Chapitre 5

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Il vaut mieux faire envie que pitié

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Il vaut mieux faire envie que pitié. C'était ce que je m'étais toujours dis depuis l'arrivée du malheur dans ma vie. J'avais tout fait pour ne jamais paraître triste devant les gens et je venais d'échouer devant Justin. Il était venu dormir chez moi après avoir récupéré son sac de sport caché dans une ruelle, car il m'avait répondu « par-là » lorsque je lui avais demandé où il allait dormir. C'était risqué, mais de toute façon, ça ne pouvait désormais pas être pire. Quoi que. J'avais fait un cauchemar durant la nuit, je me voyais en train d'assassiner ma petite sœur, Anna, et je ne pouvais rien faire pour empêcher ça. Je m'étais réveillée en criant, suant comme jamais je n'avais sué. Justin avait été près de moi et m'avait légèrement secoué. Il m'avait parlé aussi, mais je n'avais pas cherché à comprendre ce qu'il disait : j'étais beaucoup trop paniqué pour essayer.

J'étais maintenant aux cotés de Justin depuis cinq bonnes minutes. Il me tenait fermement le visage pour me calmer. Je voyais dans son regard qu'il n'avait pas l'air soucieux, ni même étonné. Ma main posée sur ma gorge, je respirais difficilement alors que je me battais avec moi-même pour ne pas pleurer. Je connaissais ces signes. Je me souvenais parfaitement de ce qui précédait une crise de panique. Ces montées d'angoisse avaient fait parties de mon quotidien pendant longtemps.

-Il faut que tu respires, chaton.

A ma grande surprise, je sentis mes yeux s'emplir de larmes pour la première fois depuis des mois. Même si à cet instant, comme à beaucoup d'autre durant mon quotidien, je me suis senti submergée par la situation insupportable qu'était devenu ma vie, j'ai éprouvé du soulagement en essuyant mes larmes. Ces larmes étaient la preuve que des émotions pouvaient encore pénétrer l'épaisse carapace que je m'étais forgée durant les dernière années. J'avais cru qu'elles m'avaient désertée pour toujours.

Lorsque je repris finalement mes esprits, et lorsque je perçu pour la deuxième fois de la compréhension dans le regard de Justin, je ressentis immédiatement une sorte de consternation, de brisement.

-Tu devrais partir.

Je me rétractais, encore une fois. Lui, avait plutôt l'air déterminé. Je ne savais pas ce que cela voulait dire, mais ça n'annonçait rien de bon.

-Non.

Il était ferme et ses yeux me scrutaient sévèrement malgré la pénombre : je percevais à peine son visage qui attendait que je dise quelque chose.

-Merci mais...

Ma voix tremblait encore dû à mes larmes. Je n'aimais décidemment pas me montrer faible.

-Tu devrais en parler.

Je le regardais, surprise par ce qu'il venait de me dire. Je plongeai mes yeux dans les siens et ne dis rien. Effectivement, je n'avais rien à dire. A la place de lui répondre, je me levis et nous préparai un chocolat chaud malgré l'heure tardive. Il était 3 heure du matin précisément.

MiseryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant