Mon cœur battait vite. Trop vite. Et de manière désordonnée. Le regard froid de la cyborg me transperçait. Ses yeux semblaient métalliques. Ils l'étaient, certainement, mais maintenant que j'en étais sûre, cela semblait plus frappant. Mes lèvres étaient sèches et mes membres tremblotaient. Il y a beaucoup de sorte de cyborg. La plupart sont programmés pour aider les humains. D'autres sont des traducteurs. Il y a des médecins, des secouristes, plein de choses bien belles. Mais il y a une autre sorte de cyborg. Eux sont terrifiants, en pleine action. Les mercenaires. Programmés pour terrifier, torturer et tuer. Ils sont rapides, forts et particulièrement intelligent. Ils devinent les plans humains. Et elle, Analia, c'en était une. Pas de doute là-dessus. Le couteau que je tenais fermement manqua de m'échapper de mes mains quand Analia passa en action. Une deuxième paire de bras apparut déchirant la fausse peau qui la recouvrait. Son visage était immonde. Je baissai les yeux. Mes mains étaient tellement crispées que les jointures en étaient blanches. Ses quatre bras lui donnaient des allures de Capitaine Grievous (pour les connaisseurs). Elle avait quatre flingues. Un sourire s'étira sur sa "peau" métallique. Mes jambes réagirent plus vite que mon esprit, et sans que je m'en rende compte, j'étais en train de m'enfuir de cette maison de malheur. Mes jambes me faisaient souffrir le martyr et c'est à peine si je m'évanouissais. Comment faisais-je pour rester sur mes deux pieds sans m'écrouler par terre, nul ne le sait. J'aurais aimé que tout s'arrête brusquement, que je me réveille et que je me rende compte que j'avais fait un cauchemar. Mais bien sûr, je peux toujours courir ( quelle ironie, quel humour !).
Je tremblais malgré la chaleur affreuse de l'extérieur. Une seconde, je ralentis, et la seconde d'après je me rendis compte de mon erreur. Analia ne connaissait pas la fatigue, ne subissait pas la chaleur, et ne s'arrêterait pas tant que je ne serais pas morte, ou des les mains de ce cher Yiu. A cette pensée, je me mis à courir. Même si mes forces étaient au niveau moins quatre-vingt, l'idée d'être à la Mercie de Yiu, ce traître, ce meurtrier. Les souvenirs de Nath affluèrent. Des larmes vinrent brûler mes blessures. Il ne sera pas mort en vain. Jamais. Je me mordis la lèvre. Ma vitesse ralentissait de manière extrêmement rapide, et la cyborg n'était pas très loin derrière moi, et elle me rattrapait. J'eus soudain une idée. Plutôt que de m'enfuir dans les montagnes dans lesquelles je serait vite coincée, je pouvais aller vers la falaise. L'eau. Les cyborg ne vont pas dans l'eau. Sauf quand ils ont leur peau. Je fus ravie que la sienne soit en lambeau sur le sol de "sa maison". La falaise semblait s'éloigner à chaque pas que je faisais, mais je savais que c'était faux. Soudain, mes pieds rencontrèrent le vide. Je fermais les yeux et prenait ma respiration. L'eau claqua avec violence sur ma peau, me faisant hurler. Pas besoin de préciser que dans l'eau, ouvrir la bouche n'est pas une bonne idée. Je me dépêchais de remonter à la surface. L'eau iodée brûlait avec atrocité mes blessures, mais j'étais en sécurité. Une fois hors de l'eau, je levais la tête vers la falaise, et eut le souffle coupé. La terre ferme était bien plus loin que je l'avais imaginé. En fait, j'étais en plein milieu de l'océan. J'essayai d'agiter mes bras, mais je n'avais plus de force. Les yeux métalliques d'Analia me toisaient au loin. Je savais que Yiu saurait dans très peu de temps que j'étais dans la mer, affaiblie, au large de la maison de cette immonde créature humanoïde.
Soudain, je sentis un mouvement contre ma jambe. Je me raidis affreusement. Avec lenteur, mon corps se retourna. Je crus mourir...
Un requin. Il y avait un requin en face de moi, sans doute attiré par l'odeur de mon sang. L'eau était transparente. Trop transparente à mon goût. Je pouvais voir la créature ouvrir la bouche. Je défis mon haut, qui était imprégné de mon sang, et le laissai là, en partant à la nage le plus vite que mon corps meurtri le permettait. Le requin tomba dans le panneau. Il mordit ardemment mon haut. Le courant m'aidait à avancer mais quand le requin comprendrait la supercherie, je n'aurais d'autre choix que d'enlever mon pantalon et de me livrer à l'eau glaciale. Je défis déjà ma ceinture et ouvris la fermeture. Quel bon sens ! Le requin commençait déjà à revenir vers moi. Heureusement que ce n'était pas un animal trop développé. Mon bas ayant plus de sang sur lui, je me doutais qu'il servirait plus longtemps. Je nageai en essayant d'aller plus vite, mais si je faisais trop de mouvements, la créature marine me repérerait. Mes membres s'endormaient de plus en plus. De plus, Yiu devait maintenant savoir où j'étais. Qu'allait-il faire ? Me tuer ? Me torturer ? Certainement le deuxième. Il voudrait me faire avouer l'endroit où se trouvaient les autres. Le problème, c'est que je ne savais pas. Me croirait-il ? Certainement que non. Il penserait que j'essayais de protéger mes amis. Une douleur m'arracha la jambe. Je hurlai. la douleur était tellement intense que je pensais que j'allais mourir sur le coup. Ma jambe me tirait plus que tout et je devinais ce qui c'était passé extrêmement bien. Le requin avait fini par trouvé sa proie. Des points noirs apparurent devant mes yeux et l'eau passa au-dessus de ma tête. L'air dans mes poumons se raréfia. Le monde tournait autour de moi et je sentais que la fin approchait. Un nouveau cri m'échappa, brouillé par l'eau qui s'infiltrait dans mes poumons et dans mon œsophage, partout là où elle pouvait semer son danger. La surface s'éloigna. Mes yeux commencèrent à se fermer. La vie s'échappait encore plus vite que le sang, et je ne pouvais rien faire. Mon dos cogna avec violence contre le sol, et le noir m'envahit, pendant que je revoyais flotter autour de moi mes amis, qui étaient peut-être déjà morts. Un dernier picotements apparut dans ma jambe gauche, mais j'étais déjà trop loin pour m'en occuper. C'était déjà trop tard. La voix de Nath susurra quelque chose à mon oreille, mais je ne pus entendre. Mes yeux se fermèrent.
Ma tête roula sur le côté.
Voilà comment se déroula la fin.
Bon alors, le prochain chapitre, l'épilogue ? Vous découvrirez enfin le dénouement...
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Ruines
Science FictionDans un monde détruit par le réchauffement climatique, une petite communauté de personne subsiste. Mais un cyclone va changer la vie d'une des filles de ce groupe...