19 - Vouloir sans vouloir

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[Média : Wrecking Ball - Miley Cyrus]

Scott équarquille une nouvelle fois les yeux. Il semble dégouté de Peter.

- Qui as-tu tué ? Crie Scott.

- Oh, un Alpha sans intérêt, répond Peter.

- QUI ?

Peter rit et répond en me jetant un bref coup d'oeil.

- Franck Wayland.

Ses mots sont comme un poignard dans ma poitrine. J'ai l'impression que ma tête fonctionne à mille à l'heure.

- Comment ? Je chuchote en un souffle.

- Ta famille n'est pas morte dans un accident de voiture, Océane. Tu es une banshee comme ta mère et ton frère un loup-garou comme ton père.

Ce n'est pas possible. J'ai tellement de questions !

- Ils sont morts ?

- Presque tous. J'ai juste tué ton père pour son pouvoir d'Alpha.

La rage le prend le coeur et me transforme. Je saute sur Peter, bousculant Scott, et je le frappe de toutes mes forces.

- Tu as tué mon père !

- Il t'avait abandonné !

- Tu l'as tué !

Peter reprend le contrôle et me bascule sur le côté. Il me griffe le visage et je lui rends la pareil.

La bataille continue. Peter est plus fort mais je ne me laisse pas faire. Je perds le contrôle de mon corps qui s'acharne sur celui de Peter.

Soudain, je pense à mon frère, à ma mère. Si ils étaient en danger ?

La peur m'envahit. Je me calme peu à peu. Mes crocs rentrent dans ma chair, mes griffes disparaissent et mes yeux redeviennent jaunes luisants.

J'entends d'autres personnes arriver derrière.

Quand je tourne la tête, je vois que tout le monde est là.

Derek, Isaac et Malia froncent les sourcils même si Malia semble amusée par la situation.

Kira et Scott me regardent sans vraiment comprendre. Kira finit par détourner son regard et enlacer Scott.

Stiles explique la situation à Théo et Tracy. Théo me sourit légèrement pour me rassurer.

Et Lydia. Elle se mord la lèvre. Ses mains se placent sur sa bouche. Sa gorge se serre et la mienne commence à suivre le mouvement. Quand elle verse une larme, j'en verse une en même temps.

Nous sommes comme connectées, en harmonie.

- Lydia, je chuchote.

Lydia hoche la tête. Puis, dans un élan de stupeur, nos bouches s'ouvrent et laissent sortir un cri que l'on partage. Les loups-garous autour se courbent, les mains sur les oreilles.

Notre cri résonne dans la ville jusqu'à s'arrêter doucement. Puis, comme si nos forces nous laissaient tomber, nous nous évanouissons de fatigue.

Avant de fermer les paupières, j'ai juste le temps de voir Stiles rattraper Lydia, et de sentir les bras de Théo autour de moi.

En réouvrant les yeux, je découvre avec effroi l'eau glacé sur mon corps. Je vois de la lumiere au-dessus de moi et essaye de la rejoindre en me relevant.

Mais quelqu'un me soutient sous l'eau. Je distingue une forme de visage floutée par les vagues de l'eau et par les glaçons qui se placent devant mes yeux.

Je reconnais la pièce malgré la mauvaise vue : la clinique vétérinaire.

Mais la personne ... je n'en ai aucune idée.

Soudain, la personne qui me retenait sous l'eau s'en va. Je me précite hors de l'eau ...

Je reprends mon souffle. Mes yeux s'habituent à la lumière puis je détaille la pièce où je me trouve.

Je ne suis plus à la clinique, je suis dans ma chambre. J'ai fait un rêve, un mauvais rêve. Mais j'ai assez vécu de choses étranges pour savoir qu'un rêve n'est pas là par hasard.

La lumière passe à travers les rideaux. On est le matin. Je me relève difficilement et je me dirige vers la porte quand celle-ci s'ouvre sur Théo.

- Je t'ai entendu te lever, me dit-il.

- Que fais-tu ici ?

- Je monte la garde.

Je fronce les sourcils et il me regarde de haut en bas. Je remarque ma tenue : une courte chemise de nuit m'arrivant juste sous les fesses.

Gênant.

- Tu ... Tu peux sortir, que je m'habille ?

Il hoche la tête et ferme la porte.
Je me vête d'un chandail blanc et d'un jean bleu marine délavé. J'attache mes cheveux en queue-de-cheval et réouvre la porte.

Théo n'est pas là. Pourtant, je n'ai pris que quelques minutes à m'habiller !

Je renifle un bon coup. (Beurk, c'est bizarre ...) Je détecte une odeur nauséabonde métallique. On dirait du sang. Je me précipite vers l'odeur, au rez-de-chaussée.

Moi qui m'attendais au pire, je découvre Théo, le doigt entaillé ruisselant de sang. Il a un couteau dans la main droite et il commence à cicatriser.

- J'ai essayé de faire une omelette pour ton déjeuner.

- Une omelette avec un couteau ?

- J'arrivais pas à casser l'oeuf.

Un loup-garou expérimenté, vraiment !

- Sâche que je ne prends pas d'omelette le matin.

Nous nous fixons sans bouger et éclatons de rire. Pourquoi ? Je ne sais pas. Peut-être qu'on en a juste besoin.

Puis, nous finissons par nous calmer. Nous nous sourions légèrement. Je me rapproche de lui tandis qu'il essuie sa blessure ensanglantée maintenant guérie.

Il tourne son regard vers moi et semble surpris de mon rapprochement. Puis, doucement, il passe sa main sur ma joue et la caresse du pouce.

- Tu devrais t'éloigner, me dit-il en fixant ma bouche.

- Pourquoi ? Je réponds en fixant ses lèvres.

- Je suis dangereux.

J'emets un ricanement et réplique :

- Peu m'importe, je n'ai pas peur.

Ses lèvres s'écrasent finalement sur les miennes. Nous échangeons un baiser passionné où nos sens s'emmèlent pour ne former qu'un. J'ai l'impression d'avoir attendu ce baiser de longues années.

Essoufflés, nous nous séparons et collons nos fronts ensemble. Quand j'ouvre les yeux, Théo me fixe étrangement. Il recule sa tête de la mienne puis s'écarte finalement de moi.

- Tu n'aurais pas dû, me dit-il.

- JE n'aurais pas dû ? C'est toi qui m'as embrassé !

Théo se retourne. Dos à moi, il passe la main dans ses cheveux et souffle.

- Disons qu'ON s'est embrassé, alors. Dans tous les cas, ce n'aurait jamais dû arriver.

- Moi, je pense que si.

Son visage se tourne vers moi. Il fronce les sourcils puis se retourne complètement.

Sans que je ne puisse faire un geste, il s'avance vers moi et repose une nouvelle fois ses lèvres contre les miennes. Plus fougueusement, il passe sa main sur mes hanches et les caresse.

Décidemment, il ne sait pas ce qu'il veut.

Whispers [TW]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant