Chapitre 8-BONUS (Kim)

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AC/DC – Back in Black

Je monte dans ma vieille 208 grise et démarre, quittant mon parking résidentiel bondé. Il est presque minuit et l'appel de la discothèque est trop fort. Je me rends au Duplex, où je m'accroche au bar avec un remontant. Je me rends souvent ici, c'est un endroit où la danse, la sueur, la fumée et le bruit remplissent mon quotidien vide. Demain, je retourne à Bordeaux pour démarcher un nouveau client. Je me demande quand est-ce que je vais réussir à quitter cette entreprise qui pompe toute mon énergie. Woody Would Paper, voilà son nom, son logo montrant un célèbre pivert de cartoon est imprimé sur le tee-shirt noir que j'ai eu la sagesse d'enlever avant de rentrer ici. C'est fou comme ma vie professionnelle me colle à la peau. Je n'ai qu'une hâte, m'enivrer pour oublier cette putain de fabrique de papier.

A ma gauche, deux types aux allures d'armoires à glace son assis dos au bar et lorgnent la salle, ou tout du moins les jolis culs qui la remplissent en se dandinant. Cette pratique m'exaspère. Comment peut-on s'octroyer le droit de regarder une femme comme ça, avec ces yeux dévoreurs et ce sourire hideux ?

Soudain, je suis surpris par un sac à main, qui entre en contact avec mon bras. La brune à qui il appartient n'a même pas remarqué qu'il m'avait heurté, elle remonte ses jambes sur le siège comme elle peut en souriant au barman, qui lui sert un grand verre avec des glaçons qui flottent et une paille multicolore. Elle porte un immense décolleté, tellement grand qu'on voit une bonne partie du soutien-gorge rose sexy qu'elle porte en-dessous. Ses seins sont d'une taille considérable et sa robe noire la moule parfaitement, dévoilant par transparence les cordelettes d'un string. Je détourne les yeux. J'ai de toute évidence affaire à une prostituée, ou du moins à une jeune femme résignée à se donner en pâture aux hommes du type des gaillards à ma gauche.

Ces deux-là s'approchent justement, lui matant sans vergogne le cul, et d'un sourire de travers, elle leur demande de s'éloigner en repoussant leurs avances dégueulasses. D'habitude, c'est à ce moment-là que j'interviens. Je passe mon bras autour des hanches de l'inconnue en susurrant juste assez fort : « Tout va bien, ma chérie ? ». D'habitude, les gars regardent ma carrure de boxeur, mon sourire froid et ma queue-de-cheval -celle que je noue avec mes cheveux, s'il vous plaît- et cela leur suffit à déguerpir. Je ne mérite pas de bagarre : il y a plein d'autres filles comme elle qu'ils peuvent attraper pour la nuit.

N'attendant généralement que ça, la jeune et trop jolie princesse que je viens de sauver accorde alors toute sa confiance à mes deux fossettes, et ça se termine dans mon lit, entre ses deux énormes seins, son énorme cul et ma testostérone.

Mais ce soir, je n'en ai pas envie. Au lieu de sauver la prostituée en détresse, je commande une Vodka et la regarde partir coincée entre les deux Cro-Magnons. L'un lui caresse déjà le cul et l'autre la tient fermement par les épaules. Je sais pertinemment qu'elle va passer un sale quart d'heure, mais j'en ai marre de sauver ces filles qui n'ont aucun amour-propre. Comment peut-on s'habiller de la sorte ?

Ruminant mes idées de macho intégriste tout en me disant que je suis vraiment un connard, je descends lentement ma Vodka. J'ai envie de rentrer chez moi, je n'aurais pas dû venir. Quand je suis de mauvaise humeur, même une paire de seins découverts ne me fait pas perdre ma tête de macchabée, et c'est dire. Je prends ma veste et paie ma consommation, me dirigeant vers la sortie.

« Tu pars déjà ? me demande le videur de droite, celui qui sympathise toujours avec les habitués.

-Ouais, je m'amuse pas.

-Pourtant, j'ai fait rentrer plein de belles femelles !

-Arrête Bill, j'ai pas envie de ça ce soir.

Please, make me dream ♪Version éditée papier♫Où les histoires vivent. Découvrez maintenant