Mes deux dernières semaines de stage se sont passées sans incidents notables. Je n'ai eu aucune nouvelle de Big B ou de Beast et je n'ai pas cherché à en avoir.
Aujourd'hui, c'est mon dernier jour et je compte bien fêter ça ce soir avec Sandrine. Rien de tel qu'un cocktail pour célébrer deux mois de dur labeur et se préparer à affronter une terrible épreuve : la recherche d'emploi. En attendant je suis encore coincée dans mes archives pour quelques heures et continue de ranger des piles de manuscrits.
- Mademoiselle Strange, un colis pour vous?
C'est le gars du service courrier. Je suis surprise que :
1 : Il connaisse mon nom
2 : Il sache où me trouver
3 : Quelqu'un m'envoie un colis ici au boulot.
Je signe son reçu et, en contrepartie, il me tend un petit paquet. Je me demande ce que c'est.
- Belle, les archives ne vont pas se classer toutes seules.
- Oui Madame Ovar, je m'y remets immédiatement. Soupiré-je.
Satisfaite, Madame Ovar retourne à sa tâche (si se refaire les ongles peut être considéré comme une tâche). Tant pis, j'ouvrirai mon colis en rentrant.
17h00 : l'heure du départ. Je remercie Madame Ovar pour cette expérience ô combien enrichissante. Grâce à elle je vais pouvoir rajouter classement et tri sur mon CV. Après avoir rendu mon badge, je quitte la tour de verre et traverse la rue non sans un dernier regard vers le douzième étage.
***
- Bee !!! Vient m'aider à fermer ma robe !!!
- Sand ! Nous allons juste boire un verre, pas la peine de te préparer comme si tu participais au festival de Cannes.
- Mais Bee ! On sort tellement peu ! En plus je n'y peux rien si mes chaussures ne vont qu'avec cette robe. Dit-elle boudeuse.
- T'as qu'à mettre d'autres chaussures ! Des ballerines par exemple, tu verrais c'est magique, ça va avec tout !
Grand silence. Sand sort de sa chambre, les bras croisés sur sa poitrine, me regarde fixement et avec le plus grand sérieux me dit :
- Bee ! Je préfèrerai être amputée des pieds plutôt que devoir porter ces... (elle montre mes ballerines comme s'il s'agissait d'un tas d'ordures fumantes)... ces pantoufles de ville. D'ailleurs je te préviens Bee, si le jour de mon enterrement on me fait porter des ballerines, je t'en tiendrais pour personnellement responsable et reviendrais de l'au-delà pour te pourrir la vie.
J'hésite à lui répondre qu'elle a déjà une légère tendance à me pourrir la vie en étant vivante, mais je préfère m'abstenir. Je me lève du canapé en soupirant et d'un geste rapide remonte la fermeture éclair de sa robe bleue électrique qui couvre à peine ses fesses. Elle se retourne, ses longs cheveux blonds ondulés lui tombant dans le dos, telle une cascade de fils d'or, ses yeux bleus rehaussés d'un léger trait d'eye liner et ses lèvres couverte d'un rouge à lèvres dans les tons de rose. En la voyant aussi belle et resplendissante je me dis que je pourrais faire un effort. Elle a raison, après tout, on ne sort pas souvent et tant que je n'aurai pas trouvé un boulot, il n'y aura plus de sortie (enfin pour moi). Je me dirige vers mon placard et opte pour une robe noire toute simple, col rond, évasé au niveau de la taille et s'arrêtant au-dessus du genou. Pour les chaussures cruel dilemme : ballerines ou baskets ? Le choix est vite fait.
Lorsque je sors de ma chambre, Sand se précipite vers moi en imitant la voix d'une présentatrice télé :
- Ma chéwwwwwie tou é magnifaïïïïïïïque !!
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D'un Coup De Baguette Tout Part En Vrille! (SOUS CONTRAT D'EDITION)
ChickLitIl aura suffit qu'une vieille dame me donne un coup de baguette (mais une vraie baguette, avec la mie, la croûte et les quignons) pour que ma vie parte en vrille. Entre mon patron exaspérant, mais au combien sexy, son garde du corps super flippant...