16

19 2 0
                                    


J'aurai dû être heureux de cette découverte, mais je ne parvins qu'à en vouloir à mon père, et remettre en question toutes les actions que j'avais entreprises jusque là. Wellan posa alors sa main sur mon épaule, et nous échangeâmes un regard entendu.

Nous rentrâmes dans la salle, et nous dirigeâmes vers Ania et Kaliska, lorsque Katarina m'attrapa soudainement par le bras.

- Où est-ce que tu vas comme ça ?, s'exclama-t-elle. C'est l'heure !

- L'heure de quoi ?, demandai-je en jetant un regard surpris à Wellan qui haussa les épaules, tandis qu'elle m'entraînait vers les hauts dirigeants, et notamment Kaliska.

Katarina soupira de désespoir, et mon père vient à son tour me prendre le bras.

- Près fils ?, me demanda-t-il.

- Près à quoi ?

Il m'adressa un sourire moqueur et me fit monter sur l'espèce d'estrade qui se surplombée la salle. Ouais, bon en fait c'était un balcon...

Tout trois, moi, mon père et Katarina, attendirent, que Frage Doror, le roi d'Aggenon, un grand homme d'un âge mûr, nous rejoigne. D'un geste, il fit taire la salle, et concentra toute l'attention sur nous.

Je me sentis très mal à l'aise, et cherchai désespérément du regard un de mes trois amis.

- Mes amis, commença d'une voix forte le roi, vous avez été conviés ici à ce jour, pour célébrer la venu d'une nouvelle royauté !

Il se tourna alors vers moi et mon père.

- Messieurs, veuillez vous apporcher.

Nous nous executames, personnellement à contre coeur, et la foule aplaudit. « Bande d'abrutis », pensai-je, « Tous avare de domination et de puissance, c'est pathétique. »

- Adrian Elros, jurez-vous de protéger au péril de votre vie, celles d'autruis, et de gourverner avec honneur et respect ?, continua le roi.

- Je le jure.

- Vous voilà, dit-il en saisissant une couronne et la déposant sur la tête de mon père, le nouveau roi d'Oregon, ce qui en fait à présent un royaume. De plus, Lassa Elros, de part sa descendance purement humaine et digne, fils de sang d'Adrian Elros, devient prince, et héritier d'Oregon !

Tous aplaudirent à nouveau, tandis que je sentais un malaise s'installer ; je n'étais pas entièrement humain, j'étais un sang mêlé. Un goût d'amertume se rependit dans ma bouche tandis que tous ces gens nous félicitaient pour l'instauration d'une nouvelle hiérarchie, pour laquelle nombre des personnes avaient été assassinées des siècles plus tôt, mettant fin à la royauté.

Katarina semblait des plus ravies et elle s'accrocha à mon bras, saluant la foule de nobles que l'on surplombait. Son comportement la fit baisser dans mon estime ; je la croyais plus sensible et intelligente que ça.
Je jetais un coup d'oeil derrière moi, et croisai le regard de la princesse d'Elexate ; est-ce bien toi Kaliska ? Dans ce cas-là, pourquoi avoir subitement changé de camp ?
«J'ai mes raisons cher ami », entendis-je raisonner dans ma tête. Je sursautai, n'étant plus habitué à ce genre de communication. Je voulus aller vers elle, mais Katarina m'aggripa à nouveau fermement le bras, et me fixa d'un air interrogateur.

Mon père attira mon attention et me chuchota ;

- C'est, je pense, le bon moment pour demander officiellement Katarina en mariage.

- Quoi ? Non !

- Comment ça ? Quel est le problème ?, me demanda-t-il surpris.

- Je...non je ne veux pas la demander en mariage !

- Lassa, m'interrogea Katarina qui n'avait pas entendu mon père et ne comprit donc pas pourquoi j'étais agacé.

- Lassa, tu vas faire ce que je te dis !, dit-il fermement.

Je fus surpris pas son ton, qu'il ne m'avait encore jamais adressé ; certes, étant enfant et même il y a peu, il m'a déjà grondé à de nombreuses reprises, mais jamais je n'avais perçu autant de méchanceté et d'impatience dans sa voix, du moins, certainement pas contre moi.

Je me souviens alors d'une conversation que j'avais eu avec Wellan; « Je puis d'assurer que tu ne connais pas réellement ton père », m'avait-il dit, « Il ne te montre que ce qu'il veut te montrer ; ce n'est qu'un masque. Il peut d'une minute à l'autre, lorsque tu n'es pas dans les parages, se transformer en une personne que toi-même, tu ne reconnaîtrerais pas.»

Et Wellan avait une fois de plus eu raison. Je devais afficher un regard profondément surpris, pour que mon père se rendit compte de la façon dont il m'avait parlé.

- Lassa, excuse-moi je..., commença-t-il.

- Ne gaspille pas ta salive, rétorquai-je violemment. Bas les masque.

Il voulut m'attraper le bras pour me retenir, mais je l'esquivai, me dégageai de l'étreinte de Katarina, et m'enfuis dehors sans qu'aucun de ces narcissiques d'invités de me remarque.

SurnaturelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant