Prologue

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Cinq ans s'étaient écoulés depuis la Bataille de Londres, qui avait vu la destruction des moissonneurs et des relais cosmodésiques. Jane Shepard était désormais à la retraite. La vie avait repris son cours normal, à ceci près qu'il n'existait presque plus de technologie, le catalyseur ayant détruit tout ce qui était synthétique, et donc technologique. Les hommes commençaient à reconstruire, mais l'humanité était retournée à un niveau de technologie équivalent au début du XXIIe siècle. Les vaisseaux n'étaient plus ce qu'ils étaient et il n'y avait plus aucun moyen de communiquer avec les autres systèmes solaires. Les troupes de Krogans, Turiens, Asari, et autres, qui s'étaient battues sur Terre au moment de l'explosion des relais, étaient désormais coincées sur la planète bleue et aidaient à sa reconstruction. Londres, siège de l'attaque finale était devenue un symbole, et un lieu de pèlerinage. La ville n'avait pas été reconstruite pour que les peuples n'oublient jamais ce qui s'était passé ce jour-là et qu'on se souvienne que la victoire n'était pas seulement le fruit d'un seul homme, mais de celle de l'union de toutes les races de l'univers. Un mémorial avait également était placé à l'endroit où se trouvait le faisceau reliant à la citadelle, où l'on pouvait lire : ici sont mortes de nombreuses personnes, emportées par les moissonneurs dans le but d'en faire des adeptes, et où le commandant Shepard a sauvé la galaxie.

La guerre avait eu pour conséquence de faire cesser des conflits, qui avaient cours sur notre planète depuis des centaines d'années. Et pour être sûre que la menace qui pesait sur nous si nous détruisions les moissonneurs, à savoir que nos descendants recommenceraient à créer des machines qui se retourneraient contre nous et recréeraient le chaos, avait été bien annihilée, une loi fut instaurée, tout du moins dans notre système solaire, interdisant la création de nouvelles formes de vie synthétiques, que ce soit une simple I.V ou une véritable I.A. L'homme se passerait des robots ou courrait le risque de voir le chaos revenir décimant toute vie organique dans l'univers. Après tout, à l'échelle de l'univers, il n'y avait pas longtemps que l'homme se servait de technologie et encore, ça ne faisait qu'une centaine d'années qu'il avait découvert les ruines sur Mars, et le relais cosmodésique en orbite autour de Pluton, Charon. L'écart était moins grand qu'avec les autres races de la galaxie, qui utilisaient ces relais depuis bien plus longtemps que nous. Donc, sur Terre, et probablement aussi sur Rannoch, cette loi ne poserait pas de problème dans l'immédiat, mais il en serait sûrement différemment sur les autres mondes, où certains, comme les Asari, avaient évolué grâce à la balise prothéenne cachée sur Thessia. Et dans l'éventualité où nos descendants auraient envie de revenir à la vie synthétique, il leur suffirait de regarder les vestiges de Londres pour comprendre que ce ne serait pas une bonne idée. On entreprit de retaper les premières navettes spatiales, celles du milieu du XXIe siècle, qui étaient jusque-là exposés au musée de l'espace à Washington et qui étaient dénuées d'I.V, pour aller sur ce qui restait de la citadelle, afin de la reconstruire et d'en faire, si les relais redevenaient opérationnels, le centre de la politique universelle.

Dans le reste de l'univers, le temps aussi avait passé. Chaque espèce, sur son monde respectif, reconstruisait sa civilisation et essayait d'oublier les horreurs du passé.

Sur Tuchanka, les Krogans, qui n'étaient désormais plus soumis au problème du Génophage, avaient recommencé à faire des enfants et les guerriers se faisaient fort de déblayer les ruines pour rendre à la planète son visage d'origine, d'avant l'hiver nucléaire. Une statue de Mordin Solus, le Galarien par qui leur salut était arrivé, trônait là où se trouvait jadis le siège du pouvoir de Wrex, au milieu des anciennes ruines de la ville. Ce dernier étant resté sur Terre pendant la bataille finale qui se déroulait à Londres, c'est Urdnot Grunt qui fut unanimement acclamé comme chef des Krogans, en attendant son retour. Il prit Eve pour épouse et adopta son premier né, Mordin. Elle savait que Wrex n'apprécierait pas ce nom, mais comme on dit sur Terre « les absents ont toujours tort ».

Sur Thessia, le monde des Asari, les pertes avaient été importantes, d'autant plus que la population pouvant vivre un millier d'années, cela faisait un sacré trou dans la démographie. Mais les Asari étant un peuple fier, elles prirent sur elles de reconstruire, peu importe le temps que ça leur prendrait. Elles auraient tout le temps nécessaire de se reproduire dans quelques décennies, voir quelques siècles.

Sur Palaven, après la bataille finale, il ne restait guère plus que les soldats, les citoyens ayant été évacués. Mais le Primarque Victus ayant eu le temps de rejoindre sa flotte avant la destruction des relais décida que la priorité allait à la reconstruction des vaisseaux, afin d'aller chercher les civils qui avaient survécu au raid des Moissonneurs, au refuge et à la citadelle. Les scientifiques du projet Creuset étant eux aussi de retour sur leur planète, facilitaient grandement la tâche des militaires. Et en quelques années, les derniers survivants avaient pu être rapatriés sur leur planète d'origine.

Rannoch, qui n'avait pas subi les attaques des moissonneurs, mais celles des Geths, était aussi mal en point. Mais là encore, les ingénieurs et les scientifiques commençaient à reconstruire. Enfin, à construire, pour être plus exact, puisque ça faisait des centaines d'années qu'ils erraient dans l'espace dans leur flotte nomade. En 2186, quand ils durent se battre contre les moissonneurs qui avaient envahi la Galaxie, cela faisait à peine quelques semaines qu'ils avaient retrouvé leur monde d'origine. Donc, là-bas, plus qu'ailleurs, le travail était à faire.

Toutes les espèces, qui étaient désormais coincées dans leur propre galaxie, cherchaient un moyen de reconstruire les relais, afin de reprendre les voyages interstellaires. Parce que, si reconstruire les vaisseaux était choses assez simples, remettre sur pied les relais cosmodésiques était une autre histoire. Tous les scientifiques de l'univers étaient donc à pied d'œuvre pour remédier au problème. Et tous espéraient en leur for intérieur qu'il existe quelque part des relais inactifs, qui n'auraient pas été touchés par le catalyseur, puisque non connectés au moment de la réaction en chaîne.

Mass Effect 4: RenaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant