Chapitre 21 : Ne pas dormir

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Je suis dans ma chambre, devant le miroir, fixant mon abdomen. Deaton m'a dit que je garderai une cicatrice malgré ma lycanthropie, à cause de la profondeur et la gravité de la blessure. Super ! Sérieux en 17 ans d'existence humaine, je ne me suis pas fait une cicatrice et là, il a fallu que je devienne un loup garou, et qu'un taré se mette en tête de faire de moi un pop corne géant, pour rester marqué à vie !

Je passe ma main sur cette marque, maintenant tout a guérie, il ne reste plus que cette cicatrice, en forme de rond difforme, aux bords non délimités. Tout ça n'a vraiment rien de très attrayant, je dirais même qu'elle me dégoûte et pourtant je passe des heures à l'observer, car contre logique cette marque m'obsède autant qu'elle me fait mal psychologiquement. A quoi ça sert d'être un loup garou, si je ne suis pas capable de me défendre seule ? Enfin, le pire dans tout ça, ce n'est même la marque en elle-même, mais plutôt tout ce qui va avec : les cauchemars, les crises d'angoisses, le fait qu'il va falloir que j'en parle à mon frère et à Derek, la peur d'être suivi, la sensation de ne plus être en sécurité nul part, que n'importe qui pourrait être un Barrow en puissance et me sauter dessus pour me faire revivre cette épreuve et ...

Le bruit de ma porte s'ouvrant me coupe dans mes pensées et ma séance quotidienne de contemplation malsaine de ma « marque ». Je tourne la tête et voit Aiden entrer dans ma chambre.

- Léa ? Me demande-t-il.

Je rabaisse en vitesse mon haut, mais vu le regard d'Aiden, je pense qu'il a vu ce que je faisais.

- Vas y entre sans frapper, je te dirais rien ! Dis-je frustrée et énervée.

Depuis l'autre soir, je me protège derrière une carapace d'agressivité. J'envoie balader tout le monde. Le seul que je supporte un minimum, c'est Anto, car je veux le protéger de tout ça. C'est aussi le seul qui n'est au courant de rien, qui ne peux donc pas se mettre à ma place et essayer de comprendre ce que je traverse en ce moment, mais les autres, mes amis, ma meute, eux devraient un minimum essayer de me comprendre. Ils n'en font rien !

Aiden ne fait même pas attention à mes paroles et ferme la porte derrière lui. Je sais ce qu'il va dire, ils me répètent tous la même chose depuis l'autre soir. Ils essaient différentes manière, mais à chaque fois c'est pareil : ils parlent et je les envoie balader et un autre arrive prendre le relais. Hier c'était Scott, aujourd'hui c'est Aiden. Et demain ? On verra bien, surement une des deux filles. Même si ça parait dingue, il n'y a qu'Erica que je supporte, car elle continue d'agir normalement avec moi et je peux me défouler en l'insultant.

Aiden passe derrière moi et s'assoit sur le bord de mon lit. Comme ça, nous pouvons nous fixer grâce au miroir. J'en profite pour lui jeter un regard noir, afin qu'il comprenne que la conversation qu'il va engager, n'aboutira à rien, mais rien y fait. Alors quand il commence à ouvrir la bouche, je croise mes bras et souffle de mécontentement.

Moi Léa 17 ans et loup garouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant