Piégée!

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Je me réveille le lendemain matin avec un mal de crâne épouvantable et maudis intérieurement Momojito. Je me lève péniblement, la tête en vrac, le teint cireux et ouvre la porte de la chambre.

Elle est là, mon pire cauchemar, blonde, rayonnante et survoltée. J'hésite à refermer la porte et à me recoucher mais c'est foutu elle m'a repérée !

- Bee ! Ça y est tu es levée ! Regarde je suis allée chercher des croissants, j'ai mis l'eau à chauffer pour le thé, j'ai remonté le courrier et...

Comment elle fait ? Elle a bu plus que moi, dansé plus, mangé moins et pourtant elle pète la forme. Elle a même trouvé la force de s'habiller, et d'aller chercher des trucs à la boulangerie, tout ça avant neuf heures trente !

- Chhhhhhhhhhut ! imploré-je un doigt devant la bouche. Sand, je t'en prie, laisse-moi prendre un Doliprane, laisse lui le temps d'agir et après tu pourras blablater autant que tu veux mon cerveau sera anesthésié. Mais là tout de suite si tu l'ouvres, tu passes par la fenêtre.

Aïe, j'y suis peut être allée un peu fort. Sand se décompose sous mes yeux et part se réfugier dans sa chambre en claquant la porte. J'en profite pour prendre mon cachet et me servir un grand verre de jus d'orange. Je savoure cet instant de silence et de solitude. Au bout de dix minutes Sand n'a toujours pas fait son apparition. Aucun bruit ne provient de sa chambre et je commence à culpabiliser. Je le savais que c'était une folledingue et parfois j'ai vraiment envie de la tuer mais, un coup d'œil sur la basket lumineuse qui trône sur l'étagère du salon, et je me souviens à quel point elle compte pour moi. Ni une ni deux, et malgré le joueur de tambour qui s'éclate sous mon crâne, je décide de me rattraper. Je garnis un plateau avec son thé, un verre de jus de fruit et deux croissants. Ensuite je sors Clyde de son bac et lui scotche un mouchoir blanc sur la carapace, désolée Clyde tu es sacrifié pour la bonne cause. Je frappe doucement à la porte de ma coloc, l'entrouvre et tend le bras en brandissant le pauvre Clyde qui doit se demander ce qu'il se passe:

- Drapeau blanc Sand, on fait la paix.

Pas de réponse. Aïe d'habitude elle ne peut pas résister à Clyde. C'est plus grave que ce que je pensais. Je dépose Clyde par terre et passe au plan B. Je lui apporte le plateau joliment garni, je sais à quel point elle aime prendre le petit déjeuner au lit. Toujours aucune réaction. Mince, est-ce que j'aurais détraqué Sand. Je ne l'ai jamais vue comme ça, elle a le regard vide, le teint pâle et j'aperçois sous son oreiller un exemplaire du catalogue printemps été de la Redoute. Elle se balance d'avant en arrière, ses jambes nues remontées sous son menton et maintenues par ses bras. On est au bord de la catastrophe. Tant pis je vais tenter le tout pour le tout, plan C, je repars en vitesse et reviens avec la basket lumineuse. Si ça, ça ne marche pas j'appelle une ambulance et je la fais interner.

- Sand, au nom de la Basket lumineuse je te supplie d'accepter mes plus plates excuses, j'ai été nulle. Pour te prouver à quel point je suis sincère je suis prête à...

- Me permettre de te relooker entièrement le jour de mon choix ? Demande-t-elle impassible.

Euh, ce n'est pas vraiment ce que j'avais en tête. J'aurais plutôt pensé à l'accompagner lors d'une prochaine virée shopping (avec Sand ça équivaut à brûler dans les flammes de l'enfer), ou accepter un de ses rendez-vous arrangés (elle m'en propose en général un tous les mois et à chaque fois je refuse) j'étais même prête à lui permettre d'utiliser Clyde comme excuse lors d'un futur craquage. Trois ans que j'arrive à éviter le relooking, mais là je suis coincée. Dans son regard je peux lire de la détermination mais il me semble voir autre chose, est-ce que par hasard elle...

- Alors ? s'impatiente-t-elle m'empêchant d'aller au bout de mes pensées.

Cette fois c'est sûr, je vais y passer.

- Bon d'accord. Capitulé-je.

Un cri strident retenti.

- Ah ! je savais bien que je finirais par t'avoir ! Fallait juste attendre le bon moment et réunir les bons ingrédients !

Elle danse sur le lit en petite culotte et d'un revers de la main elle enlève quelque chose de son visage. Oh la chipie, elle avait mis du fond de teint pour paraître malade ! D'un geste vif je m'empare du magazine sous son oreiller et là j'en reste bouche bée. Elle a réussi à coller la couverture d'un vieux catalogue de vente par correspondance sur un autre magazine. Vu le temps que ça a dû lui prendre, elle préparait ce coup-là depuis très longtemps. Je me suis faite avoir en beauté. C'est ça que j'ai vu dans son regard, une lueur d'excitation. Sand ne sait pas bluffer indéfiniment, si j'avais patienté quelques secondes de plus je l'aurais compris et je l'aurai percée à jour. Je suis sur le point de lui dire que son relooking elle peut se le mettre là où je pense mais cette garce me devance :

- Ne songe même pas à remettre le relooking en question. Tu as promis sur la basket lumineuse alors t'es foutue Bee.

Le weekend commence bien.

- Allez fais pas la tête et vient déjeuner dit-elle en me tendant un croissant et en m'offrant son plus beau sourire.

A ce moment précis j'ai qu'une envie, l'étouffer avec son croissant mais je suis aussi ravie qu'on se soit réconciliées. C'est donc en soupirant que je mange mon croissant en suivant du regard Clyde (et son mouchoir) qui essaie péniblement de retourner vers son bac.

Point de vue de Clyde : Au secours ! Sauvez-moi ! Elles sont aussi cinglées l'une que l'autre ! Appelez la SPA ou tout autre organisme capable de me sortir de là. Qu'est-ce que j'ai fait à l'auteure pour mériter ça !

Petit mot de moi : Et oui c'est le weekend pour Belle et Sand, ce qui me laisse encore un peu de temps avant de décider où va travailler Belle ! Ouf. Dans le prochain chapitre je vous en dirai plus sur la fameuse basket ! PS : Clyde tu n'es pas autorisé à donner ton avis, sinon tu finis en soupe...

D'un Coup De Baguette Tout Part En Vrille! (SOUS CONTRAT D'EDITION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant