Chapitre 2

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Vendredi 06 novembre. 00:17AM

Elle m'avait fermé la porte au nez. Elle m'avait juste répondu « Moi aussi » puis avait refermé la porte, sans un sourire, sans rien. Juste un mensonge, et elle m'éjectait une nouvelle fois de sa vie. Elle ne comprenait pas que j'étais réellement prêt à tout pour la reconquérir, quoi qu'elle me demande de faire.

Je portai les médicaments à ma bouche et avala mon verre d'eau d'une traite avant de me coucher dans mon lit, attendant qu'ils fassent effet. Cette nuit, il fallait vraiment que je dorme.

07:00 AM

La lumière à travers mes fenêtres me sortit doucement de mon sommeil. C'était soit ça, soit les somnifères qui ne faisaient plus effet. J'avais beau avoir dormi à peu près six heures, je n'étais en rien reposé. J'avais rêvé d'elle toute la nuit, de ses longues boucles blondes encadrant son visage souriant, de ses mots durs résonnant dans ma tête. Mais dans mes rêves, elle m'écoutait. Et elle me laissait lui prouver mon amour, elle me laissait une autre chance.

Grognant dans mes draps, l'esprit torturé de mes rêves, j'ouvris les yeux. J'allais réessayer. Et je réessayerai autant qu'il le faudra, jusqu'à ce que ça marche. Elle m'écoutera, elle comprendra, elle reviendra. Parce que je ne pouvais pas perdre une personne comme Laura.

07 :18 AM

J'avais mis son t-shirt préféré et m'étais parfumé de son odeur préférée – bien qu'elle n'était pas la mienne. C'était bête, mais je devais absolument mettre toutes les chances de mon côté. Et à mes yeux, tous les moyens étaient bons.

C'est ainsi qu'à la même heure qu'hier, je me retrouvais au même endroit, dans le même vent glacé et désagréable. En passant devant le bureau de tabac, j'aperçois mon reflet dans la vitre. Je me sens ridicule, avec mes cernes plus creusées que jamais j'ai vraiment l'air d'un déprimé.
Or je ne le suis pas.

Je traversai un passage piéton, passa devant l'arrêt de bus où quelques personnes attendaient, le regard fixé sur leur téléphone. Puis quelques pas après, je frôlai une fille, plus jeune que moi. Elle m'adressa un sourire, et un joyeux « Bonjour ».

Je ne pris pas la peine de lui répondre. Je voyais la maison de Laura se dessiner au loin, et je pressai un peu plus mon pas.

07:27 AM

Ca fait deux fois que je toque. Elle ne répond ni n'ouvre, aucun signe de vie. Elle dort peut-être encore. Ou alors elle est partie. Non, elle est forcément réveillée puisqu'elle prend son service au café à huit heures trente tapantes, et qu'elle a toujours besoin de deux heures vingt pour se préparer avant de sortir. Et elle était là car sa voiture rouge était encore garée devant la maison.

Je soupirai, à la fois fatigué et agacé. Elle ne pouvait pas faire ça, se résoudre au silence et m'ignorer comme si c'était normal de le faire. Je ne méritais pas tout ça. Je ne méritais rien de ce qu'elle me faisait subir.

Je me remis à frapper contre la porte, un peu plus fort cette fois. Elle ne pourrait pas m'ignorer éternellement.

Et effectivement, cette fois-ci elle m'ouvrit. Comme la veille, je me retrouvais devant la blonde et son regard perçant, d'un bleu impénétrable. Elle semblait agacée, et même si elle tentait de le cacher, ses lèvres pincées traduisaient son ennui, et son regard parlait à sa place.

_ On doit vraiment parler Laura...
_ On a rien à se dire Ethan,
souffla-t-elle sans masquer sa lassitude.
_ Si, on en a des tonnes. O-
_ Toi et moi c'est fini Ethan. Pour de bon.

Et elle me claqua la porte au nez, encore une fois. Alors je repartis chez moi, en repensant à ses lèvres prononçant mon prénom. Deux fois.

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