne sais rien sur toi, en fait. Et ce n'est pas que je pensais tout savoir, mais je me rends compte que je ne sais absolument rien et qu'il y a vraiment beaucoup de questions qui restent sans réponse.

- Tu es certaine que tu veux vraiment avoir des réponses. Tu es bien placée pour savoir que parfois, c'est plus facile de vivre, pour nous et pour les autres, en ignorant certains petits détails sur la vie des autres. M'interrogea-t-il.

- Si je suis venue jusqu'ici sous la pluie, et si je ne t'ai pas encore foutu ma main dans ta figure pour avoir pensé que tu avais le droit de m'embrasser, c'est bien pour que tu t'expliques. Rétorquai-je en insistant bien sur le dernier mot.

- Okay, je te conseille de t'asseoir alors. Et de préparer des mouchoirs, je sais que tu es un peu fragile sur les bords, même si dans l'ensemble tu es une fille plutôt forte, je l'avoue.

- Oh... Je ne sais pas si c'est un compliment ou une critique, mais bon, merci, je suppose. Par contre, je t'en prie, ajoutai-je en riant, arrête ton cirque et parle. Ce que tu as à me dire ne peut pas être si terrible que cela.

- Si j'étais à ta place, Raulsen, je la fermerai et j'écouterai. Tu n'es pas la seule personne sur terre à avoir vécu des moments difficiles. Répondit-il sur un ton glacial, presque menaçant.

- Oh mais.. Je veux dire.. Pardon...

- Bon. Par où commencer? Plaisanta-t-il. Toi et moi, commença-t-il, on n'est pas si différents. Mes parents travaillent dans l'armement aussi. Il y a une bonne dizaine d'années, ils ont été agressés. Comme tu l'as si bien dit, quand tu fais ce genre de métier, tu te fais quelques ennemis. Ils sont restés ici, ils voulaient continuer à vivre une vie normale. Mais l'année passé, leurs concurrents et adversaires directs ont voulu les écraser. Ils sont entrés chez nous une nuit... Enfin, pas eux, mais des gens qu'ils avaient employés. Donc comme je disais, ils sont rentrés. Ils venaient pour mes parents, comme tu peux t'en douter. Sauf que le problème, tu vois, Raulsen, c'est que mon frère était seul ce soir là. Mes parents étaient chez des amis, et moi j'étais sensé être là, mais j'étais parti rejoindre une fille et Alexandre, mon frère, me couvrait. Je pense qu'ils seraient partis si mon frère ne les avaient pas surpris. Mais ça ne s'est pas passé comme prévu. Mon frère les a surpris et les hommes l'ont poignardé. Quatorze coups de couteau. Les yeux d'Aiden commençaient à devenir rouges, irrités, et je voyais ses larmes monter. Quand je suis rentré, vers minuit, je l'ai trouvé par terre dans la salle à manger. Il baignait dans une mare de sang. Son propre sang. Et tu sais quoi, Zoë? Ces connards avaient même laissé leurs couteaux enfoncés dans sa chair, après avoir donné leurs derniers coups respectifs. J'ai appelé mes parents, j'avais seulement quinze ans, je ne savais pas quoi faire. Ils m'ont dit de me débarrasser du corps, de prétendre que j'étais Alexandre, et de couper tous les liens qui l'unissait au monde extérieur. C'était facile au point de vue théorique puisqu'on est jumeaux, mais au point de vue pratique, Raulsen, au point de vue pratique... Il fit une pause. Les larmes coulaient le long de ses pommettes, ses points étaient serrés. Il ne laissait pourtant transparaître aucune émotion. On n'aurait pas dit qu'il était triste, on aurait juste dit que les larmes coulaient, mais que mêmes dans les pires moments, il n'était pas prêt à s'ouvrir aux autres. Alexandre avait une petite amie, Lucya, ils sortaient ensemble depuis deux ans. J'ai été obligé de rompre avec elle en lui disant que c'était sa faute et qu'il... Ou plutôt que je ne voulais plus jamais la voir. Mes parents se sont barrés, ils se cachent pour ne pas qu'on me fasse de mal, ils louent un appartement et changent chaque mois. Ils m'envoyaient de l'argent par la poste. Ils m'ont déménagé ici pour que leurs concurrents pensent qu'ils m'ont pris avec eux ou envoyé en internat.


VOS AVIS? Attention c'est pas fini, Aiden continue à parler et à s'expliquer dans le prochain chapitre.

Fallen AngelsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant