Samedi 07 novembre. 07:00 AM.
Si j'avais émergé de mes rêves cette fois-ci, c'était à cause du réveil que j'avais programmé hier sur mon téléphone. J'avais pris ma décision et j'allais m'y tenir, j'irais la voir chaque jour jusqu'à parvenir à lui prouver qu'elle pourrait être heureuse à mes côtés. Dans me rêves, tout s'arrangeait. Sur les milliers de scénario que je m'étais fait pendant la nuit, au moins un pourrait s'avérer prémonitoire, non ?
Le sourire aux lèvres, j'avançai vers la salle de bain. Mes cernes étaient tout aussi flagrantes, mon corps était peu habitué à des heures de sommeil si limitées, moi qui suis grand amateur des grasses matinées. Mais j'avais une mine nettement meilleure que la veille, et que l'avant-veille aussi. C'était peut-être l'effet que l'espoir faisait à mon physique.
Je savais que la matinée d'hier avait été une catastrophe. Et pourtant, je ne pouvais m'empêcher de sourire en repensant à ses paroles, mon prénom dans sa bouche. Et comme un abruti, je me raccrochais à ça, persuadé qu'il restait de l'espoir. Certes elle avait été agacée, j'avais bien vu qu'elle n'avait pas envie de me voir. Elle avait essayé de m'ignorer avant de se résoudre à venir m'ouvrir, me voyant insister. Elle m'avait redis ce que je redoutais tant, elle m'a confirmé qu'elle me laissait, que l'on était plus ensemble.
Mais elle avait prononcé mon prénom. Deux fois.
Et en parfait imbécile, je ne pensais qu'à ça. Comme si parce qu'elle se souvenait de mon prénom, j'avais la preuve que notre histoire n'était pas terminée. Cette fille était extraordinaire. Elle me rendait naïf, et très bête. Oui, surtout très bête. Mais j'étais fou d'elle.
07:18 AM.
Ma veste en cuir enfilée et ma porte fermée à clefs, j'étais dans les rues à marcher d'un air déterminé. J'avais presque envie de me mettre à chantonner, un air qui passe sur toutes les radios ou un vieux titre se répétant en boucle dans un coin de ma tête. Mais les gens m'auraient vraiment regardé bizarrement, alors je me suis tut et j'ai retenu le sourire qui menaçait de s'emparer de mon visage.
Alors que j'avais le regard fixé au loin sur ma direction, je commence à réfléchir aux paroles qui pourraient retenir l'intention de ma belle blonde, juste une phrase, suffisamment bien dite pour qu'elle ait envie de m'écouter, au lieu de me claquer la porte au nez encore une fois. Une phrase dont elle répondrait seulement par un « Ethan... » compatissant, ou une phrase qui la clouerait sur place, tant elle la surprendrait. Alors le regard fixé sur ses baskets, je marchais sans regarder où j'allais, concentré.
Une jeune brune passa à ma gauche et je failli lui rentrer dedans. Cela ne l'empêcha pas de me saluer d'un heureux « Bonjour » avant de m'adresser un sourire, même si je ne fis pas l'effort de le lui rendre. J'étais trop pris dans mes réflexions, et si ses paroles étaient bien arrivées jusque mes oreilles, je les avais ignorées.
07 :25 AM.
Je n'avais pas réfléchi cette fois. A peine arrivé, j'avais frappé contre la porte peinte en blanche de chez Laura. J'avais déjà préparé ma phrase, et le discours qui s'en suivrait si elle ne me repoussait pas. Et j'avais hâte de voir mon plan enfin marcher.
Quand mon ex petite-amie ouvrit la porte, je ne m'attendais pas à ce qu'elle aborde cet air si déconcertant. A la fois désolée et agacée. Elle avait une faculté incroyable de faire comprendre exactement ce qu'elle veut dire sans ouvrir la bouche. Même des sentiments aussi opposés que la compassion et l'énervement. Mais c'était Laura. J'ai toujours admiré ça chez elle – entre tant d'autres choses – et je connaissais par cœur ses expressions. Je connaissais tout d'elle par cœur.
_ Je ferais n'importe quoi Laura, mais je ne peux pas te laisser partir. Annonçai-je de but en blanc.
Elle ouvrit la bouche, comme pour répondre, mais aucun son ne sortit. Moi qui souhaitais retenir son attention, j'avais enfin réussi. Pourtant, ça ne m'empêcha pas de me prendre le bois de la porte presque dans le nez lorsque ma blonde la referma violement sur moi, sans daigner me répondre.
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Street Hello
Roman d'amourEt le problème, avec ces garçons renfermés c'était que quand ils laissaient leurs barrières tomber, ils ne le faisaient qu'une fois. Et cette fois, Ethan l'avait déjà donnée.