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La réception se termina alors vers trois heures du matin, et mon père hébergea tous les invités au palais, et ils partirent tous se coucher.

Je croisai alors mon père, à moitié saoul, qui trainait dans les couloirs ; « Belle image du nouveau roi », pensai-je.

Il m'apperçut, et me fit signe d'approcher.

- Je te cherchais fils, marmonna-t-il.

- Tu m'as trouvé, répondis-je.

Il m'attrapa violemment par le col de ma chemise, et me tira à quelques centimètres de son visage ; il puait l'alcool.

- Tu vas épouser Katarina, grogna-t-il, de grès ou de force.

- Et bien ce sera de force, dis-je calmement. Dit-moi papa, si l'on t'avait ordonné d'épouser une femme que tu n'aimais pas, comment aurais-tu réagit ?

- Il y avait ta mère, la situation n'était pas la même...

Il s'arrêta soudainement, comme s'il avait eu une illumination.

- Lassa, t'es-tu épris d'une autre femme ?, demanda-t-il, l'esprit soudain clair et comme libérer de l'alcool.

- Papa..., grinçai-je entre mes dents.

- Kaliska !, s'écria-t-il. Sa mort soudaine t'avait ébranlé, et tu as découvert qu'elle était la princesse d'Elexate !

- Pas si fort, lui intimai-je en chuchotant.

Il me poussa brutalement contre la porte de mes appartements, l'ouvrit, et me tira à l'intérieur en claquant la porte.

- Comment oses-tu ! Katarina est le meilleur parti que tu puisses avoir, et je t'interdis d'épouser qui que ce soit d'autre tu m'entends !

- Papa !, m'exclamai-je. Maman était une Surnaturelle !, hurlai-je brutalement. Ce n'était pas une princesse, ou quelqu'un de riche, tu l'as aimée pour ce qu'elle était alors j'en ais aussi le droit !!

Il me dévisagea, perplexe, et me giffla avec une force !

Ma tête ne bougea pas, ne voulant pas faire preuve d'une faiblesse qui m'avait été enlevée à l'apparition de mes dons. Sa main fut plus rouge que ma joue, celle-ci même retrouva une teinte normale en même pas deux secondes, mais lacérée par ses ongles.

- Comment peux-tu savoir pour ta mère ?!, s'écria-t-il. Jamais je n'ai ...

Il vit alors les griffures qu'il venait de me faire se résorber.

- Pas toi..., murmura-t-il.

- Ce qui est fait est fait, cela fait maintenant cinq ans que j'ai mes dons, voilà tout. On peut encore taire cette information si tu arrêtais de crier, rétorquai-je.

Il se tut immédiatement, et se calma peu à peu.

J'entendis alors un brut provenir de la chambre d'à côté, et allai voir s'il y avait quelque, mais mon père m'attrapa subitement par le bras.

- Est-ce que tu t'es épris de Kaliska ?, mamonna-t-il.

Je le devisageai sans rien dire, avec une forte envie de le frapper au visage.

- Bien, constata-t-il, j'ai donc vu juste.

- Je n'ai rien dit, protestai-je.

- Et bien ton regard en dit long. Et elle ? Que ressent-elle ?

- Je n'en sais rien, et puis je n'ai jamais dit que je l'aimais, bougonai-je.

- Bien, marmonna mon père sans écouter la fin de ma phrase. Je t'interdis d'éprouver des sentiments envers elle autre que de l'amitié et de la sympathie.

- Écoute, tu sais bien que ce genre de chose ne se décide pas.

- Tu vas aller demander Katarina en mariage, et sans discussion !

- Trop tard, dis-je, j'ai rompu nos fiançailles.

- Tu as quoi ?!

Je lui lançai un regard de défi, et dis la grimace lorsque je le vis virer au rouge.

- Tu vas aller lui présenter des excuses sur-le-champ ! Ou bien tu ne reverras plus jamais tes amis, et notamment Kaliska.

Je m'assis sur mon lit, et une lueur diabolique illumina mes yeux ; je le savais, ils devenaient oranges lorsque j'étais hors de moi.

Mon père eut un mouvement de recul, et je me levai, sombre, les poings serrés.

- Écoute-moi bien, dis-je entre mes dents. Mieux vaut ne pas m'énerver...

Je sentais mes griffes apparaitre et s'enfoncer dans les paumes de mes mains ; j'avais tellement la haine, que mon alter-égo loup voulait me transformer.

Devant l'air apeuré de mon père, « ma tête de la mort » comme s'amusait à la surnommer Derek et Marek, s'effaça, et je soupirai.

- Papa, je n'épouserais pas Katarina.

Craintif, il recula doucement jusqu'à la porte, et l'ouvrit.

- Réfléchis bien à ce que j'ai dit, fit-il, menaçant, avant de disparaître.

Je poussai un soupire, luttant contre l'envie de sauter par la fenêtre et me transformer. Je me souvins alors du bruit que j'avais entendu tout-à-l'heure dans le petite salon juxtaposé à ma chambre, et collai mon oreille contre la porte les reliant ; j'entendis alors, grâce à mon ouïe surdéveloppée, une respiration saccadée.

Craignant savoir de quoi il s'agissait, j'ouvris doucement la porte, afin de ne pas heurter la personne se trouvant de l'autre côté.

Je vis donc Katarina, debout devant moi, en larmes, qui reculait.

- C'est pour cela que tu as brisé nos fiançailles ?, demanda-t-elle entre deux sanglots.

- C'est-à-dire ?, ôsai-je demander.

- Ne te fous pas de moi !, s'exclama-t-elle. Je vous ai surpris au labyrinthe avant notre conversation ; je savais bien que tu étais préoccupé, mais lorsque j'ai voulu te rejoindre, elle est arrivée ! Et comme tu peux le voir, j'ai également surpris la conversation que tu as eu avec ton père !

- Toute la conversation ?, m'inquis-je soudain paniqué.

- Toute ! Lassa comment as-tu pu me faire une chose pareille ?!

- Bon sang Kat' ! Je n'ai rien fait du tout !, m'écriai-je hors de moi. J'ai juste retrouvé une amie que je croyais morte !

Elle me dévisagea, et je crus qu'elle allait enfin me croire, mais au lieu de ça, elle me gifla.

- Je te préviens Lassa, tu ne vas pas te débarrasser de moi comme ça ! Si tu ne renouvelles pas nos fiançailles d'ici les prochains jours, je t'assure que ta chère Kaliska ne vivra pas bien longtemps.

Elle avait dit ça avec un tel calme, un tel sérieux, que je sus qu'elle en serait capable. Je hochai donc la tête, et la vit remettre la bague de fiançailles, et elle me tendit la mienne. Je la pris, et la mis.

Satisfaite, elle essuya ses larmes du revers de la main, m'embrassa sur la joue, et sortit de mes appartements.

Elle s'arrêta sur le seuil, et me dit ;

- Tu as fait le bon choix, et je suis certaine que ton père en sera ravie.

Elle m'adressa un sourire, et s'en alla en fermant la porte.

Je restai sur place, et étouffai un cri de rage. J'ôtai tous mes vêtements avec violence et brutalité, ouvris à la volée les fenêtres, qui se heurtèrent dans un bruit de verre sur les murs, et sautai, nu, par la fenêtre. Dans les airs, je me transformai soudainement en loup, atteris brutalement parterre, et partis en courant dans la forêt.

SurnaturelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant