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« J'ai mal », fut la première chose que j'ai pensé. Mon corps me faisait atrocement souffrir, et je le trouvais lourd ; mes jambes pendaient dans le vide, je le sentais, et mes mains étaient liées derrière mon dos. Devais-je ouvrir les yeux ? Peut-être bien, mais je les gardais fermer. Une odeur de fumée me parvint, non, pas que de fumée, une odeur de chair brûlée, immonde.

Quelqu'un me balança de l'eau à la figure et j'ouvris donc les yeux en reprenant mon souffle. Je les clignai plusieurs fois, et vis enfin convenablement. Un nombre indéfinissable de cabanes se tenaient devant moi, et une foule de personnes s'affairait à différentes activités. Une femme envoya je ne sais quoi dans un immense bûcher... Un corps, fut ce que je deduisis en humant l'air. Elle pleurait à chaudes larmes, et s'en alla en courant. De nombreuses autres personnes procédèrent au même rituel, et s'en allaient elles aussi en sanglotant. C'était quoi ce monde de fous ?!

Une jeune femme vint à ma rencontre, et m'adressa un sourire las. Une balafre barrait sa joue... C'était la même femme que j'avais vu avant de perdre connaissance.

– Bien, commença-t-elle, qui es-tu ? Tu fais parti de ces monstres n'est-ce pas ? Tu es toi aussi un timaji ?

– Hein ?, fut la seule chose que je pus prononcer.

– Je me demande pourquoi ils ne t'ont pas directement tué, soupira-t-elle. Tu fuyais tes responsabilités hein ?, me dit-elle en me désignant mon sac. Tu as fait un massacre, et tu t'enfuyais lâchement.

– Je... Quoi ? Qu'est-ce que vous racontez là ?, m'écriai-je. Vous êtes qui ? Où est-ce que je suis ?!

– Je suis la fille de Jack Black, alors fais pas le malin sale enfoiré !, déclara-t-elle. Parle !

La colère s'empara de moi, et je brisai les liens qui retenaient mes mains et mes pieds. J'atteris souplement parterre, et avançai vers la fille.

– Ça suffit !, criai-je. Arrêtez vos conneries ! Je suis où putain ?! C'est quoi cet endroit de tarés ?! Et arrêtez de me traiter de « tima-je-sais-pas-quoi » ! Je suis pas d'ici bordel alors je sais pas qui vous êtes et j'ai rien à voir avec vos guerres à la con !

Je repris mon souffle, toujours en fusillant la fille du regard. Elle ne me quittait pas bon plus de yeux, et arborait une expression dure. Son regard se perdit derrière moi, et lorsque je me retournai, je remarquai que j'étais encerclé par un grand nombre de soldats, qui me pointaient de leurs épées et armes en tout genre.

– Dites-moi où je suis, exigeai-je.

Un homme se détacha du groupe de soldats, et se posta à côté de la fille ; ses petits yeux noirs me dévisagèrent avec indifférence, et un petit sourire sarcastique étira ses lèvres.

– Te crois-tu réellement en position de donner des ordres ?, me demanda-t-il gravement. Pour nous tu n'es rien petit, que tu fasses parti de nos ennemis ou pas, te tuer serait la chose la plus simple à faire, et bien plus amusante que d'essayer en vain de te soutirer des informations, alors ferme la si tu tiens à la vie.

Je serrai les dents face à une telle assurance ; ce devait être ce certain Jack Black.

– Je vais être indulgent petit, me dit-il, et je vais te laisser la chance de t'expliquer. Qu'en dis-tu ma fille ?

– Je veux effectivement entendre ce qu'il a à dire, dit-elle.

L'homme me fit signe de parler, et je m'exécutai.

– Mon nom est Lassa, je viens des cités de l'Intérieur.

Un brouhaha s'éleva, mais l'homme leva la main, les faisant taire.

SurnaturelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant