Flocons, cocktail et rapprochement

5.1K 716 55
                                    


Monsieur Brighton est abasourdi et je n'ose même pas regarder Monsieur Beast. J'essaie de me repasser la conversation que j'ai eue avec Gaston. A quel moment ai-je laissé entendre que je cherchais un nouveau travail ?

- Je crois que Mademoiselle Strange a déjà un emploi fiston et je doute que Sean se sépare de son assistante. Enonce sournoisement son père.

- En effet, de nombreux auteurs attendent ses avis. Complète Monsieur Beast.

Heureusement que nous sommes en 2016 et que la femme a le droit de vote parce que là on se croirait revenu au siècle dernier. J'ai 24 ans et deux hommes veulent décider à ma place de mon futur boulot. Et si je le voulais ce poste ? Et même si je ne suis pas intéressée, je suis assez grande pour m'exprimer non ?

Je me racle la gorge, suffisamment fort pour que les « hommes qui gouvernent le monde » se rappellent ma présence.

- Mademoiselle Strange, commence Brighton père, je suis persuadé que vous êtes pleinement satisfaite de vos fonctions actuelles n'est-ce pas ?

Il dit cela en me défiant du regard. Il ne veut pas que j'accepte la proposition de son fils ça crève les yeux. Mais pourquoi ? Serait-ce parce qu'il pense que je suis proche de Monsieur Beast ? A-t-il peur que j'infiltre son entreprise et que j'en divulgue tous les secrets ?

- Monsieur Brighton, je suis effectivement engagée auprès d'Eclipsia, pour le moment, mais rien n'est définitif. Dis-je en souriant avant de m'adresser à Gaston.

- Je suis plus qu'honorée que vous ayez pensé à moi pour ce poste. Je suis sure que les ressources humaines sont un domaine plus qu'intéressant et je suis consciente de l'opportunité que vous m'offrez, néanmoins vous comprendrez néanmoins qu'il me faille y réfléchir.

- Cela va s'en dire Belle. Tenez, acceptez ma carte et n'hésitez pas à me contacter. Je vais vous noter mon numéro personnel également.

Je surprends le regard inquiet de son père lorsque Gaston m'appelle par mon prénom.

J'accepte la carte qu'il me tend et la range précieusement dans mon sac. On ne sait jamais, ça peut toujours servir.

Le repas se termine dans un silence de plomb. Quand enfin les invités de Monsieur Beast prennent congé je me soupire de soulagement. Je salue rapidement Monsieur Beast, prend mon sac et me dirige vers le seul endroit qui m'a fait envie toute la soirée... Le Bar aux flocons fluorescents!

Je n'ai aucun mal à trouver une place de disponible et commande un « bonosphère». Je n'ai pas la moindre idée de ce dont il s'agit mais j'ai entendu quelqu'un en commander un et j'ai trouvé le nom cool. Quelques minutes plus tard je sirote une boisson exquise aux reflets rouge et or. Je pose la carte de Gaston en face de moi mais mes yeux sont rapidement attirés et se perdent dans la contemplation des flocons qui dansent sous la surface du bar.

- Alors, vous comptez accepter son offre ?

Cette voix, je la reconnaitrais entre mille. Monsieur Beast est derrière moi.

C'est pas vrai il ne peut pas me laisser finir ma soirée tranquille !

Je m'apprête à lui rétorquer que cela ne le regarde en rien, que ma mission est terminée, mais lorsque je me retourne, je me trouve face à un homme, qui pour la première fois, ne semble pas me prendre de haut. Je décide d'être honnête.

- Je ne sais pas, ça pourrait être une occasion en or. Après tout, une première expérience cela ne se refuse pas à la légère.

- Je comprends. Enonce-t-il simplement.

Il y a un instant de flottement assez gênant, il est toujours dans mon dos et j'ai l'impression qu'il hésite.

- Au fait, CCLP ? Vous m'expliquez ? Me demande-t-il sur un ton plus détendu.

Zut, moi qui pensais qu'il n'écoutait pas ce que je racontais au playboy. J'hésite, après tout il s'agit d'une classification toute personnelle.

Son regard encourageant suffit à me convaincre et je lâche honteusement:

- Chiant Comme La Pluie.

Alors ça pour une surprise ! Un sourire franc et sincère apparaît sur son visage.

- J'aimerai vous y voir vous, à expliquer à quel point vous êtes fascinée par la lecture de monologues entre un homme et son lézard afin de savoir si oui ou non il doit mettre une veste sur sa chemise. Dis-je en riant.

Il finit par s'installer à côté de moi et commander une vodka martini. Nous commençons à parler. Enfin, je parle (beaucoup) et lui me dévisage.

Je ne sais pas si c'est l'effet de l'alcool, le stress de la soirée ou sa présence, mais j'ai l'impression de flotter en dehors de l'espace et du temps. Je n'en reviens pas d'avoir pu mettre les pieds dans un endroit aussi génial que celui-ci et d'être en pleine conversation avec cet homme si mystérieux. Il est complètement différent du Monsieur Beast qui hurlait dans son bureau et qui me traitait de va-nu pieds ! Une partie de moi repense à la mamie et son coup de baguette.

Soudain, un bruit sourd se fait entendre et toutes les lumières de la salle, y compris le bar lumineux, s'éteignent. En essayant d'attraper mon sac, je le sens qui m'échappe et tombe à terre.

Le courant ne revient pas, j'entends un homme annoncer de ne pas s'inquiéter et qu'il s'agit d'un simple court-jus.

Non, non, non, ce n'est pas vrai ! Pas là, pas maintenant ! Je ne peux pas le supporter. Dans le noir absolu avec des sons que je n'arrive pas à identifier mon cœur commence à s'emballer. L'obscurité complète me rappelle cette fameuse nuit, il y a dix ans, et ce qu'il s'est passé.

Le bruit d'un verre qui se brise, les gens autour de moi qui bougent, me frôlent, je suis à deux doigts de la crise de panique. Je me sens partir, glisser de mon tabouret, je vais m'étaler par terre, mais au moins je serais inconsciente. Mes pieds commencent à toucher le sol quand quelqu'un m'attrape et me tire. En un instant je me retrouve contre Monsieur Beast, mes mains contre son torse.

Petit mot de Moi : Désolée pour l'attente voilà un chapitre de plus!!! La suite ce weekend!

D'un Coup De Baguette Tout Part En Vrille! (SOUS CONTRAT D'EDITION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant