Chapitre 9

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Pourtant, sa main, je la sentais, je la serrais, priant pour qu'elle ne s'en aille pas

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Pourtant, sa main, je la sentais, je la serrais, priant pour qu'elle ne s'en aille pas.

-Je suis là, Mellony, je suis revenu.

Sa voix que je n'avais en fait pas imaginée retentit finalement. Mon cœur palpita lorsque j'ouvris les yeux, il était là, réellement. Je m'engouffrais contre lui, entourant sa nuque de mes bras tremblotants, le serrant contre moi comme je n'avais jamais serré personne. Je soupirais de soulagement en le sentant contre moi, en respirant son odeur qui m'avait tant manquée, relâchant toute la pression qui s'était accumulée durant les derniers mois. Il entoura ses bras autour de ma taille, me soutenant par la même occasion à cause de mes jambes flageolantes. Je me libérais enfin de mon stress envahissant.

-Je te déteste.

Pourtant, je le tenais comme si ma vie en dépendait. Je ne voulais plus qu'il parte, j'étais rassurée par sa présence, mais j'avais au même moment cette envie de le pousser et de lui crier dessus, pour lui montrer toute la misère que j'avais vécue juste par sa disparition, pour pouvoir enfin m'exprimer correctement.

-Je n'étais pas bien loin, Mellony, je te surveillais.

Je m'écartais de lui et plongeai mon regard dans le sien. J'attendais, la bouche entrouverte, ne comprenant pas ce qu'il cherchait à me dire. Pourtant, son regard me montrait enfin quelque chose : il était rassurant, et non prit par la mort, comme dans mon imagination.

-Je me suis fait passé pour mort, parce que je pensais que c'était pour ta sécurité.

Sa voix rauque me procurait des frissons, et ça me fit prendre conscience que sa présence était réelle. Un énorme sourire était scotché sur mon visage, mais je savais que l'alcool y était pour quelque chose, parce que la discussion était sérieuse.

-Aussi pour être tranquille, je suppose.

Il hocha simplement la tête. Si les personnes qui le cherchaient croyaient à sa mort, Justin avait alors un poids en moins sur les épaules, je pouvais le comprendre. Mais je comprenais aussi parfaitement que s'ils le voyaient, la chasse reprenait. Il prenait un risque, effectivement, mais j'étais soulagée de le savoir en vie.

-Jusqu'à ce qu'ils découvrent la vérité.

Un silence tomba entre nous. Mon regard plongé dans le sien, je n'entendais même plus les rires des personnes alcoolisés, et pourtant, même la musique de la discothèque, je ne l'entendais pas. J'étais trop obnubilée par lui, par sa présence. Cette sensation m'avait manquée.

-Mais je me suis rendu compte que ton bien-être passait avant.

Mon cœur se gonfla de joie. J'eus soudainement l'envie de rire de bonheur, ou alors de rire de moi-même, car j'avais l'impression de retourner à l'adolescence à ce moment précis. Ces petites onces de joies quand un garçon qu'on aimait bien nous remarquait, nous souriait, j'étais actuellement en train de les revivre. Je ressentis ensuite ce sentiment de débilité, car j'étais désormais une adulte ayant vécu assez de choses dans ma vie pour être plus mûre que certaines personnes, et je me rendais compte que c'était bête. Surtout que, la dernière fois que j'avais ressenti ça, c'était pour Greg. Mais sa remarque prouvait qu'il s'était inquiété pour moi, de ma santé mentale. Je ris, remerciant le taux d'alcool dans mes veines, pouvant, plus tard, rejeter la faute sur ça.

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