Chapitre 6 (suite)

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Sur le chantier de fouilles, l'ambiance était bon enfant. Les rires fusaient dans tous les coins, certains chantaient, d'autres criaient qu'on leur cassait les oreilles, mais tous étaient heureux d'être ensemble. Quelques tentes furent dispersées de-ci de-là, et on pointa des projecteurs sur les zones qui allaient être fouillées en premier, histoire de décongeler un peu tout ça. Liara trépignait littéralement, excitée à l'idée de ce qu'elle allait trouver.

- Ma puce, recommanda James, garde ton excitation pour plus tard...si tu vois ce que je veux dire.

- Combien de fois je t'ai dit de ne pas m'appeler comme ça ? Et si tu avais mon expérience, toi aussi tu serais excité à l'idée de savoir ce que l'on va découvrir.

- Ha, mais je suis excité, n'en doute pas !

- Je laisse tomber, tu es irrécupérable.

- C'est pour ça que tu m'aimes non ?

- Je commence sérieusement à me poser la question. Heureusement que tu es mignon ! dit-elle en souriant.

- Je sais. Je fais toujours cet effet-là sur les filles ! C'est mon côté latino qui veut ça!

- Bon, et si tu nous aidais à fouiller? Emmène le nouveau et ramenez-nous de quoi creuser !

James alla chercher Gavin et tous deux retournèrent au vaisseau afin d'aller chercher des pointeurs laser. Il faudrait sûrement attendre plusieurs jours avant de pouvoir creuser la terre et cet outil était très pratique pour faire fondre de toutes petites sections. De quoi commencer à ramasser des échantillons. Ils se disaient que si ça marchait sur la glace, ça marcherait aussi sur de la terre gelée. La nuit commençait à tomber, mais Liara voulait absolument avoir quelque chose à examiner dans sa cabine. James lui avait bien évidemment proposé son aide, mais elle avait poliment refusé, prétextant que ce qu'il voulait qu'elle analyse ne valait pas la peine qu'on s'y intéresse. Il avait bien sûr était vexé, mais n'en avait rien montré. C'était un homme, un vrai et rien de ce qu'elle dirait ne réussirait à le déstabiliser. Enfin ça, c'était ce qu'il voulait qu'on croit. En réalité, tout ce qu'elle disait avait de l'importance pour lui. Mais là, pour le coup, il savait qu'elle plaisantait et ne lui en tiendrait pas rigueur. Il l'aimait trop pour ça. D'ailleurs, si on lui avait dit un jour, qu'il aimerait une Asari pour de vrai, il ne l'aurait pas cru. Mais pour elle, il était prêt à tous les sacrifices et songeait même à se marier. Il faut dire que l'espérance de vie des Asari étant plus élevée que celle de n'importe quelle autre espèce de la Galaxie, il n'y avait pas de temps à perdre. Car lui vieillirait, mais pas elle. Il devait donc en profiter tant qu'il était encore en bonne santé et désirable. Il lui restait approximativement 120 ans avant de mourir, dans le meilleur des cas.

Liara s'était accroupie afin de pouvoir mieux observer la zone qu'elle avait décidé de fouiller. Elle était intriguée par le petit bout de métal qui sortait du sol. Elle avait bien essayé de le retirer, mais le sol était gelé et elle n'y arriverait pas sans pointeur laser. D'ailleurs, elle se demandait ce qui pouvait bien prendre tant de temps. Donc, en attendant de pouvoir le retirer pour l'observer de plus près, elle décida d'émettre des hypothèses quant à son utilisation. Elle était tellement absorbée par ses pensées, qu'elle n'entendit pas Garlik s'approchait d'elle. Et lorsqu'elle aperçut son ombre, elle se releva bien vite. Même s'il était très intelligent et serviable, elle ne pouvait s'empêcher de se méfier. Elle était sûre qu'il lui cachait quelque chose et qu'il en savait plus qu'il ne voulait le laisser croire. Mais étant de nature curieuse, elle décida de travailler conjointement avec lui. Et puis, s'il savait réellement quelque chose qu'elle ignorait, elle devait tout faire pour lui faire cracher le morceau.

