Chapitre XIII

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Chapitre XIII : Boxe (part. 3)

Je me change dans les vestiaires. Ma discussion avec Charlie m'a retournée. J'ai besoin de tout libérer, de me laisser aller.

J'enfile ma brassière de sport dans un coin de la pièce. Non pas que je sois particulièrement pudique mais j'ai pas envie qu'on voit mes marques.

Je remarque cependant le regard d'une fille sur mon corps. Je me dépêche d'enfiler mon teeshirt sentant la peur montée en moi.

Elle relève la tête vers mon visage et me sourit chaleureusement. J'essaie de lui retourner son sourire comme je peux mais ça doit plutôt ressembler à une affreuse grimace. De plus, mes cheveux cachent toujours mon visage. Du moins, en grande partie. Je me dépêche de détourner le regard.

Je me redresse et attrape l'élastique autour de mon poignet. J'attache ma crinière emmêlée en une queue de cheval haute pour ne pas être dérangée.

Je prends mes gants et une bouteille d'eau dans mon sac de sport puis je le range dans un coin et me dirige vers la salle.

PDV BAPTISTE

Ma voisine n'est pas venue encore aujourd'hui. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi elle m'obsède autant et ça m'énerve. Vraiment. J'en viens presque à la haïr pour l'effet qu'elle me fait.

Je décide d'aller me vider la tête, et pour ça, quoi de mieux que la salle de boxe ?

Hier, j'en ai cherché une dans la ville et j'ai trouvé. Au calme, ce n'est qu'à quelques pâtés de maisons.

Je me dépêche vite de rentrer chez moi, l'école ça m'a saoulé.

J'essaie d'ouvrir mais je vois que la porte est fermée à clé. Maman n'est pas là. Je rentrer et monte directement dans ma chambre. J'attrape ce dont j'ai besoin et je repars, direction la salle.

Ça fait un petit moment que je ne me suis pas battu. Je dois cogner quelqu'un là, je le sens. Je sens mon cœur battre dans mes tempes et mon excitation grimper.

J'arrive devant la salle. Je me dirige vers l'entrée quand je vois un «vigile». Je regarde son nom «Diamante». Il porte des lunettes de soleil avec ce temps. Ce temps déprimant là.

Il m'arrête et dis :
– Nom ? Code ?
– Hein ?
J'ai juré on dirait un perdu là.

T'es nouveau c'est ça ?
– Oui.
– Très bien.
Il me scrute de haut en bas. Ça me met mal à l'aise assez rapidement mais je reste calme.

– Qu'est-ce que tu fous ?
– Je regarde si tu as les capacités pour rentrer.
Soudainement, il balance son poing vers mon visage. Je l'esquive aisément. Il manquait de vitesse.

– Quel est ton nom ?
– Baptiste Maulnes.
– Ok. Entre.

Ok. Bizarre.

Pour accéder à la salle, je dois passer dans un couloir mal éclairé. De vieilles affiches de combat sont collées sur les murs. J'aperçois même une vitrine sur laquelle sont entreposés des trophées.

Je vais dans les vestiaires hommes et me change rapidement. Quand j'en sors, je me dirige précipitamment vers la salle.

Mais quand j'arrive dedans, je sens l'ambiance pesante presqu'immédiatement. Je me rends compte que les regards en coin sont tous dirigés vers le même endroit. Je laisse alors mes yeux s'y poser.

Une adolescente frappe avec hargne sur un sac marqué de l'inscription "200kg". Le sac bouge dans tous les sens, son grincement retenti dans toute la pièce. Je redirige mon regard vers la femme dont vient toute cette puissance. Elle a un corps svelte, musclé. Il est recouvert d'hématomes et de coupures. Les biceps de ses bras se tendent à chaque coup qu'elle envoie. Elle a de très bons appuis.

Cette jeune fille est tout sauf inexpérimentée. Sa queue de cheval se balance sur son dos couvert de sueur. Elle s'arrête un instant de maltraité ce pauvre sac. Mais même pendant ce court instant, je parviens à les reconnaître. Parce que jamais je n'oublierai ses yeux. Elle est là.

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