Chapitre 18-Marie (Andra)

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FAUVE – Rub a Dub

J'ouvre les yeux quand j'en ai marre que le marteau de ma cuite tape sur l'enclume. Je suis dans un lieu tout à fait inconnu. Je me lève en repoussant les draps, une pensée me vient à l'esprit :

"Merde, est-ce que je suis chez un mec avec qui j'ai couché en étant complètement ivre ?"

Je regarde la déco de la chambre. Si c'est un mec, il est gay. La déco est impersonnelle mais assez féminine, avec des teintes pastels gris et rose. Il n'y a pas vraiment d'odeur particulière, mais l'endroit est apaisant, doux. Les couleurs sont agréables, ça me donne envie de me recoucher.

L'horloge indique midi. Je sors de la chambre et me retrouve dans une grande pièce largement éclairée. Ok, c'est une nana. Le tapis rose, c'est juste impossible que ça soit l'achat d'un mec. Y'a des limites.

Bordel, j'ai jamais réussi à choper de nana en ayant bu ; je suis imbuvable. En plus, je suis incapable de coucher avec une fille quand je suis saoule : je n'ai en moi ni tendresse ni patience, et dans ces moments-là, même si c'est complètement cliché, je trouve plus facilement un mec pour me transformer en garage à bite. Vous me passerez l'expression.

Une pensée me foudroie : Zaza ! Est-ce que je l'ai abandonnée ?

Mon cerveau va à 200 à l'heure, je voudrais sortir par cette porte là-bas qui ressemble à une porte d'entrée. Mon sac et mon manteau ne sont pas dans cette pièce, je suis contrainte de trouver la maîtresse des lieux.

Je trouve une porte et entre, sans m'encombrer de politesse. Je tombe nez à nez avec une petite rousse bien en chair. Elle est surprise puis émerveillée, elle se pousse pour me laisser le passage et découvre une cuisine assez spacieuse meublée d'une table bar entourée de chaises hautes. Zaza est accoudée à la table et semble sereine, je me détends aussitôt. Je n'ai pas tiré un coup en étant bourrée. C'est rassurant et en même temps ça veut dire que je n'ai toujours pas réussi à emballer une fille avec mon haleine éthylique.

La déco est sobre et culinaire, de bon goût. Le tout est dans les tons citron vert électrique, ma couleur préférée. Elle marque un point.

"Bonjour ! Andra, c'est ça ?

-Heu... oui."

Je ne sais plus quoi répondre, alors je regarde Zaza, qui me sourit. Malgré ses yeux rouges et son apparente gueule de bois, son sourire est engageant. Elle m'invite à m'asseoir et je m'installe devant un petit déjeuner garni tandis que notre hôte s'excuse en quittant la pièce. Je saute immédiatement sur cette pauvre Zaza.

"Qu'est-ce qu'on fout ici ? C'est une amie à toi ?

-Laisse-moi te raconter. Hier tu t'es endormie dans la boulangerie, tu te souviens ? J'étais clairement pas en état de rentrer en prenant la voiture. Quand j'ai demandé à la charmante boulangère où louer un hôtel, elle m'a proposé de nous héberger. Elle est adorable.

-Zaza, ça n'existe plus les gens comme ça.

-La preuve que si !"

L'air fier, elle se lève et se dirige vers la grande baie vitrée qui donne sur un balcon. Malgré ma migraine, j'essaie de sourire. Il y a deux choses positives dans cette affaire : nous ne sommes pas aux urgences et Zaza a fait son premier pas vers la guérison. Je me sens heureuse malgré l'évidente connerie de cet arrangement.

Notre "adorable" hôte revient justement dans la cuisine avec deux sacs de courses. Nous sommes vendredi, elle ne travaille pas ?

" Tu as bien dormi ?

Please, make me dream ♪Version éditée papier♫Où les histoires vivent. Découvrez maintenant