La descente leur parut durer une éternité. Personne ne parlait. Shepard les observait attentivement, essayant de deviner à quoi ses nouvelles recrues pouvaient bien penser. Gavin paraissait très jeune, pourtant elle savait qu'il venait d'avoir 30 ans. Il était de type caucasien, même si avec le brassage des peuples, à l'heure actuelle, ce mot n'avait plus vraiment raison d'être. Il avait les yeux bleus, probablement des lentilles de couleur puisque plus personne n'avait les yeux bleus, la gêne ayant complètement disparu, et les cheveux bruns. C'était un bel homme, grand, musclé, ayant même réussi à rester élégant malgré son uniforme et son armure. Pourtant, il semblait timide, particulièrement quand elle lui adressait la parole. Elle savait qu'elle faisait cet effet-là sur les hommes, mais elle ignorait si c'était lié à son grade ou à son physique. Le lieutenant Alenko, à l'époque avait succombé à son charme, et par la suite, elle avait fait tourner pas mal de tête à bord du Normandy SR2, reconstruit par Cerberus. Cette pensée la fit sourire. Le principal était que Gavin faisait vraiment du très bon boulot. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle elle lui avait demandé de l'accompagner dans cette mission. Mais Meunier était différent. Tant physiquement que psychologiquement. Plus petit, le cheveu roux, héritage de ses ancêtres irlandais, les yeux marrons, il n'avait pas la langue dans sa poche. Il était très intéressé par les holos pour adultes, ce qui lui avait valu le joli sobriquet de « pervers », maintenant employé par toutes les filles de la station où il était stationné avant cette mission. Pourtant, elle l'aimait bien, il lui était sympathique. Et puis, il détendait toujours l'atmosphère avec une bonne blague. C'était également, et sans aucun doute ce qu'elle appréciait le plus chez lui, un très bon sniper. Peut-être même le meilleur, à l'exception de Garrus Vakarian bien sûr. Difficile d'imaginer à quoi ils pouvaient bien penser tous les deux, en ce moment. Enfin, l'ascenseur ralentit et s'arrêta, ce qui la fit sortir de ses pensées. Les portes s'ouvrirent et ils se trouvèrent plongés dans un long couloir faiblement éclairé.
- Restez sur vos gardes, leur dit-elle, on ne sait pas ce qu'on va trouver !
- Un peu d'action ce serait bien ! ria Wrex.
Ils avancèrent prudemment jusqu'à l'extrémité du couloir et débouchèrent dans une très grande salle. Au centre, se trouvait une balise prothéenne, légèrement différente de ce qu'ils avaient vu jusqu'à présent. Shepard s'en approcha, suivi de près par Wrex et les deux autres soldats.
- C'est quoi ce truc ? demanda Gavin. Vous en avez déjà vu avant ?
- C'est Prothéen, lui répondit-elle. On dirait une balise qui permet de stocker des informations. Je croyais qu'elles avaient toutes disparu, à l'exception de celles d'Eden Prime et de Virmire.
- Apparemment non, s'exclama Wrex.
- À y regarder de plus près, ce n'est pas vraiment une balise. Je ne sais pas ce que c'est en fait, dit-elle finalement.
- Et si je le touche, ça fait quoi ? demanda Gavin en s'approchant dangereusement de la machine.
Avant qu'elle n'ait eu le temps de réagir, Gavin posa sa main sur l'appareil et disparut.
- Merde ! cria Shepard.
- Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? demanda le Krogan. Et il est où l'avorton ?
- Je ne sais pas, mais je n'aime pas ça. Plus personne n'y touche, jusqu'à nouvel ordre.
À l'autre bout de la galaxie, dans un système éloigné, Gavin réapparut dans une salle, à côté d'un appareil identique à celui qu'il venait de toucher. Sur le coup, il chercha Shepard, avant de réaliser qu'elle n'était plus là. Cela n'avait duré qu'un quart de seconde, mais il ne se sentait pas bien. Il avait la nausée. Un rapide coup d'œil lui apprit qu'il se trouvait dans une salle identique à celle où se trouvaient les autres. Une unique ouverture permettait d'en sortir. Un bruit de pas le fit sursauter, et ne trouvant pas d'endroit où se cacher, il pointa son arme vers la sortie. Des perles de sueur commencèrent à rouler le long de son front et il les essuya d'un revers de main. Il n'avait jamais été aussi seul et les autres commençaient sérieusement à lui manquer. Les pas se rapprochèrent de plus en plus, puis s'arrêtèrent. Il commençait à avoir une crampe dans le bras et il ne faudrait pas longtemps pour qu'il ne lâche son arme. Enfin, une silhouette apparut dans l'encadrement de la porte. C'était un Turien et il n'était pas armé. Il saisit sa chance et tira une salve de projectiles, que son adversaire évita en se mettant à couvert.
