Street Hello

Chapitre 13

Jeudi 7 janvier 2016. 07:19

Je l'avais encore évité pendant trois semaines, en bon lâche que je fais. Elle me perturbait, elle dérangeait tout à l'intérieur de ma tête. Elle embrouillait tout, même quand c'était simple elle arrivait à rendre ça compliqué. Et pourtant, je sais qu'elle essayait juste de faire tout l'inverse.

Mais ce matin, j'avais envie de la voir. Elle et son sourire, entendre sa voix, toujours calme et sentir son parfum. Elle sentait les fleurs. Les marguerites ou les pâquerettes. Ou les roses. Peut-être bien la rose, oui.

Elle était là, elle marchait droit sur moi et je retenais un sourire. Qu'est-ce qu'elle était belle, encore plus belle que tout ce dont je me souvenais. Et encore plus petite aussi. Elle passa à côté de moi sans me frôler, sans me sourire et sans me saluer. J'étais sidéré. Pourquoi ? Comment ? J'avais fait quelque chose ? J'étais toujours le dernier au courant des choses que je ne faisais pas correctement. Pourquoi c'est toujours quand je crois que tout se passe bien que ça se casse la gueule ? Je restai figé sur place. Je la retiens, ou je la laisse partir ?

Je la laisse partir.

_ Tu ne peux pas partir et revenir comme ça, comme si de rien était... L'entendis-je me dire alors que je commençais à m'éloigner. J'étais en vacances Ethan, mais je me levais tous les matins en espérant te croiser. J'ai vraiment espéré que tu ne venais plus parce que tu pensais que je ne serais plus là. Mais même à la rentrée, tu n'étais pas venu.

Sa voix s'efforçait d'être calme, mais cette fois elle ne l'était pas. Elle était malheureuse, avec plein de chagrin dans ses intonations qu'elle s'efforçait de contrôler au mieux. En fait, j'étais peut-être un peu nul quand je m'y mettais.

_ Désolé.

A son tour, elle se figea. Elle ne s'attendait sûrement pas à des excuses de ma part. Elle ne s'attendait certainement plus à rien venant de moi. Et j'aurais peut-être dû ne rien lui donner, mais c'était vraiment désagréable de la voir si triste, la Rose si heureuse qui semble toujours joyeuse.

_ Non, c'est moi qui suis désolée.

Et elle partit prendre son bus.

Je ne savais pas pourquoi elle s'excusait. Pourquoi je l'avais blessé, pourquoi je lui avais manqué. Quand je vous disais que cette fille compliquait tout dans ma tête. J'étais encore plus perdu qu'avant, toujours plus perturbé. Elle était partie, et c'est comme si à chaque fois elle me volait un peu de neurones, bientôt je finirais complètement écervelé.

Pourquoi la trouvais-je belle, pourquoi est-ce que j'avais si envie de la rassurer, pourquoi est-ce que ça m'a tellement ennuyé de lui avoir fait de la peine ? Pourquoi avait-elle de la peine pour moi ? Pourquoi est-ce qu'elle a tant tenu à m'aider ?

D��d�y