James et Gavin revinrent en courant vers elle, les pointeurs laser dans la main. Liara en prit un et donna le second à Garlik. La nuit était tombée maintenant et on n'y voyait plus que grâce aux lampes disposées autour de la zone à fouiller. Le reste de l'équipage était retourné au vaisseau pour se restaurer et il ne restait plus qu'elle, le Prothéen, et Gavin et James, qui montaient la garde. Tous deux s'accroupirent de nouveau et s'attablèrent à faire fondre la glace autour de l'objet en question.

- Bordel ! s'écria James, qu'est-ce que ça caille ici !

- Un peu de patience, on retire ce morceau de ferraille et on rentre, lui répondit-elle.

-Vous croyez qui faisait aussi froid quand les précédents locataires habitaient ici ? demanda-t-il.

- Je ne pense pas, déclara Garlik. Le climat a dû se modifier il y a des milliers d'années et c'est peut-être ce qui les a poussés à partir.

- Vous pensez qu'ils sont partis ? Et s'ils étaient tous morts en fait ? s'interrogea James.

- J'en doute, lui répondit Liara. On n'a pas encore retrouvé d'ossements qui pourraient étayer cette théorie. Mais on en est qu'au début des fouilles et peut-être qu'on va trouver une fosse mortuaire.

- Ce serait bien, s'amusa Gavin, on pourrait voir à quoi ils ressemblaient.

- Oui, c'est sûr ! lui répondit-elle en s'épongeant le front de la main. Ça y est, j'y suis presque. Il n'y a plus qu'à tirer ! Arrrrgh, la vache, qu'est-ce que c'est dur !

- Attends, laisse un vrai mec le faire, ne va pas casser tes jolis ongles ! lui dit James en venant l'aider.

Il tira de toutes ces forces et retira une tige en ferraille d'une bonne trentaine de centimètres. Elle était couverte de rouille, mais on pouvait quand même distinguer une écriture à sa surface.

- Cette fois, on peut dire qu'on a trouvé quelque chose, s'émerveilla-t-elle. Je vais de ce pas l'examiner dans ma cabine. Beau travail, allons tous nous restaurer. Je meurs de faim !

- Et comment ! s'exclama-t-il.

Ils regagnèrent tous le vaisseau et Liara alla s'enfermer dans sa cabine, après avoir pris soin d'emmener un sandwich avec elle. Au mess, elle avait rencontré Kaidan et Shepard qui semblaient plus amoureux que jamais et elle se demandait si son histoire avec James pourrait être aussi forte un jour. Laissant de côté ses états d'âme, elle déposa le morceau de métal dans un bain de jus de citron, de sel et d'acide pour faire partir la rouille. Elle mangea ensuite son sandwich en attendant que le produit agisse. Tout en mâchant, elle regarda dans sa console afin de voir si elle pouvait trouver des informations utiles dans les archives du précédent courtier de l'ombre. Elle ne trouva rien sur la période précédant les Prothéens, mis à part ce qui avait trait aux Moissonneurs. Elle ne s'était pas fait d'illusion, étant donné qu'avant cette guerre, tout le monde pensait, et elle la première, qu'il n'y avait eu personne avant les Prothéens. Une heure plus tard, la rouille avait en partie disparu et les inscriptions étaient un peu plus apparentes. Malheureusement, cela ne l'avançait pas à grand-chose, car c'était écrit dans une langue qui n'était référencée nulle part. « J'aurais dû m'en douter », se dit-elle pour elle-même. Glyphe aurait pu l'aider, mais il avait disparu en même temps qu'IDA. Il lui manquait terriblement à cet instant précis. Elle jeta un œil sur la pendule posée sur sa table de chevet et remarqua qu'il était déjà très tard. James ne viendrait plus. Elle avait espéré qu'il viendrait malgré le fait qu'elle ne l'avait pas invité. Décidément, les humains ne savaient vraiment pas lire entre les lignes. Elle se déshabilla et se blottit dans les draps, espérant que la nuit porte conseil. Elle y verrait sûrement plus clair demain.

Mass Effect 4: RenaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant