Le cauchemar avait jeté un froid sur moi. Neck ne semblait rien remarquer. Quel idiot ! Surtout que je n'arrivais pas à me débarrasser des images que j'avais vues. Rien que d'y penser ça me donnait envie de vomir.
Cela faisait une semaine que j'avançais comme un zombie. À chaque fois que je passais devant un miroir je ne pouvais m'empêcher de voir la différence entre maintenant, et avant. J'étais nourrie correctement et je faisais du sport régulièrement. Thea apprenait vite au tir à l'arc. Elle avait une bonne force dans les doigts et les bras. Pour blaguer je lui disais qu'elle finirait meilleure que moi. Seulement elle était douée mais seulement pour les cibles immobiles. Et il lui fallait un certain temps pour mettre son arc correctement. Je ne lui reprochais absolument pas. Je me souviens des premières fois que j'avais manié un arc dans la vraie vie. J'avais touché deux cibles sur les vingt en mouvement. Pas terrible.
Le huitième jour après le cauchemar, je me levais avec une envie de chanter. Je sortis dans la rue et allais dans les champs. L'herbe était cramée mais j'aimais passer mes pieds dedans. Je commençais une chanson. Je tournoyais dans les airs et soudain je rencontrai une forme dure. Je sursautai et vis Thea qui me regardais bizarrement.
<< T'as une voix incroyable !
- J'ai mis longtemps avant de la maîtriser.
- Apprends-moi à chanter, s'il te plait, me demanda-t-elle. >>
Je lui souris et commençai à lui apprendre les notes d'une chanson. Elle commença à chanter mais elle avait du mal. Je lui indiquai à quel moment respirer, comment bouger le ventre et où il fallait monter. Elle aussi avait une jolie voix. On s'entraînait jusqu'à ce que le soleil soit bien avancé dans le ciel.
De retour dans la ville, Neck nous fit remarquer que nous n'avions rien dit sur notre absence. Je souris et plaidais coupable. Neck fit une mimique hilarante en s'écriant que je ne l'avais pas taper. Je souris encore plus.
Soudain je me fit bousculer par un petit garçon, huit ans grand max. Il hurla :
<< Neck, Neck, Neck, Neck... Y a... Ils ont... Il... Le truc avec le grand mur noir, il... Il marche et ils invitent tout le monde à y aller ! >>
Je lançais un regard interrogatif à Thea mais elle haussa les épaules. Le gamin nous emmena dans une immense salle avec une sorte de tissu noir. Cela fit "tilt" dans ma tête. Je me hissais sur un des sièges et dit :
<< Je sais ce que c'est ! C'est un cinéma, Nath... Enfin quelqu'un que je connais m'a expliquer ce que c'est. Récemment, on a pas pu les utiliser car le réchauffement climatique provoquais dans ondes mauvaises.
Ça sert à montrer un film. >>
Je cherchais la cabine avec le truc pour faire défiler. Elle était en haut d'un vieux mur. Je grimpais dessus et entrais dans la salle.
Ce qui envoyai l'image grésillait. Je cherchais le Dvd ou je ne sais quoi d'autre. Je hurlais le titre par dessus le trou dans le mur :
<< Star Wars... Quatorze. C'est ça quatorze. Euh... Avec un prologue avant genre, pour expliquer ce que c'est j'crois. >>
Un vacarme pas possible se fit entendre. Les gens voulaient voir je ne savais pas comment actionner ce truc... Oh et puis crotte, je donnais un violent coup dedans. Du son se répandit dans la salle, puis une image. La musique, je la connais ! Mais alors, je regardais l'écran... Mais oui je connaissais Star Wars ! Mais je ne connaissais que les trois premières trilogies ensuite... Voilà voilà quoi. J'ai pas eu énormément de temps pour regarder des films. Le silence était tel dans la salle à part la bande-son du film que c'était flippant. Mes souvenirs de cauchemars revinrent mais différents cette fois.
Le même début. Arru, Nath et Pola qui me disaient que c'était un piège. Et Neck qui avait ce reflet rouge dans les yeux. Mais cette fois j'eus la suite.
Neck m'attrapa le bras pas trop amoché et me tira vers lui. Il dit avec douceur :
<< Ne t'inquiète pas... Reste. Je t'ai fais nager dans la piscine, je t'ai fais découvrir des livres et grâce à moi, tu as rencontré Thea. >>
Ses arguments étaient fondés mais j'étais toujours tirée par les autres. Je hurlais pour que l'on me laisse tranquille. Puis une douleur grimpa et moi, des pieds jusqu'à la racine de mes cheveux. Tout disparu autour de moi.Les gens regardaient avec attention le film. Moi je regardais avec attention les gens. Mon ventre se tordait. Voilà l'avertissement.
Je devrais faire un choix. Parce que l'on a toujours le choix. Il faut juste savoir quand, et lequel. Et savoir l'accepter parce que de toute manière ce ne sera pas un choix facile.

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Ruines
Science FictionDans un monde détruit par le réchauffement climatique, une petite communauté de personne subsiste. Mais un cyclone va changer la vie d'une des filles de ce groupe...