Salut ! Moi c'est Léa, j'ai 17 ans et je suis tout ce qu'il y a de plus normal. Actuellement, j'habite et je suis au lycée, à Mcminnville, un trou paumé de l'Oregon. Je suis une fille plutôt banale, qui fait pas mal de jalouses au lycée. Grâce à ma...
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- Vous savez ce qui me manque de la cantine de mon ancien lycée ? Dis-je sans lever la tête de mon assiette et en jouant avec l'omelette qui s'y trouve.
- Euh ... Fit Alison.
Super, comme réponse ! Je lève la tête vers cette dernière et je les vois tous se regarder avec étonnement. Bah quoi ? J'ai une omelette au milieu du nez ?
- Bah, pourquoi vous me regardez comme ça ? Demandai-je.
- C'est juste que tu ne parles jamais de ta vie d'avant. M'indiqua doucement Alison.
Alison n'a pas vraiment tort, je ne parle jamais de ma vie McMinnville, mais en même temps, qu'y a-t-il à dire ? Je vivais une vie basée sur le mensonge à tous les étages. Mes parents me mentaient sur mon frère, mon copain sur notre relation et ma meilleure amie sur ses intentions. Une vie totalement pitoyable quoi. Bon ok, elle n'était pas remplie que de mauvaises choses, j'ai aussi eu des bons moments, avec mes parents, mon frère, même avec Jimmy et Val et puis il y avait aussi Andrew, qui me manque énormément. J'espère qu'il est heureux dans son nouveau lycée. Penser à lui me rappelle les derniers bons moments qu'on a passés ensemble, quand j'étais à l'hôpital. Quand Val a commencé à sortir avec, je me rappelle que je l'ai tout de suite adoré. Il était gentil avec moi. Toujours une parole réconfortante quand ça n'allait pas, toujours une parole motivante en cas de coup de blues, vraiment, il me manque mon « blondinet ». Et puis cette omelette, avec laquelle je joue, c'est à cause d'elle que j'ai fait une crise de nostalgie, elle me rappelle Ben. Lui aussi me manque, il a toujours été super avec moi, toujours un rab de frite et me gardait toujours l'omelette la plus petite. Je souris en repensant à son t-shirt de la compétition de natation. Ce t-shirt avec un L devant et la phrase « Une omelette si tu finis première ! » au dos. Rien que d'y penser, j'ai envie de rigoler, mais en même temps j'ai envie de pleurer.
- Ça va ma belle ? Me sort de mes pensées Lydia.
Je relève la tête, ils semblent tous inquiets autour de la table. Ethan, qui est en face de moi, me tend un mouchoir, je le prends sans comprendre, jusqu'à ce que je sente une larme couler le long de ma joue. J'ai pleuré. Oui, j'ai pleuré en repensant à ma vie, car malgré tout, elle me manque cette vie. Ma ville me manque, ma maison me manque, les gâteaux au chocolat de mère me manquent, ma mère me manque, ma relation avec Val, avant ces histoires, me manque, Ben me manque, Andrew me manque, ma coach me manque, ma piscine me manque, la natation me manque, mes compétitions me manquent, mes trophées me manquent, ma chambre me manque, mon lit me manque, le chien affreux de la voisine me manque, garder mes petits voisins les triplés Louis, Max et Phil, me manque ! Les plus infimes détails de ma vie me manquent. Le nain de jardin sur la pelouse de la maison d'en face, la salle de maths aux murs fissurés, l'odeur des viennoiseries du café du centre-ville, le grincement des casiers du vestiaire des filles, les cris de joie, d'encouragement ou le silence des compétitions. Tous me manquent.