- Je suis de l'Alliance. Restez où vous êtes, ou je vous abats sans sourciller ! prévint Gavin, hésitant. Qui êtes-vous ?
- Posez d'abord votre arme, pour qu'on puisse discuter de soldat à soldat ! lui dit-il.
- Qu'est-ce qui me dit que vous n'essaierez pas de me tuer une fois que j'aurais obtempéré ?
- C'est simple, vous êtes seul, nous sommes plus nombreux que vous ! Vous n'avez pas le choix. Je vais m'avancer vers vous, ok ?
- Ouais, mais laissez vos mains bien en évidence, que je puisse les voir !
Le Turien s'approcha doucement d'un Gavin terrorisé, mais qui faisait tout son possible pour que ça ne se remarque pas, et s'assit par terre, à quelques mètres de lui.
- Vous dites faire partie de l'Alliance. Comment êtes-vous arrivé ici ?
- Grâce à notre Amiral. Elle nous a conduits jusqu'à une chambre secrète où il y avait une machine comme celle-là. Je l'ai touché et je suis arrivé ici. Et vous, que faites-vous ici ?
- Avec mon équipe, on explore. Alors, c'est quoi votre nom ?
- Lieutenant Gavin et vous ?
- Garrus. Garrus Vakarian, du Normandy.
- C'est pas vrai ! s'exclama-t-il. Le Normandy ? Alors vous devez être l'ancien équipage de notre Amiral. Elle va être drôlement contente de vous revoir !
- On n'a jamais eu d'Amiral pour chef. Notre ancien commandant est mort en se sacrifiant pour débarrasser la galaxie de ces saletés de machines !
- Pourtant, je suis sûr que c'est vous que recherchait l'Amiral...
Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase, que Shepard apparut derrière lui.
- Shepard ! murmura Garrus, interloqué.
- Garrus ? dit-elle, perplexe. C'est vous ? Je suis tellement contente de vous voir ! s'exclama-t-elle en le prenant dans ses bras.
- Heu...c'est bien vous ?dit-il, gêné. Vous êtes en vie ? Comment est-ce possible ?
- Excusez-moi, dit-elle en mettant une main devant sa bouche. Je vais me sentir mal !Mais ça me fait aussi plaisir de vous voir.
- Oh, désolé ! C'est que je pensais que...j'étais sûr que...
- Du calme Vakarian. Je vous charriai juste un petit peu.
- Vous m'avez tellement manqué Shepard ! lui dit-il en la serrant contre lui. La vie n'était plus la même sans vous.
- C'est une larme que je vois couler sur votre joue, Vakarian ?
- C'est à cause de la poussière, y'en a partout. Foutue allergie ! s'exclama-t-il en l'essuyant du revers de la main. J'en connais un qui va être drôlement content de vous voir ! Amiral, hein !
Pendant qu'ils parlaient, Wrex et Meunier apparurent également à côté de la machine. Au loin, on entendait des bruits de pas qui se rapprochaient de la salle. Probablement l'équipe du Normandy qui revenait à la hâte pour prêter main-forte à leur ami, suite aux coups de feu.
- Heu oui, dit-elle, j'ai été promu lorsque j'ai pris ma retraite...À ce propos, comment va-t-il ? Est-ce qu'il a...
- Non, il n'a personne d'autre dans sa vie. À vrai dire, c'est le seul qui était convaincu que vous étiez encore en vie. Mais...comment vous en êtes-vous sortie vivante ? Vous savez que Joker a eu beaucoup de mal à vous laisser ? Il ne voulait pas partir sans vous.
- Ce Joker, plus rien ne m'étonne, dit-elle en souriant. Et lui, comment va-t-il ? La disparition d'IDA ne l'a pas trop secoué ?
- Comment vous savez pour IDA ? Vous n'étiez pas avec nous sur le Normandy.
- C'est, comment dire, commença-t-elle lentement, à cause de moi si les synthétiques ont disparu de la galaxie. C'était la seule option pour que je reste en vie. Je devais faire un choix, ça n'a pas été facile, mais j'ai choisi, dit-elle tristement.
- Priez pour qu'il ne le découvre jamais.
VOUS LISEZ
Mass Effect 4: Renaissance
FanfictionRésumé: Cinq ans se sont écoulés depuis la destruction des Moissonneurs. Shepard a pris sa retraite et perdu le contact avec ses anciens coéquipiers. Elle reçoit le message d'un général qui lui demande de venir afin de parler d'un étrange signal émi...