Chapitre 9 (suite)

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Il sortit discrètement de la salle de contrôle. Il jeta un rapide coup d'œil dans l'escalier afin d'être certain que le Krogan n'y était plus. Étant sûr de ne pas le croiser, il le descendit rapidement et retourna dans la salle où se trouvait Liara. Elle était bien là, dans un coin sombre, afin de ne pas attirer l'attention sur elle. L'inquiétude marquait ses traits et il la trouvait plus belle encore qu'à l'accoutumée. Il s'approcha d'elle d'un pas nonchalant, afin de ne pas attirer les regards. Dès qu'elle l'aperçut, ses traits se détendirent et elle esquissa un sourire. Mais l'air sérieux de son amant ne fut pas pour la rassurer. Arrivé près d'elle, il lui raconta ce qu'il avait vu et entendu. Elle lui proposa d'appeler Shepard et les autres, mais il refusa. Il voulait leur montrer qu'il était capable de réussir une mission, seul, et légitimer ainsi le fait qu'on lui avait proposé de rejoindre le programme N7. Il s'était toujours demandé, si ce soir-là, Shepard lui avait donné sa bénédiction pour lui faire plaisir ou parce qu'elle reconnaissait son talent. C'était l'occasion pour lui de montrer ce dont il était capable. Il la prit par la main et tous deux sortirent de la boîte. Le videur leur jeta un regard froid lorsqu'ils passèrent près de lui, puis reprit son travail. Lorsqu'ils furent certains qu'on ne pouvait plus les voir, ils bifurquèrent et prirent la direction de la ruelle qui se trouvait derrière la boîte. Liara commençait à maudire James intérieurement, pour la robe qu'il lui avait demandé de porter. Elle était certes très jolie pour une soirée, mais bien peu pratique pour une filature. De plus, ils ne passeraient jamais inaperçus s'ils arrivaient à trouver l'entrepôt et encore moins s'ils réussissaient à y entrer. Avant de parvenir à leur destination, elle l'attrapa par la manche pour le stopper.

- James, t'as vu comment nous sommes habillés ? chuchota-t-elle. Je ne peux pas courir avec cette robe.

- Attends, je vais arranger ça, dit-il en déchirant sa robe à hauteur des cuisses d'un geste vif. Voilà, maintenant, tu peux courir ! Tiens, prends ça, tu seras moins voyante.

Il lui mit sa veste sur les épaules et ils reprirent leur route. Arrivés à destination, ils furent surpris par la pénombre qui y régnait. La ruelle était éclairée par un unique lampadaire, probablement pour mieux dissimuler le trafic auquel se livrait le Charleston. Ils se postèrent derrière une grande benne et attendirent. Heureusement pour eux, le mercenaire faisait très bien son travail, et ils n'eurent pas longtemps à attendre. Au bout de quelques minutes, le Krogan et lui sortirent de la boîte, accompagnés par deux hommes. Ils n'avaient pas l'air très en forme. Quelle que soit la substance dont ils se servaient pour droguer les boissons, celle-ci était efficace. Les deux pauvres victimes avaient à peine l'air de se rendre compte de ce qui se passait. James et Liara les regardèrent s'éloigner de la ruelle avant de les prendre en filature. Ils n'étaient pas difficiles à suivre. L'un des deux hommes vomissait régulièrement, et il leur suffisait de les suivre à la trace. Au bout de quelques centaines de mètres, les quatre individus tournèrent à l'angle d'une rue et James leva le poing pour indiquer à sa compagne de s'arrêter. Il indiqua ensuite, d'un mouvement du bras, qu'il allait avancer seul. Arrivé au coin de la rue, il jeta un regard rapide pour s'assurer que la voie était libre, et lui fit signe de venir le rejoindre. Les quatre individus les distançaient de plusieurs mètres, mais ils étaient encore visibles. Le souci, c'est qu'il n'y avait pas assez d'endroits où se mettre à l'abri, si par malheur les deux hommes se retournaient. Par chance, de gros nuages passèrent dans le ciel, masquant temporairement la lune. James profita de cette obscurité soudaine pour reprendre sa traque. Suivi de Liara, il accéléra l'allure pour ne pas se laisser distancer.

La rue qu'ils venaient d'emprunter était une rue piétonne, heureusement déserte à cette heure tardive. De part et d'autre, des habitations leur faisaient face. Quinze minutes plus tard, les hommes de main s'arrêtèrent devant un entrepôt. James et Lira se cachèrent sous un perron, collés contre le mur. En jetant un rapide coup d'œil, James remarqua qu'il n'y avait pas de gardes à l'entrée, ce qui n'était pas pour le rassurer. Cela voulait probablement dire qu'ils étaient à l'intérieur, prêt à accueillir les intrus qui viendraient fourrer leur nez là où il ne faudrait pas.

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