Chapitre 1

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Stark



Je suis encore dans cette ruelle étroite et sombre. Je ne sais pas ce qui se passe, ni pourquoi est-ce qu'on s'en prend à moi. Mais on me plaque au mur sans que je puisse faire quoi que ce soit, je me débats mais en vain, la force de mon assaillant et le choque que ma tête a reçue lorsqu'elle a heurté le mur de briques m'empêchent de réagir. J'ai la vue trouble et tous mes autres sens son engourdis. Je suis médecin, je sais que j'ai une commotion sans même avoir à m'examiner. La douleur est difficile à supporter, mes jambes me lâchent. Quand j'entends une jeune femme parler, je ne comprend pas ce qu'elle dit mais je comprend que je vais mourir lorsque je ressens une atroce brûlure dans le coup. J'essaie de me dégager mais rien ni fait, je sens mon énergie et mon sang quitter mon corps et je ne peux rien faire. Quand soudain, tout s'arrête, la chaleur envahis à nouveau mon corps, on me fait boire quelque chose, ça a un goût métallique, un goût de fer. Du sang ! "C'est du sang !" ais-je envie de hurler. Mais malgré la chaleur et l'énergie qu'il me procure je ne suis en mesure que d'entre-ouvrir faiblement les yeux. La seule chose que je vois, en dehors du noir absolu, sont deux grands yeux turquoises.

Je me réveille encore une fois à la suite de ce rêve. Mon esprit ne cesse de me tourmenter, chaque nuit je refais ce rêve, je ne suis jamais tranquille. Cela me paraît tellement loin et si proche en même temps. Le souvenir de cette nuit me hante. J'aurais dû mourir ce jour là, mais le destin en a décidé autrement. J'aurais préféré mourir. Aujourd'hui nous sommes en 2010 et j'ai 200 ans, pourtant je suis toujours le même qu'il y a 180 ans, à deux trois détails près... J'ai le physique d'un jeune homme de 20, je possède une force surhumaine et je me nourri de sang. J'ai du m'habituer à cette transformation. Je ne sais pas ce que je suis, ni pourquoi je suis ici mais je sais que je retrouverais cette femme. Je suis certain qu'elle est en vie, qu'elle est comme moi. Luc, mon ami, sait ce que je suis, enfin il est au courant que je ne suis pas un être humain, il m'aide à ne pas me faire remarquer et me procure du sang quand je ne peux le faire moi-même.

J'ai dû apprendre à maîtriser mes pulsions, je me suis vite rendu compte que je ne vieillissais pas et que le sang m'était indispensable. L'idée même de boire le sang d'être humain me répugnait, je haïssais l'idée de devoir faire du mal à mes semblables pour survivre. J'ai bien essayé de mourir de soif mais en vain, trois mois sans me nourrir auraient dût m'être fatal mais je ne fût que fatigué et hypersensible, j'entrais dans des colères noires. J'ai réalisé que je ne pouvais mourir de cette façon, j'en avais alors déjà essayé des tas. Mais, aucune n'a fonctionné, ou je ne serais plus là pour le raconter.


-Luc !

-Qu'est ce qui se passe ?

J'entre dans son café après avoir couru sur quatre-cents mètres. Le café de Luc n'est pas très grand mais il a des clients réguliers. La décoration est simpliste, minimaliste mais de bon goût. Les murs sont tous blancs sauf celui du fond, derrière le bar, qui est bleu marine, cette teinte froide et proche du noir donne une sensation de profondeur à la pièce qui semble plus vaste, moins étriquée. Les meubles sont tous en harmonie bien qu'aucun d'entre eux n'ailles réellement ensemble. Je trouve cet endroit cosy et rassurant.

-Je crois que j'ai une piste !

Les clients se tournent tous vers moi en se demandant sûrement si je ne suis pas fou. Luc m'attire dans la réserve pour que l'on soit à l'abri des oreilles indiscrètes.

-Je n'aime pas ce siècle, tous le monde crois que je suis cinglé ici.

-Si tu parlais moins fort aussi...

-Quoi ?

-Tu débarques dans mon café en hurlant "Luc, j'ai une piste !" presque une fois par mois donc même moi je doute de ta santé mentale.

Je soupire. Il a raison... Il faut que je sois plus discret dorénavant.

-Stark !

Je le regarde en haussant les sourcils. Il m'a dis quelque chose ? Je ne l'ai pas écouté. Je ne suis pas très attentif en ce moment. Je crois que je l'ai mis en colère, comme souvent.

-Tu me fatigues... C'est quoi t'a piste ?

-Je ne suis pas sûr mais je crois qu'elle est ici.

-Ici ? A Paris ? Comment tu le sais ? me demande-t-il perplexe.

 -Je n'en sais rien, c'est ... j'ai la sensation qu'elle est là.

 -Ce ne serait pas la première fois.

 -Oui mais cette fois c'est diffèrent. Je ressens quelque chose de vraiment fort. Ce n'est pas comme les dernières fois. Je pense que cette fois, c'est vraiment elle.

-Tu crois ?

-J'en suis sûr. Ais confiance en moi.

Il réfléchit une seconde et soupire en se frottant la nuque avant de me dire : Très bien, alors allons-y. Je te suis.

Nous sommes allés dans un parc une fois la journée terminée. Luc avait fermé le café et on était rentrés prendre du matériel avant de partir. Durant une grande partie de la nuit, nous avons cherché quelques indices, mais nous sommes restés sans résultats concrets. Luc était épuisé physiquement et moi moralement, voilà maintenant 180 ans que je cherche cette fille sans succès. Peut-être que je cherche sans raison, elle doit être morte ou alors dans le fin fond de l'antarctique ou bien... Je soupire. Non, je ne sais pas. J'ai beau tourner et retourner cela dans tous les sens je ne comprends pas ce qui c'est passé cette nuit, je sais que j'ai été transformé en monstre sanguinaire mais rien de plus. Ma vie ne rime à rien, et ce depuis toujours...

J'ai souvent pensé à abandonner mes recherches, mais le fait est que c'est maintenant mon seul but. La chercher et la trouver afin qu'elle paye pour ce qu'elle ma fait. Je ne veux pas de cette vie. Je ne peux plus vivre de cette façon.

L'Élu [EN REECRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant