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Deux ans plus tard...


Je poussai un long soupire, appuyant ma tête contre ma main. L'homme qui se trouvait en face de moi m'expliquait la stratégie que des équipes spéciale allaient employer afin de protéger le palais, lors de la grande fête qu'organisait mon père.

Wellan, Marek et Derek se trouvaient à mes côtés, apparemment bien plus intéressés que moi. Wellan intervenait de temps en temps pour faire modifier quelques points sur leur stratagème.

Une fête... Mon père, allait être sacré roi dans deux jours, lors d'une très grande fête. Oui, cela veut donc dire que je vais devenir prince. Il était parvenu, au bout des ces deux ans, à rallier toutes les nations, et tous les royaumes à sa cause, et transformait notre nation Oregon en un royaume. Mon père ne voulait qu'une seule chose ; s'élever en dirigeant, protecteur selon lui, du monde, et exterminer la rébellion.
Il était même parevenue à me fiancer ! Katerina, est la fille du Duc de Galina, une région à part entière de Mona. D'après mon père, une union entre nos deux "royaumes" renforcerait les liens d'amitiés entre nos deux familles. On se croirait revenu à la renaissance quoi ! PE pas y avoir pire comme régression...

Derek me donna une tappe sur l'épaule, m'extirpant de mes pensées.

- T'es avec nous Lassa ?, me demanda-t-il.

- Oui, bien sûr, excusez-moi. Votre stratagème est des plus élaborés, et je doute que nous en ayons besoin, mais votre prudence est honorable, et je suis d'accord avec le général Fox c'est donc à lui que je remet la décision finale.

Celui-ci, sourit comme à son habitude, et m'adressant un regard de sympathie.

- Et bien, monsieur, vous pouvez prendre congé, je vous recontacterai dans la journée, afin que vous expliquiez leur position à mes hommes, car j'accepte votre aide.

L'homme sembla soulagé d'avoir été accepté, et se retira.

Je soupirai à nouveau.

- Ce que tu parles bien Lassa, remarqua Derek, moqueur.

- Les gars, la prochaine fois, vouvoyez-le, ajouta Wellan. Je vous signale que dans deux jours il est prince.

- Oh eh c'est bon Wellan, si vous vous y mettez, je vais avoir l'impression d'être supérieur, et j'aime pas ça, grognai-je.

- Tu as vu ce pauvre gamin, il ne comprenait pas pourquoi Derek t'avait tappé l'épaule ; il est très familier avec toi, même en public, et les gens trouvent pas ça normal, continua-t-il avec amusement.

- Qu'ils m'emmerdent pas avec ça c'est bon, j'ai le droit d'avoir des amis non ?

Wellan se leva et m'ébouriffa les cheveux.

- Sale gosse, ironisa-t-il.

Il me salua et fit signe à Derek et Marek de le suivre. Derek claqua des doigts avec un clin d'œil, et Marek me poussa gentiment.

Je me levai, et rejoignis mes appartements. Je passai ma main dans mes cheveux, en baillant, et m'arrêtai.

- Lassa !, appela la voix d'une jeune femme.

À peine me retournai-je, que Katerina se jeta dans mes bras. Je n'eus pas le temps de la saluer qu'elle m'embrassa. Elle recula ensuite de quelques pas et me sourit.

- Ça va ?, me demanda-t-elle.

- Bonjour Katerina. Ça va et toi ?

- Très bien merci, me répondit-elle, joyeuse. Pour quelle raison tes cheveux sont-ils dans un état pareil ?

- Wellan s'est amusé à me décoiffer.

- Hein hein.

- Tu ne me crois pas ?

- Si si, bien sûr que je te crois.

Elle resta là, à me regarder en souriant. Ses cheveux blond cendré étaient négligemment attachés en tresse, et de nombreuses mèches retombaient devant son visage et sur ses épaules, encadrant son visage au teint rosé. Ses yeux bruns brillaient d'une lueur joyeuse et me regardaient amoureusement.

Oui, elle était amoureuse de moi, mais moi, je ne l'aimais pas. C'était une jolie fille, intelligente, calme, joyeuse, mais je ne l'aimais pas. Je la laissais m'embrasser, me dire des mots amoureux, se vanter d'être ma fiancée, mais jamais je ne pourrais réellement l'aimer.

- Qui y a-t-il ?, demandai-je. Pourquoi me fixes-tu ainsi ?

- Pour rien, me répondit-elle de sa voix enthousiaste. Je te trouve très beau les cheveux décoiffés.

Elle m'embrassa, et disparut dans le couloir. Je soupirai, ne sachant que faire de cette relation à sens unique.

Je rentrai dans ma chambre, et me jetai sur mon lit. Je fermai les yeux un instant, la tête sur les oreillers, et les rouvris après, en observant ma fenêtre donnant une vue de la nuit tombée, du troisième étage. Un sourire me fendit.

Je me relevai, verrouillai la porte de mes appartements ; en cas de soucis, mes trois amis me couvriront. J'ôtai mes vêtements, et les fourrai dans un sac à dos. Je frissonnai, en ouvrant la fenetre, le froid mordant de février s'engouffrant dans la pièce.

Je fermai les yeux, et me concentrai. Je ressentis une brûlure entre mes deux omoplates, et lorsque je rouvris les yeux, j'étais à quatre pattes, devenu loup. Je hapai la lanière de mon sac, et sautai par la fenêtre.

J'atteris souplement dans l'herbe, et partis en courant vers la forêt. Je courus tellement vite, que les soldats qui bordaient la foret ne se retournèrent même pas, ne m'ayant pas vu malgré mon pelage blanc.

Je courus pendant une heure, sans épuisement, et m'arrêtai dans la clairière, où le camp de rebels s'était installé, deux mois plus tôt. Je me dissimulai derrière un buisson, et me retransformai en humain, et remis mes vêtements. Je mis mon sac à dos sur mon épaule, et rentrai dans le camp.

Les leaders vinrent à ma rencontre, et je leur fis un résumé de ce qui se passerait dans la semaine.

- Je vois, nous ne pourrons donc pas lancer une attaque lors de la fête, déduisit Gail, le plus vieux.

- Exact, vous perdrez plus de vie que vous en prendrez, ajoutai-je.

Les chefs se concertèrent, et je ne pus m'empêcher de leur poser la question.

- Qu'est donc devenu Ania ? Voilà un mois que je ne l'ai pas vu.

Je demandai cela surtout pour Wellan, qui se préoccupait de ce qu'elle devenait. Et puis, nous avions également réussis à sympathiser, malgré nos caractères divergents.

- Elle a changé de secteur en quelques sortes, m'expliqua Ryan, un des plus expérimenté du camp. Elle a été affecté à une mission de protection.

J'hochai la tête, perplexe. Je les saluai, retournai derrière mon buisson pour reprendre mon apparence de loup, et repartis. Espérons que personne n'ait remarqué mon absence...

SurnaturelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant