À travers les paroles d'une enfant palestinienne

[14ème partie]

"Aimer, c'est savoir dire je t'aime sans parler." -Victor HUGO

Il y a eu cette fille, Maria. Espagnole et algérienne. Elle était nouvelle, dans sa classe. Elle était belle. Vraiment. Vraiment très belle. Elle était discrète. D'après les personnes dans sa classe, elle était intelligente et studieuse. De quoi faire des jalouses. Et j'avoue qu'elle avait un charme énorme. Un charme qui a fait chavirer Najib, malgré que 6 mois avant son arrivée, il m'avouait ses sentiments. Ils se sont mis ensembles. Certes, depuis sa déclaration j'avais pris mes distances mais je ne comprenais pas la raison de cette trahison. Ouais, je l''ai ressenti comme une immense trahison. Il m'a dit que j' lui appartenais, mais ça va dans les deux sens. Je sais que je n'ai rien à lui dire vue que nous ne sommes pas en couple, donc j'ai laissé passer et je ne lui ai plus adressé la parole. Chaque matin je les voyais au lycée se tenant la main. J'les voyais rire, prendre le bus, manger ensemble. Ils ne se lâchaient plus.

Un jour, je reçois un message de Najib.
"Naïla ?"

Je ne réponds pas. 10 minutes plus tard, j'en reçois un autre.

"Stp réponds."

Même chose. Il m'en envoie de plus en plus.
"?" "Faut vraiment qu'on parle !" "Naïla !!!" "???"

Et au bout d'une heure, je reçois un appel. Toujours Najib. Leila était à côté de moi et me dit de répondre. Ça coupe. Et puis ça rappelle. Je me décide alors à répondre.

« Allô?
- Enfin tu réponds !
- Tu veux quoi ?
- T'es sérieuse là?
- Comment ça j'suis sérieuse ?
- À parler sur la défensive comme ça.
- J'parle normal là. Bref, tu veux me dire quoi ?
- Tu me manques Naïla...
- Pourquoi, t'as rompu avec Maria ou c'est comment ?
- Non, tu me manques c'est tout.
- Arrête tes salades, hcheum un peu t'as une copine.
- Mais t'es ma meilleure shab c'est pas la même.
- J'croyais que tu m'aimais et que j'étais bien plus qu'une shab.
- Ouais, et depuis que je te l'ai avoué, plus rien. Tu m'évitais, tu venais plus me voir, plus de messages. Nada. J'étais censé le prendre comment ?
- Pas comme ça.
- J'en ai marre de parler au tel, tu veux pas qu'on se voit? 
- J'suis avec Leila, on se verra sûrement demain. Salut.»

Je raccroche. Je me suis sentie mal sur le coup mais il n'avait pas à se mettre avec une autre fille devant mes yeux.

[...]

|le lendemain, au lycée|

« NAÏLA !»
Je me retourne. Bien évidemment, c'est Najib.

« Wesh bien ou quoi ? [rires]
- Tu t'fous d'ma gueule ?
- Bah non, j'rigole !
- Ok ok. »

Je m'apprête à partir mais il me retient par l'épaule.

« Arrête d'être froide avec moi.
- Najib, tu veux que j'sois comment ?
- Je sais pas, c'est pas comme ci on était en couple.
- "C'est pas comme ci on était en couple"? Tu te fous vraiment de moi en fait. Tu me dis que tu m'aimes et quelques mois après tu td mets en couple avec quelqu'un d'autre. C'est spot tu me mitho à moi, soit tu lui mitho à elle, soit tu te mitho à toi-même, mais faut savoir Najib.
- Naïla, c'est toi que j'aime.
- C'est pas bien ce que tu fais Najib, wallahi c'est pas bien. Envers elle. Elle t'aime et t'oses la faire espérer.
-...
- Et je t'en supplie ne me dis plus que tu m'aimes quand t'es avec quelqu'un d'autre. Ne me dis pas que tu m'aimes quand t'es pas sûr d'assumer. Et surtout ne me dis pas que tu m'aimes quand t'agis pas correctement avec moi.»

Je repars vers Leila, les larmes coulant sur mes joues.

« Qu'est-ce qui s'est passé?»

Je lui raconte forcément.

[...]

En fin d'après-midi, j'apprends que Maria et Najib ne sont plus ensembles, après 4 mois de relation. Juste après, je reçois un message d'un numéro non enregistré.

"Merci beaucoup."
Moi : "t'es qui ?"
+33 6 ** ** ** **: "C'est Maria. Merci d'avoir tout briser entre moi et Najib."
Moi: "on peut se voir devant le lycée ?"
Maria: "maintenant ?"
Moi: "Oui, je te retrouve là-bas."

Je l'attends devant le lycée et je la vois arriver la tête décapitée. Je commence à lui parler.

« Écoute Maria, je sais que tu crois que c'est moi qui ai brisé ton couple, mais je n'ai rien fait pour. Jamais j'ai espéré qu'il te fasse du mal, que ce soit à toi ou à moi. Au contraire, je lui ai dis que ce n'était pas cool de sa part de te faire subir un amour non réciproque, de te faire souffrir comme ça.
- [elle pleure]»

Je la prends dans mes bras, je m'en veux mais en même temps ce n'est pas de ma faute.

« Je sais que tu trouveras mieux, t'as vraiment tout pour toi. Ne laisse pas un garçon te laisser perdre confiance en toi.
- Merci.»

[...]

Rentrée chez moi, je reçois à nouveau un message de Maria.

"Merci beaucoup Naïla."
Moi: "avec grand plaisir ma belle"

Sur ce coup-là, Najib m'a beaucoup déçu. C'était la seule dispute qu'on a eu dans toute notre relation mais ça nous a permis de nous rendre compte qu'on s'aimait énormément.

[...]

J'ai oublié de vous parler de Mehdi. J'pense que vous vous êtes doutés de ce qu'il est devenu. Un "bicraveur", un gars du bizz, ce qui est pas anodin chez un mec ayant grandi dans un quartier. Je crois qu'il est tombé dedans parce qu'il en avait marre de voir ma mère se tuer pour subvenir à nos besoins et de nous voir vivre dans un tout petit appart, comme la plupart des dealers. Mais ce qu'il a pas compris c'est que face à ce qu'on avait avant, c'est du luxe notre vie à présent. Mais lui, il s'en fout, il a tout gâché. Le plus inquiétant c'est que Mehdi n'a jamais eu de meufs. Ça peut paraître étrange pour un gars de quartier, je sais ça fait cliché mais c'est vrai, mais il n'a jamais eu aucunes relations. Vous allez me dire "comment tu peux savoir t'es que sa sœur, il va pas te dire ce genre de choses ?" C'est vrai, mais c'est Najib qui me l'a dit. Je pense que Maï est toujours dans ses pensées. Même s'ils étaient jeunes, ils se lâchaient jamais. La dernière fois j'ai vu une photo d'elle sur son téléphone, qu'il a pris sur la vieille caméra de Mama. Ça me fait mal pour lui, j'ai peut qu'il s'attarde à se dire qu'elle reviendra, alors qu'on sait qu'elle ne reviendra pas.

Mehdi ne se rend pas compte, mais, à cause de lui, ***** le prend comme exemple...

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