Retrouvailles

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Je me remis en quelques jours à peine. Finalement, ma gastro n'avait pas été si affreuse. Je me félicitait moi même d'avoir réussi à la faire passer.
  Chaque nuit je rêvais que Neck était une créature des ténèbres ou que j'étais morte ou encore que Yiu me montrait les têtes de mes amis. En bref, affreux.
  Je souhaitais plus que tout revoir Pola, Arru et Nath, mais plus les jours passaient, plus mes souvenirs d'eux s'effaçaient. Je ne voulais pas les oublier mais ma tête faisait déjà le tri entre les visages présents et les visages passés.
  Un matin, je me réveillais avec de fortes douleurs dans le dos. Je retrouvais Thea dans le ref. En remarquant ma mauvaise mine, elle me demanda ce qu'il y avait. Je lui répondis :
  << C'est rien juste un petit mal de dos... T'inquiètes ! >>
  Mais elle semblait inquiète. Apparement, je n'étais pas la seule à avoir un mal de dos pas possible. Peut-être une nouvelle maladie. Rien que les souvenirs de ma dernière maladie me coupèrent l'appétit. Avec ma nouvelle amie nous aimions aller dans le champ pour tirer à l'arc. Thea était très très douée. Je me demandais si elle serait capable de se défendre avec un arc sous la pression de la peur et le stress. Je pense que oui elle est très forte.
  Dans l'après-midi. Neck m'emmena dans un coin de la ville que je n'avais jamais vu. C'était à l'exact opposé du cinéma. Une vieille maison était là. Il dit d'une voix triste:
  << C'est ma maison. Du moins ça l'était. J'étais parti en voyage et quand je suis revenu, j'étais orphelin. Et sdf. >>
  Ma gorge se serra. Moi aussi j'étais orpheline mais j'avais toujours eu l'impression d'avoir une famille parce que dans la communauté, on s'entraidait, on se chamaillait, on partageait, comme une famille reconstituée.
  << Moi aussi, je n'ai ni famille ni maison mais j'ai des amis qui m'apprécient et qui m'aident quand je vais mal. Alors c'est ma nouvelle famille.
  - Quand tu dis tes amis, tu parles de ceux que tu as ici ou de tes anciens amis ? Demanda-t-il.
  - Des deux. Parce qu'ils prennent tous soin de moi et que je les aime tous. Tu comprends ? >>
  Il hocha la tête en silence. Un cri nous arracha à notre contemplation muette. Nous nous retournâmes. Je partis à toute allure. Parce que si les visages des mes amis s'effaçaient lentement, leurs voix restaient intacte et j'aurais mis ma main à couper que c'était...
  << Pola !
  Elle se retourna et cria
  - Djila ! Tu es là ! >>
  Elle le sauta dans les bras et une larme perla au coin de mon œil. Je m'écartai et lui demandai :
  << Qu'est-ce que tu fout ici, ils vont te tuer !
  - Ce sera jamais pire que toi !
  - Quoi ?!
  - Yiu ! Il est vexé à un point t'imagines même pas ! Il ne s'en remet qu'une " stupide adolescente " aie réussi à s'enfuir... Il... Il ne vient pas seulement te tuer, Djila, il vient te détruire et détruire ceux qui t'ont aidé ! >>
  Je me raidis. Voilà ce que j'avais donné à mes amis en échange de leurs services... La mort.
 

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