PDV Ken :
Quand j'arriva chez nous, je porta Nelya qui s'était réveillée durant le trajet, mais je lui avais conseillé de se rendormir, ce qu'elle a fait sans hésiter. Je l'allongea donc dans mon lit, je ne la déshabilla pas, et me glissa à côté d'elle. Les bras croisés derrière ma tête, je fixais le plafond.
J'avais tué mon oncle. J'avais tué cet homme qui se disait être mon oncle, alors qu'il n'a jamais été la pour moi. Ah si, il était là pour m'engueuler quand les flics me ramenaient chez lui parce que j'avais fais des conneries, pour ça il était là! Mais je me rappelle quand je lui ait annoncé que je me lançais dans le rap, la façon dont il m'avait rabaissé.« __ Jamais tu deviendras un rappeur, petit con!
__ Si j'en deviendrais un, et sans ton aide!
__ Qui voudrait écouter un morveux de la cité qui ne sait ni écrire ni compter ?!
__ Tu verras quand j'aurais mon disque de platine, que j'aurais de l'argent et que toi tu seras vieux et seul!»Les larmes me montaient aux yeux. Mon oncle n'avait jamais cru en moi, en mon rap. Il m'a toujours rabaissé, il m'a toujours volé mes raisons d'être heureux. Il m'avait volé mon adolescence. Quand j'étais petit, j'aimais lire, et bien cet enculé me les confisquait! Cet homme a toujours voulu mon malheur. Pour lui, j'étais destiné à devenir un trafiquant de drogue, rien de plus qu'un simple dealer sans valeurs. Et maintenant il voulait me prendre ma raison de vivre aussi ? Il en était hors de question. Jamais cet enculé me prendra Nelya. Jamais. Je pouvais lui être reconnaissant de m'avoir héberger pendant toutes ces années, mais je lui en voulais de ne pas m'avoir laissé le temps de grandir, le temps d'être un enfant qui a cru en la magie de Noël, car oui, mon oncle n'a jamais fêter Noël avec moi. Il allait avec des amis, des collègues ou avec sa famille le fêter, tandis que moi je restais seul à la maison, à regarder le feu de la cheminée et le sapin au pied duquel aucun cadeau n'attendait que je l'ouvre. Je n'avais pas eu d'adolescence simplement parce que dès mon plus jeune âge, j'ai étais confronté à la vie d'adulte. À l'âge de 10 ans, je pense que je résonnais déjà comme un adulte, un adulte con, évidement. J'ai commencé à faire des conneries de plus en plus grave et...
Je sentis un liquide qui me chatouillait les côtés, ce qui me sortit de mes pensées. J'alluma la lumière et je tira la couette. Un liquide rouge recouvrait le drap blanc. C'est moi qui saigne ? Me demandais-je. Non. Nelya avait elle ses règles ? Non, il me semblait qu'elle les avait eu y'a une semaine... Je posa une main sur sa cuisse, qui était trempée. Quand je tourna la paume de ma main face à moi, du sang la recouvrait. Je déshabilla rapidement Nelya et quand je vis les coupures qui mutilaient son si beau corps, je la secoua pour la réveiller, mais en vain. Je la secouais, mais ses paupières restaient fermées, décidées à ne pas s'ouvrir. Je couru alors vers mon portable dans le salon, tombant plusieurs fois à cause de mon corps tremblant. Je composa rapidement le 18 qui arriverait dans une dizaine de minutes. Je couru à la salle de bain prendre des bandages et de l'alcool pour désinfecter les plaies, puis retourna dans la chambre.
-ELIPSE-
Ça faisait déjà trois heures que les médecins s'occupaient d'elle. Trois heures que j'attendais impatiemment que l'un d'eux viennent me tenir au courant de son état. Trois putain d'heures que je regrettais que mon oncle soit mort. Je regrettais de l'avoir tué sans l'avoir fait souffrir autant qu'il a fait souffrir Nelya. Quand je pense qu'elle ne m'a même dit que ce connard l'avait mutilé! Trois heures bordel quand un médecin sortit enfin. Je me dirigea rapidement vers lui :
__ Alors docteur ??
M'empressais-je de demander,
__ Les coupures n'étaient que superficielles, elles n'étaient pas très profondes mais mademoiselle Standers a perdu beaucoup de sang,
Expliqua le docteur,
__ Et vous lui avez fait quoi ?
M'enquis-je,
__ Des points de sutures,
Annonça t'il,
__ Elle pourra sortir quand ?
Questionnais-je, soulagé par ses propos,
__ Dès demain si tout se passe bien,
Affirma le médecin en me donnant une poignée de main.