Chapitre XVIII

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Chapitre XVIII : Jalousie

PDV BAPTISTE

Elle s'est battue remarquablement. Sans même utiliser 50% de ses capacités. Qui que soit ce jeune homme, il compte à ses yeux. On le voyait dans ses yeux à lui. On le voyait dans ses yeux à elle. On le voyait dans leurs coups. Dans la manière qu'il a eu d'écarquiller les yeux quand il l'a blessée.

Je n'aime pas ça. Elle ne doit se dévoiler à personne d'autre que moi. Je suis jaloux. Moi, Baptiste Maulnes, je suis jaloux. Jaloux d'un homme que je ne connais pas, pour une fille que je ne connais pas. Et putain que ça me déstabilise.

Elle est dans mes bras, maintenant. Et j'ai presque envie de me retourner pour voir le visage décomposé du gars sur le ring. Mais je suis trop préoccupé par la femme pressée contre mon corps. Je fais attention à ne pas toucher sa blessure. Elle ne remue pas, et je remarque qu'elle est vraiment légère.

On arrive dans une loge, sûrement destinée aux combattants. Je la dépose doucement sur un banc et j'attrape une trousse de premier secours qui trainait là. J'en sors du désinfectant et du coton.

Je la vois suivre mes mouvements de loin. Quand je m'approche d'elle, mes "instruments" en mains, je la vois se tendre. Merde, il faut la toucher.

Je lui dis alors, aussi doucement que possible :
– Je suis obligé, je ne te ferai pas mal.

Elle est toujours crispée et son regard affolé rencontre le mien. Au contact de mes yeux, elle semble se calmer un peu. Flatteur.

Je suis maintenant accroupi en face d'elle, semi-allongée. Je soulève peu à peu le bas de son tee-shirt et ses muscles continuent de se tendre. Je m'arrête juste en dessous de sa poitrine. Mais c'est largement suffisant pour voir son ventre mince - peut-être même trop - couvert de coupures et d'hématomes.

Ce n'est pas le gamin du ring qui lui a fait ça, il ne l'a pas autant touchée. Je commence à soigner sa plaie saignante l'air de rien. Elle sursaute quand je le touche, mais quand je relève la tête, elle refuse de regarder mon visage, ses yeux scrutent mes mains. Elle sait que j'ai compris.

Quand j'ai fini de désinfecter la blessure, je pose une compresse. Puis je dis, murmurant :
– Un jour, il faudra que tu m'expliques.

Elle s'empresse alors de rabaisser son tee-shirt. Elle hoche imperceptiblement la tête, et je me sens satisfait. Pour l'instant.

– Je te ramène ? je dis en me levant.
Elle se lève, je prends ça pour un oui. De toutes façons, ce n'était pas une question.

Elle prend le devants et sort des vestiaires. Je la suis. Juste en dehors des vestiaires, adossé au mur, je vois l'homme du ring. Il se redresse quand il la voit. Il ouvre la bouche, s'apprêtant à dire quelque chose, mais il me voit. Ses sourcils se froncent alors.

Moi non plus je t'aime pas hein. J'affiche un sourire en coin parce que c'est toi qui l'a blessée, et moi qui l'ai soignée. Ses poings de resserrent et sa mâchoire se contracte. Mon sourire s'étire. Et ouais gros, tu fais pas le poids. Il se détourne et se re-concentre sur la femme qu'il a blessé.

– Pardon. il murmure pour elle, la tête baissée.
Je continue de le fixer. Et quand il relève la tête, ses yeux s'écarquillent. Je suis son regard et vois ce que je n'aurais pas voulu voir. Un sourire radieux éclaire son visage. Pas le petit sourire qu'elle m'adresse, parfois. Non. Un vrai sourire. Un sourire rassurant et sincère.

Et là, je jure que je sens des flammes danser dans mes yeux.

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Je voulais juste vous remercier pour vos commentaires, ça m'encourage beaucoup ! Bisous.
Morgane

MuetteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant