Seuls dans l'obscurité

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Petit conseil de l'auteur: pour savourer pleinement ce chapitre écoutez en fond sonore « love me like you do » d'Ellie Goulding !

Il me coince entre son torse et le bar et m'enlace ne laissant aucun centimètre carré de mes bras de disponible. Je comprends à ce moment là qu'il ne laissera personne s'approcher de moi ou me toucher. Je lève les yeux vers lui, reconnaissante, mais dans l'obscurité il ne peut me voir.

Des gens s'amusent à s'éclairer avec les torches de leurs mobiles et cela déclenche en moi une nouvelle vague de terreur. Je repars des années en arrière. Je me rappelle les lueurs des lampes des gens qui me cherchaient, l'odeur de la forêt et moi, cachée derrière un arbre, qui n'osait me montrer de peur que ce soit Lui qui revienne. Je me mets à trembler de tous mes membres et Sean me serre un peu plus fort. J'enfouis mon visage dans sa chemise et sa main me caresse doucement les cheveux. La chaleur de son torse mélangée à l'odeur de musc de son parfum m'apaise.

J'entends au loin une musique, surement une sonnerie de portable, il me semble reconnaître « Love me like you do ».Je me concentre sur la musique et arrive, petit à petit, à faire abstraction du monde autour de nous. Ma respiration se calme et mon cœur retrouve un rythme à peu près régulier. Ma crise de panique s'éloigne, je sens les mains de Beast descendre lentement le long de mon dos et s'arrêter juste au dessus de mes fesses. J'aimerais pouvoir lui caresser la nuque, me mettre sur la pointe des pieds et me rapprocher de son visage mais je n'ose bouger de peur de rompre la magie de ce moment. Sent-il les battements de mon cœur qui se remet à faire des bonds dans ma poitrine ?

Des personnes nous bousculent mais Beast ne bouge pas d'un millimètre, il doit être fait de marbre me dis-je.

Nous sommes si proches et je suis submergée par des émotions contradictoires. Je ne connais cet homme que depuis quelques heures et pourtant il arrive à me faire peur, m'exaspérer et m'attirer ! Peut être que je l'ai mal jugé après tout. Un homme capable de tant de douceur ne peut pas être aussi détestable.

Enfin (ou malheureusement) les lumières se rallument et un « ahh » collectif s'élève.

Sean et moi nous regardons comme si nous étions seuls et je me dis que la soirée n'était pas si désagréable finalement. Je plonge dans le noir de ses yeux et m'y perds.

Soudain des flashes se mettent à crépiter tout autour et m'éblouissent. Des paparazzis !!! Ils ont du profiter du manque de lumière pour rentrer.

D'un mouvement brusque Beast me repousse et agit comme si je n'existais plus. C'est à ce moment là qu'Elle arrive, telle une Aphrodite descendant du ciel pour ensorceler tous les hommes du monde. Elle est grande, majestueuse, ses cheveux noirs de jais retombent en boucles gracieuses sur ses épaules dénudées, ses lèvres rouge écarlate contrastent avec la pâleur de sa peau, sa robe est assortie à son rouge à lèvre et met parfaitement en valeur les courbes de son corps sans tomber dans la vulgarité. A côté d'une telle beauté, avec mon chignon au trois quart défait, mes lunettes violettes, mes ballerines et ma robe pull, j'ai l'air de sortir d'une poubelle.

D'un même mouvement les photographes se retournent et la mitraillent de toutes parts pendant qu'Elle les ignore. Elle s'approche, Beast s'éloigne de moi et glisse sa main dans celle de l'apparition. Je détourne les yeux tristement, me baisse et ramasse mon sac à main qui s'est renversé dans sa chute.

- Monsieur Beast, Mademoiselle Carmikael, avez-vous fixé une date pour le mariage ? » Demande quelqu'un.

De surprise j'en lâche ce que j'ai dans les mains. Mariage ? Je ne veux pas en entendre d'avantage, vite j'attrape mon sac, mon manteau, ce qu'il me reste de dignité et fuis vers la sortie.

Je passe les portes dorées et surprends le regard ébahi des écervelées qui font toujours la queue pour espérer boire un verre dans cet endroit si classe.

- Qu'est ce que vous regardez ? Leur lancé-je rageusement.

Elles font mine de ne pas m'avoir entendue et j'en vois une pouffer en montrant mes chaussures. J'ai envie de me défouler mais je préfère m'éloigner.

Ce lieu qui me semblait si tendance, si parfait me semble tout d'un coup beaucoup moins attrayant. Après réflexion, il est toujours aussi magique, c'est juste que je n'y ai jamais eu ma place. Je ne fais pas partie de ce monde et le crayon qui servait à retenir mes cheveux et qui tombe à mes pieds est là pour en témoigner.

Des larmes de rage et de honte coulent le long de mes joues, j'envoie valdinguer le crayon d'un coup de pied haineux. Comment ai-je pu être aussi bête ? Bien sûr qu'il n'est pas célibataire et qu'il va se marier.

« Qu'est ce que tu croyais ? Qu'après trois minutes dans tes bras il allait tomber follement amoureux et t'emmener au loin dans sa limousine ? » Se moque une voix dans ma tête.

J'inspire un grand coup et tente de me reprendre. Allez Belle, tu as vécu un petit moment de rêve, essaie de n'en garder que le positif : « un cocktail délicieux, un comptoir de bar absolument incroyable et une éventuelle offre d'emploi. Ne pense plus à ses bras qui t'enlacent ! »

- Alors cette soirée ? Me demande une voix pleine d'entrain.

- Petit mot de moi : Et voilà un chapitre de plus. Dites moi vite ce que vous en avez pensé. Pour le prochain. Je pensais essayer d'en faire un mais du point de vue de Beast, vous en pensez quoi ?


D'un Coup De Baguette Tout Part En Vrille! (SOUS CONTRAT D'EDITION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant