Chapitre 10

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Mercredi 2 décembre. 07:19 AM

J'avais prévu de dormir aujourd'hui, jusqu'au plus tard possible. Mais à force de me réveiller tous les jours à la même heure, mon corps a fini par s'habituer. Impossible de refermer les yeux après sept heures. Et impossible de chasser tous mes problèmes de ma tête.

Je n'irais pas aujourd'hui. Je n'irais pas voir Laura et je ne croiserais pas Rose. Et franchement, ça m'arrangeait. J'étais complètement paumé, et il fallait que je fasse le point avant de prendre une décision. Le truc, c'est que je ne savais même pas sur quoi est-ce que je devrais faire le point. Pourquoi j'étais aussi perturbé. Et pourquoi Rose me perturbait, presque autant que Laura.

Je ne connaissais pas cette fille pourtant. Je ne l'aimais pas. Non, je ne l'appréciais même pas. Et je ne sais pas pourquoi elle s'intéresse à moi ou à ma vie, pourquoi elle essaie de me parler, pourquoi elle continue d'être gentille même quand je ne le suis pas. Ouais, c'était sûrement ça qui me perturbait.
Ou le dernier sourire qu'elle m'a lancé, et son regard rempli d'étoiles.

Non, le problème ce n'était ni son sourire ni son regard. C'était Laura. Laura, Laura et encore Laura. Toujours Laura. C'est elle, elle qui a essayé de m'embrouiller avec ses paroles, sur une autre personne qui m'aimerait. Elle avait dit ça pour que je m'intéresse à quelque chose ou quelqu'un d'autre inconsciemment et l'oublie petit à petit. Et elle ne réussira pas, pas de cette manière.

Le souci, dans tout ça, c'est que je ne peux plus lui courir après. Ca lui fait du mal, et c'est tout ce que je veux éviter. Ca m'en fait aussi, mais quoi que je fasse j'en souffrirais.

Peut-être que ma seule solution c'est d'accepter, finalement. « On ne peut pas être réparé par la même personne qui nous a brisé. » C'était peut-être ça, la vérité.

Et comme je ne peux pas dormir, je vais aller prendre ma douche et sortir, me changer les idées, prendre l'air. Ca me fera du bien, comme ça m'a fait du bien chaque matin. Finalement, on s'habitue à la routine. Et ça a un côté rassurant.

8:30 AM.

J'avais attendu pour sortir, histoire d'être sûr de ne pas croiser Rose. Puis j'étais sorti, et par réflexe, me suis dirigé vers son abri bus de tous les jours. En m'y approchant, je voyais clairement une petite feuille pliée et coincée entre les barreaux du banc. Et comme tout le monde l'aurait fait, je l'ai pris et l'ai lue.

« Etape 6 : L'acceptation. Validé.
Etape 7 : La reconstruction. En cours.
Tout ce qui doit arriver arrivera.
»

Et je souris. Rose n'était pas possible avec ces habituels aphorismes.

Au lieu de replacer la feuille, je la mis dans la poche gauche de ma veste en jean. Après tout, elle m'était destinée. Et j'aimais bien son écriture, au stylo rose. 

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