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Profondément agacé, je me précipitai dans les jardins, et pénétrai dans le labyrinthe, afin d'être certain de me retrouver seul. Le connaissant comme ma poche, du fait que je m'y sois perdu à de très nombreuses reprises étant plus jeune, je parvins à son centre sans problème.

Je m'assis brutalement sur le banc de cristal, arrachai le masque que je portai, et pris ma tête dans mes mains. J'avais besoin de faire le point sur ma vie sinon je ne parviendrais pas à continuer mon jeu de rôles.
En pleine réflexion, je n'entendis pas la personne qui venait d'arriver derrière moi. Je ressentis deux mains se poser sur mes épaules, et je sursautai, surpris. Je relevai vivement la tête, et me retournai violemment, me retrouvant nez à nez avec Kaliska.
Elle recula de quelques pas, affichant un air inquiet.

- Et bien, en quoi votre vie vous déplaît-elle ?, me demanda-t-elle avec une pointé de sarcasme. Vous avez tout ; une famille, une femme qui vous aime, des amis, un palais, et un futur pays en héritage.

- Kaliska, soupirai-je doucement.

- Pourquoi avoir refusé de l'épouser ?

- Je n'aime pas Katarina ; ce sont des fiançailles arrangées...

- Mais elle, elle t'aime, chuchota-t-elle en s'asseillant à côté de moi.

- Je refuse de passer ma vie avec une femme pour qui je ressens rien.

- C'est triste, car tu y seras obligé, ton père refusera ta décision.

- Peu m'importe...

Je la regardai, et tous mes soucis semblèrent disparaître ; ses yeux émeraudes brillaient dans la nuit d'une lueur espiègle, la tête légèrement inclinée sur le côté. Le reflet de la lune sur sa peau et ses cheveux défaits lui donnait un aspect mi-fantomatique, mi-angélique. Elle était d'une beauté à couper le souffle.

- Que s'était-il donc passé il y a deux ans ?, demandai-je d'une voix mélancolique.

Elle ferma les yeux et soupira en rejetant les boucles qui lui tombaient devant le visage dans son dos.

- Les Surnaturels ont, par je ne sais quels moyens, reussis à se rendre jusqu'au complexe, et ils ont assassiné tout le monde...

- Tu veux dire, que les âmes de surnaturels peuvent nous infliger des blessures ?

- Évidemment, ce sont...des immortels... Et leur haine est d'une infinie puissance. Bref, Martha, d'une lâcheté sans égale, s'est réfugiée dans la salle d'expérimentation, dans laquelle je me trouvais aussi. Elle a procédé à un transfert de toutes les donnés de l'ordi sur un disque externe, et lorsque les Surnaturels sont arrivés, et s'est précipitée dans ma cellule, croyant que j'allais la protéger. Elle m'a ordonnée de les faire partir, chose dont je suis incapable. D'ailleurs, c'est moi qu'ils cherchaient...

Je sursautai, surpris.

- Quoi ?, m'exclamai-je.

- Quoi ?, demanda-t-elle amusée.

- Ils te cherchaient toi ?! Pour quelle raison ?

- Je suis la dernière Surnaturelle ; je suis la seule capable de les sauver.

- Les sauver de quoi ?

- De la mort ; ceux qui sont encore, partiellement en vie, se font exterminer par l'armée, ou bien se désagrègent... Et puis, ils ne peuvent pas se venger des humains en restant sous cette forme, il leur faut des corps de chair et de sang.

- En quoi est-ce tu pourrais les aider en fait ?

- En les ressuscitant, murmura-t-elle.

Choqué, je ne dis rien. Je ne savais pas qu'il était possible de ramener quelqu'un à la vie ! Je pensai alors à ma mère, qui était décédée lorsque j'étais encore tout gosse...

SurnaturelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant