Chapitre 8

1.2K 112 15
                                    

-J'ai toujours pensé que ça ne servait à rien de se confier, vous savez, mais je me suis rendue compte qu'il fallait que je parle, que je m'exprime

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.




-J'ai toujours pensé que ça ne servait à rien de se confier, vous savez, mais je me suis rendue compte qu'il fallait que je parle, que je m'exprime. Je garde en moi toute cette colère, cette tristesse, comme une sorte de stockage, vous voyez ? Et je crois bien que j'ai plus que besoin de l'extérioriser, parce que ça me gâche la vie.

J'observais les réactions de la personne en face de moi, qui m'écoutait attentivement. Lorsqu'elle hocha la tête, je décidais de reprendre mon récit beaucoup trop niais à mon gout. Ma voix se brisa :

-J'ai rencontré une personne il y a peu de temps, et ça m'a rassuré parce que je me suis sentie moins seule. Il ne se confiait pas non plus, il était même beaucoup plus secret que moi. En fait, il écrivait, du genre, il mettait ses maux dans des mots. Et je me suis sentie conne et seule, quand j'ai découvert ça.

Un silence de plombs, un raclement de gorge. Ma psychologue m'observait à travers ses lunettes.

-Vous êtes proche de cette personne, je me trompe ? qui est-t 'il ?

Mon cœur se serra et une bouffée de chaleur me monta aux joues. Proche ? Etait-t 'on réellement proche, Justin et moi ? Il m'attirait, comme un aimant, même, et on s'était embrassé une fois. Une chaleur se créa dans mon bas ventre en repensant à ce baiser. Mon dieu, sa sensualité m'envoutait.

-Je ne sais pas trop comment le nommer. Je ne dirais pas un ami, mais plutôt une personne qui me comprenait.

Je me mordais légèrement la lèvre, sachant pertinemment qu'il n'était pas que ça. Je me sentais liée à lui désormais, comme si tout ce que je ressentais, il le ressentait lui aussi, comme si nous avions tout vécu ensemble.

-Vous avez donc parler ensemble de l'accident ? vous avez échangé beaucoup de chose ?

Je secouais négativement la tête. C'était bien plus que ça.

-Il ne sait rien du tout, et j'en sais encore moins sur lui.

Je le comprenais, c'était tout. Ma psychologue était au courant de tout. De l'accident, et surtout des problèmes que j'avais eu avec mon ancien petit-ami. J'avais fini par ne plus aller la voir, parce que je pensais que ça ne servait à rien. Je continuais de me sentir conne en face d'elle aujourd'hui.

-Comment ça ?

Elle me scrutait, les sourcils froncés. Pour réponse, je haussai simplement les épaules et fis la moue. Je n'avais pas envie de lui expliquer. Elle se racla la gorge et continua :

-Avez-vous envie de lui ressembler ?

Mon regard se porta sur la fenêtre qui se trouvait derrière ma psychologue. Je contemplais le ciel gris et les oiseaux qui passaient. Avais-je envie d'être Justin ? Une personne sans émotions, ou du moins, qui les cachait à la perfection, une personne encore plus solitaire que je ne l'étais ? Non, mais j'enviais sa force, ça c'était sûr, et j'enviais la facilité qu'il avait de vivre au jour le jour.

MiseryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant