4 - Stiles

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[Média : Stiles]

Après quinze minutes de marche, suivie de près par Chris, Scott, Kira et Lydia, j'arrive devant un grand hangar sale et presque détruit par le vent et la pluie.

J'entends de nouveau la voix. Elle me guide vers une entrée.

Nous entrons tous dans le hangar par la porte à double-batant. Elle grince.

L'atmosphère est lugubre. Le toit semble être sur le point de craqué et le sol est humide et sale.

- Océane, m'interpelle Lydia, tu entends toujours les voix ?

- Il n'y en avait qu'une, répondis-je, elle est partie. Il va falloir continuer seul.

Je remarque une trappe située dans un angle de cet hangar vide.
Je m'en approche et l'ouvre.
Je ne vois pas où elle mène, il fait trop sombre.

J'interroge Chris du regard, comme pour demander la permission de rentrer par cette trappe.

- Nous allons t'accompagner, suggère Chris.

- Oui, tu te feras tuer si celui qui a enlevé Stiles se trouve dans ce sous-sol alors que tu es seule, rajoute Scott.

Je lui jète un regard noir comme la nuit.

Comment peut-il dire ça alors qu'il a essayé de me tuer il n'y a pas 24 heures ?!

J'entre par la trappe avec Scott, Chris, Kira et Lydia.

Kira allume une lampe de poche et nous éclaire.
Nous sommes dans un couloir humide et crasseux. Nous pouvons apercevoir de la tuyauterie sur les murs.

Nous parcourons le couloir puis nous arrivons devant une porte de fer.

Nous nous jaugeons tous du regard puis Scott défonce la porte d'un coup de pied, ce qui m'impressionne beaucoup.

Derrière la porte se trouve une salle ressemblant au hangar mais plus petite. Il s'y trouve des bouts de ferailles et un lit.

Sur le lit se trouve un Stiles endormit et blessé.
Il saigne à l'épaule et perd beaucoup de sang. Des grandes cernes ornent ses paupières et ses yeux.

Il est dans un état pitoyable.

Scott et Lydia accourent vers lui.

Scott essaye de garder son calme devant un Stiles inerte mais Lydia, au contraire, semble affolée.

Stiles se réveille difficilement sous les secousses de Lydia.
Lydia le prend dans ses bras et lui demande :

- Tu vas bien ?

- Ça va, répond Stiles, ça fait aussi mal qu'un coup de pied dans les parties génitales mais ça peut aller ...

Lydia regarde Scott comme pour dire 《Ça veut dire qu'il a très mal ?》.

Scott, comme réponse, prend la main de Stiles et les veines de Scott deviennent noires sur son bras.

Sous mon incompréhension la plus totale, Chris me chuchote :

- Il lui prend sa douleur. C'est un des pouvoirs de loup-garou.

- Oh.

Je hoche la tête.

Tout ça est si déroutant !

Soudain, un bruit sourd se fait entendre. On aurait dit un métal creux qui tombe au sol.

Scott et Lydia soutiennent Stiles sous les bras pour marcher.

Nous nous dépèchons de sortir de la trappe, sur nos gardes.

Le hangar est allumé.

Pourtant je suis sûr qu'on a pas allumé les lumières en entrant.

Étrange.

Il n'y a personne dehors. Le bruit n'a l'air de provenir que du vent qui a cogné contre la parois du hangar.
Mais je me doute que quelqu'un nous surveille et nous laisse partir tout de même.

Nous sommes vite repartis.

Nous nous sommes rendus chez Chris, devrai-je dire "chez moi" ?

Scott allonge Stiles dans une chambre d'ami.

Stiles marmonne des choses incompréhensibles, puis il s'endort.

Moi, je décide de me coucher pour ne pas devoir affronter les regards des monstres qui m'entourent.

Ils sont des monstres.

Et moi, alors ? Ils ont dis que je suis une banshee ? Une ... femme hurlante !

Je suis aussi un monstre !

Dans mon lit, je réfléchis.

Il me faut quitter cette ville maudite. Je n'y suis pas à ma place. Je partirai demain, à l'aube. Je ne laisserai aucun mot, aucun souvenir à part mon visage et ma voix dans leur mémoire. Je n'aurai jamais dû les rencontrer.

Ils sont mauvais. Je ne dois pas partir ! Il me faut les combattre, les tuer ! Ils sont des monstres, je dois les tuer, tous.

Je m'endors avec des idées noires à la tête.

*-*-*-*-*-*

Je me réveille en sursaut d'un rêve incroyablement effrayant :

"J'étais dans une grande prairie, seule. J'étais habillée d'une longue robe blanche en soie. L'atmosphère semblait paisible et pure. L'herbe haute me chatouillait les chevilles et les pieds nus. Le vent chaud faisait voler mes cheveux et me caressait le cou, comme l'eau pourrait le faire. Le grand soleil de midi me réchauffait la nuque.

Soudain, un grondement sonore se fit entendre dans le ciel et un éclair vif zébra le ciel.

Dans un éclat de lumière, un homme apparut à cinquante mètres de moi. Je ne voyais pas son visage. Contrairement à moi, il était tout habillé de noir. Même ses cheveux châtains noircissaient au fur et à mesure de l'éclairage du ciel.

Dieu, il était effrayant !

En un autre éclair, il était plus proche, comme s'il s'était téléporté. Il était maintenant à dix mètres de moi.

Il ouvrit doucement la bouche et me dit d'une voix qui rauque qui me fit frissonner.

- Tu as peur, Océane, tu es faible.

- Non, m'écriai-je.

Un autre éclair, il était à un mètre de moi, à présent.

Je pouvais voir son visage. Il avait de beaux yeux verts et un corps musclé. Il avait un petit sourire en coin qui me donnait la chair de poule.
Son visage si parfait ... C'était lui. Je l'avais vu, dans la forêt, après mon cri et l'attaque de Scott. Il m'avait ramené chez moi. Etait-il gentil ?


- Tu me reconnais, Océane ?

- Vous êtes le garçon de la forêt ?

- C'est comme cela que tu me nommes ? C'est charmant.

- Vous m'avez ramené chez moi, l'autre soir ? Merci, je ...

- Pitié, épargne-moi tes remerciement ! me coupa-t-il. Je ne suis pas là pour réclamer un prix ou autre chose, je suis là pour te prévenir.

- De quoi ? demandai-je.

- De moi.

Devant mon regard incrédule, il rajouta.

- Je ferai de ta misérable vie un enfer.

Il eut un rictus méchant.

Puis il devient flou, ainsi que l'immense prairie et moi."

Quel rêve étrange !

Heureusement que les rêves ne sont que des mensonges ...


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